
Depuis le 1er juillet, les gobelets, les assiettes et les couverts jetables en plastique ont interdits à l'importation, à la fabrication et à l'utilisation.
Tahiti, le 4 juillet 2025 – Depuis le 1er juillet, la Polynésie française a franchi une nouvelle étape dans sa lutte contre les déchets plastiques, avec l’interdiction progressive de plusieurs produits à usage unique. Une démarche largement saluée, mais dont la mise en œuvre reste inégale. Si certaines interdictions semblent faciles à appliquer, d’autres posent encore de lourds défis.
Depuis début juillet, les gobelets, assiettes, pailles, touillettes, couvercles et couverts jetables en plastique sont interdits à l’importation, à la fabrication et à l’utilisation. Certains commerçants s’y étaient déjà préparés depuis plusieurs mois, en adoptant des alternatives compostables ou en carton. Mais par-ci, par-là, on aperçoit encore quelques fourchettes ou gobelets en plastique. Une tolérance existe, le temps que les anciennes fournitures soient épuisées. Pourtant, ce ne sont pas ces produits qui préoccupent le plus les professionnels.
Barquettes en plastique : un casse-tête pour tous
Si la suppression des couverts ou gobelets a été relativement aisée, la question des barquettes alimentaires s’annonce beaucoup plus complexe. Très utilisées dans les roulottes, snacks, supermarchés ou encore chez les traiteurs, ces contenants sont essentiels pour de nombreux professionnels. Mais quelles alternatives concrètes pour des plats en sauce, des salades de fruits ou encore du poisson cru ?
Alors que l’interdiction des barquettes est prévue à partir du 1er juillet 2026, certains opèrent déjà leur transition. D’autres restent plus réticents. “On a essayé le carton, mais c’est compliqué pour tous les plats chauds, les po’e ou les plats en sauce”, explique une vendeuse du marché de Papeete qui préfère rester anonyme. La visibilité des produits est aussi un enjeu : “On mange avec les yeux. Si le client ne peut pas voir ce qu’on propose, c’est un manque à gagner”, estime-t-elle. Les industriels s’emparent eux aussi du sujet. “Pour les barquettes, nous travaillons sur un projet de substitution depuis trois ans. Nous devrions être prêts sous peu”, indique Nancy Wane, directrice générale du groupe Wane, qui regroupe notamment les enseignes Carrefour.
Le coût constitue un autre frein majeur. Les barquettes compostables, souvent importées, sont plus chères que leurs équivalents en plastique. “On paie 2.320 francs pour 50 barquettes en carton, contre 1.600 francs pour 100 barquettes en plastique”, expliquent les vendeuses de la crêperie du marché.
Cela fait deux ans que Christophe Moreno, propriétaire de Coffee Shop Tahiti à Papeete, a adopté des boîtes en fibre et des verres en plastique biodégradable (porteurs d’un marquage vert). Il confirme la différence de prix : “Ces emballages sont 20 à 30% plus chers. On est obligé de répercuter ce surcoût sur nos prix.” Bien qu’il soit actuellement en conformité avec la nouvelle règlementation, il pense déjà à l’avenir : “Pour les plats à emporter, j’aimerais passer aux ‘lunchboxes’ avec une caution, mais c’est une stratégie compliquée à mettre en place pour une petite structure comme la nôtre.”
Former, mutualiser, innover : le rôle des associations
Face à ces bouleversements, des initiatives d’accompagnement voient le jour. L’association Te mana o te moana, en partenariat avec Nana sac plastique, prévoit des sessions de formation à destination des restaurateurs, roulottes et traiteurs, dans le cadre du programme “Restaurateur engagé, lagon préservé”. L’un des objectifs : Encourager les professionnels à se regrouper pour acheter ensemble des emballages durables, à des prix plus compétitifs. Les premières sessions auront lieu en août Pour participer à cette formation : [[email protected] / 87 71 53 44].
Si l’interdiction des plastiques à usage unique est désormais inscrite dans la loi, sa mise en œuvre concrète demandera du temps, un accompagnement adapté, et un changement progressif des habitudes, aussi bien chez les professionnels que chez les consommateurs. “Il est important de sensibiliser les clients, qui peuvent par exemple utiliser des récipients alimentaires légers, qu’ils peuvent emmener partout avec eux”, souligne Fabienne César de l’association Nana sac plastique.
Un changement de modèle est en route, mais il reste semé d’embûches. D’autant que, si le plastique biodégradable est encore autorisé aujourd’hui, sa propre interdiction est déjà envisagée pour les années à venir. Une étape supplémentaire qui nécessitera, elle aussi, une adaptation en profondeur de l’économie et des usages locaux.
Depuis début juillet, les gobelets, assiettes, pailles, touillettes, couvercles et couverts jetables en plastique sont interdits à l’importation, à la fabrication et à l’utilisation. Certains commerçants s’y étaient déjà préparés depuis plusieurs mois, en adoptant des alternatives compostables ou en carton. Mais par-ci, par-là, on aperçoit encore quelques fourchettes ou gobelets en plastique. Une tolérance existe, le temps que les anciennes fournitures soient épuisées. Pourtant, ce ne sont pas ces produits qui préoccupent le plus les professionnels.
Barquettes en plastique : un casse-tête pour tous
Si la suppression des couverts ou gobelets a été relativement aisée, la question des barquettes alimentaires s’annonce beaucoup plus complexe. Très utilisées dans les roulottes, snacks, supermarchés ou encore chez les traiteurs, ces contenants sont essentiels pour de nombreux professionnels. Mais quelles alternatives concrètes pour des plats en sauce, des salades de fruits ou encore du poisson cru ?
Alors que l’interdiction des barquettes est prévue à partir du 1er juillet 2026, certains opèrent déjà leur transition. D’autres restent plus réticents. “On a essayé le carton, mais c’est compliqué pour tous les plats chauds, les po’e ou les plats en sauce”, explique une vendeuse du marché de Papeete qui préfère rester anonyme. La visibilité des produits est aussi un enjeu : “On mange avec les yeux. Si le client ne peut pas voir ce qu’on propose, c’est un manque à gagner”, estime-t-elle. Les industriels s’emparent eux aussi du sujet. “Pour les barquettes, nous travaillons sur un projet de substitution depuis trois ans. Nous devrions être prêts sous peu”, indique Nancy Wane, directrice générale du groupe Wane, qui regroupe notamment les enseignes Carrefour.
Le coût constitue un autre frein majeur. Les barquettes compostables, souvent importées, sont plus chères que leurs équivalents en plastique. “On paie 2.320 francs pour 50 barquettes en carton, contre 1.600 francs pour 100 barquettes en plastique”, expliquent les vendeuses de la crêperie du marché.
Cela fait deux ans que Christophe Moreno, propriétaire de Coffee Shop Tahiti à Papeete, a adopté des boîtes en fibre et des verres en plastique biodégradable (porteurs d’un marquage vert). Il confirme la différence de prix : “Ces emballages sont 20 à 30% plus chers. On est obligé de répercuter ce surcoût sur nos prix.” Bien qu’il soit actuellement en conformité avec la nouvelle règlementation, il pense déjà à l’avenir : “Pour les plats à emporter, j’aimerais passer aux ‘lunchboxes’ avec une caution, mais c’est une stratégie compliquée à mettre en place pour une petite structure comme la nôtre.”
Former, mutualiser, innover : le rôle des associations
Face à ces bouleversements, des initiatives d’accompagnement voient le jour. L’association Te mana o te moana, en partenariat avec Nana sac plastique, prévoit des sessions de formation à destination des restaurateurs, roulottes et traiteurs, dans le cadre du programme “Restaurateur engagé, lagon préservé”. L’un des objectifs : Encourager les professionnels à se regrouper pour acheter ensemble des emballages durables, à des prix plus compétitifs. Les premières sessions auront lieu en août Pour participer à cette formation : [[email protected] / 87 71 53 44].
Si l’interdiction des plastiques à usage unique est désormais inscrite dans la loi, sa mise en œuvre concrète demandera du temps, un accompagnement adapté, et un changement progressif des habitudes, aussi bien chez les professionnels que chez les consommateurs. “Il est important de sensibiliser les clients, qui peuvent par exemple utiliser des récipients alimentaires légers, qu’ils peuvent emmener partout avec eux”, souligne Fabienne César de l’association Nana sac plastique.
Un changement de modèle est en route, mais il reste semé d’embûches. D’autant que, si le plastique biodégradable est encore autorisé aujourd’hui, sa propre interdiction est déjà envisagée pour les années à venir. Une étape supplémentaire qui nécessitera, elle aussi, une adaptation en profondeur de l’économie et des usages locaux.
Barquettes alimentaires : le casse-tête de l’après-plastique
À l’heure où la transition s’accélère, les fournisseurs d’emballages et les industriels locaux s’adaptent tant bien que mal. Mais tous soulignent une réalité : les alternatives ne sont pas toujours prêtes, ni adaptées à tous les usages.
TNB, importateur d’emballages
Chez TNB, l’heure est à la recherche active de solutions. “Aujourd’hui, on propose du papier kraft ou des contenants en pulpe de canne à sucre, qu’on fait venir de Nouvelle-Zélande”, explique Leiana, chargée des commandes. Mais même ces matériaux ne sont pas forcément des solutions de long terme. “On a jusqu’en 2028 pour les gobelets ou barquettes en carton doublé d’un film plastique. Mais après ?” s’interroge Maire, responsable des ventes. Trouver des barquettes qui cumulent résistance thermique, étanchéité et transparence reste un véritable défi.
Plastiserd
Chez ce fabricant local d’emballages, l’impact immédiat de l’interdiction du plastique à usage unique reste limité, mais la suite inquiète. “La production de barquettes représente une vingtaine d’emplois. Et aujourd’hui, il n’existe pas d’alternative locale sérieuse”, prévient le directeur général délégué, Bruno Bellanger. Il redoute surtout une casse sociale chez les petits commerçants : “Les roulottes, snacks ou traiteurs n’ont pas les moyens de s’adapter seuls”. Il regrette qu’“aucune étude d’impact économique n’a été menée” dans ce sens.
Des pistes locales encore en développement
Biopack Tahiti
Lancée en mars 2025, l’entreprise a misé dès le départ sur des bouteilles compostables en PLA, un polymère biosourcé à 99%, issu de la bagasse de canne à sucre. Transparente et biodégradable, cette solution s’inscrit dans une démarche écologique. Biopack souhaiterait voir baisser la taxe d’importation sur le PLA, pour rendre ces alternatives plus accessibles. En parallèle, la société prépare de nouveaux produits, comme des barquettes – des matières biosourcées importées sont en cours de recherche, mais pas encore de version transparente convaincante – et des verres plus robustes, personnalisables, importés de France.
Biobase
Ce fabricant d'emballages biodégradables, fondée par Ayana Champot, vient d’obtenir une subvention pour financer une thèse de recherche de trois ans à l’Université de la Polynésie française. L’objectif : développer des matériaux à base de fibres de bananier ou de canne à sucre qui soient à la fois imperméables, résistants à l’huile, compostables et certifiés pour le contact alimentaire. Ce projet vise à produire localement des barquettes alimentaires, afin de limiter les importations. Les végétaux utilisés devront obligatoirement provenir de cultures biologiques. Selon Ayana Champot, une fois la matière certifiée, la ressource locale serait suffisante pour couvrir tout le marché polynésien. Elle s’estime “sur une piste qui serait une innovation mondiale”.