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Harcèlement à la Banque de Tahiti : A ti'a i mua dépose un préavis de grève


Tahiti, le 15 octobre 2020 – La confédération A ti'a i mua dénonce le harcèlement du directeur de l'agence de la Banque de Tahiti à Ra'iatea. Le syndicat a déposé un préavis de grève ce jeudi matin et demande son remplacement immédiat.
 
Remarques désobligeantes, brimades ou encore humiliations. Voilà toutes "les souffrances au travail" que dénonce une employée de l'agence de la Banque de Tahiti à Ra'iatea par son directeur Joselito Win Chin. "Peut-être qu'à la Banque de Tahiti dans son entier, il y a ce genre d'agissements" a lancé Pico Yan Tu, secrétaire général de la confédération A ti'a i mua lors d'une conférence de presse organisée jeudi matin au siège du syndicat à Papeete. Le syndicaliste dit espérer "que d'autres personnes vont se lever". Il annonce qu'il dénoncera tout harcèlement, moral physique ou sexuel au travail. Si une plainte a été déposée, la confédération a surtout déposé jeudi un préavis de grève, demandant notamment le "remplacement immédiat" du directeur de l'agence de Ra'iatea. Préavis qui arrivera à échéance le 21 octobre prochain.
Selon les délégués syndicaux, venus nombreux pour soutenir leur collègue de travail, cela fait plus d'une dizaine d'années que ce chef d'agence "harcèle moralement le personnel". Et l'agent concerné dit subir cela depuis plus de dix ans.
 

"C'est pire que Donald Trump"

C'est l'incompréhension au niveau des délégués syndicaux de A ti'a i mua, qui regrettent d'être obligés de passer par une conférence de presse pour se faire entendre. "C'est triste de passer par les médias pour dénoncer ce type d'agissements (…). En 2015 elle avait un genou à terre et en 2020 elle a les deux genoux à terre et elle est en mode survie. Il faut trouver des solutions rapidement et pas nous faire des courriers et nous dire qu'ils n'ont pas assez d'éléments, c'est inacceptable" assure le délégué syndical, Cyril Boiron. "C'est pire que Donald Trump", tance le secrétaire général de A ti'a i mua qui estime que le directeur de l'agence de Ra'iatea "doit être couvert" par sa direction de Tahiti.
 
 Les syndicalistes affirment que le premier signalement de leur collègue, concernant le harcèlement, date de 2005. Un second a été effectué cette année en CHSCT. Ils regrettent que rien n'ait été fait, notamment par le syndicat majoritaire Otahi où elle était affiliée. "C'est la première fois que je vois un accident du travail ayant pour motif une atteinte psychique", affirme Cyril Boiron. "La direction vient nous dire qu'ils n'ont pas assez d'éléments qui prouvent le harcèlement dont elle fait l'objet. C'est fort de café quand même". Il assure également que beaucoup d'employés à la Banque de Tahiti ont peur de dénoncer de tels agissements, car ils craignent les sanctions.

Contacté, le directeur de l'agence de la Banque de Tahiti à Ra'iatea n'a pas souhaité répondre à nos questions. Et c'est la banque de Tahiti qui a adressé un communiqué dans la soirée de jeudi pour réagir aux "informations inexactes communiquées par l'organisation syndicale" et "démentir les allégations d'inaction coupable dont elle a été taxée". Selon le communiqué, "la Banque a mis en œuvre la procédure interne prévue en une telle hypothèse" et "les institutions représentatives du personnel sont étroitement et régulièrement informées de l'avancée de la procédure, ce que n'ignorent pas les représentants syndicaux de l'organisation A ti'a i mua, la médecine du travail a été sollicitée et les services de l'inspection du travail informés". La banque affirme qu'une enquête est en cours. "À l'issue de la procédure, la Banque de Tahiti en tirera les conclusions utiles et prendra les décisions et mesures appropriées", conclut le communiqué.

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Rédigé par Vaite Urarii Pambrun le Jeudi 15 Octobre 2020 à 19:35 | Lu 7505 fois