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Vaisselle jetable : Nicole Sanquer fait part des inquiétudes des petites entreprises


Tahiti, le 3 juillet 2025 - Nicole Sanquer a interpellé, ce jeudi matin, le ministre de l’Environnement sur les conséquences de l’interdiction de la vaisselle jetable. L’élue a relayé les inquiétudes des petites entreprises, estimant que la mesure, entrée en vigueur le 1er juillet, manque d’un accompagnement adapté aux réalités du terrain.

Depuis le 1er juillet 2025, la vente et l’usage de vaisselle en plastique ou en aluminium à usage unique sont interdits en Polynésie française. Une mesure saluée sur le plan environnemental, mais qui suscite de vives inquiétudes parmi les professionnels, en particulier les petites structures et les particuliers. C’est ce qu’a souligné, ce jeudi, Nicole Sanquer, élue non-inscrite du groupe A Here ia Porinetia, lors de la séance des questions orales à Tarahoi.

Face au ministre de l’Environnement, Taivini Teai, l'élue a dénoncé un "changement de paradigme économique et logistique" qui risque, selon elle, de fragiliser les très petites entreprises déjà confrontées à un contexte économique tendu avec "la hausse de la TVA et l'inflation". Si la volonté environnementale n’est pas contestée, c’est l’absence d’un accompagnement adapté que pointe l’élue.

"Les petites et moyennes entreprises ne demandent pas l’abandon de la mesure, mais un accompagnement concret, spécifique à chaque activité", a-t-elle insisté, interrogeant le gouvernement sur les stratégies, les leviers financiers et les actions préparatoires déployées pour anticiper l’entrée en vigueur de cette interdiction.

Nicole Sanquer a également souligné l’insuffisance des alternatives viables et locales : "À ce jour, les professionnels concernés manquent encore de solutions alternatives disponibles".

Miser sur des dérogations et une transition progressive

En réponse, le ministre de l’Environnement a rappelé que cette interdiction s’inscrivait dans une démarche progressive, amorcée dès 2022 et nourrie de consultations avec les acteurs économiques. Taivini Teai a confirmé que des dérogations temporaires étaient prévues, notamment pour les secteurs où les alternatives restent encore difficilement accessibles ou techniquement peu adaptées. Le ministre a également cité l’exemple du film plastique, largement utilisé dans le secteur de la pêche, dont l’interdiction n’est prévue qu’en 2028, faute d'alternative.

"L’objectif n’est pas de remplacer un déchet par un autre, mais de réduire globalement la production de déchets. Nous encourageons les professionnels à adapter leurs modes de distribution ou de vente, en acceptant par exemple les contenants réutilisables apportés par les clients", a détaillé Taivini Teai.

Ce virage écologique, s’il est assumé comme un choix fort du Pays, n’en reste pas moins une source d’inquiétude pour de nombreux acteurs de terrain.
 

Rédigé par Thibault Segalard le Jeudi 3 Juillet 2025 à 17:29 | Lu 2357 fois