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Le Tahiti Soul Jazz revient en force à Tahiti


La troisième édition du Tahiti Soul Jazz aura lieu le 24 et 25 octobre dans les jardins du Musée de Tahiti et des îles. ©DM
La troisième édition du Tahiti Soul Jazz aura lieu le 24 et 25 octobre dans les jardins du Musée de Tahiti et des îles. ©DM
Tahiti, le 22 octobre 2025 - Dans l'ambiance feutrée de l'hôtel Te Moana à Punaauia, artistes internationaux et locaux se sont retrouvés ce mercredi matin pour présenter la troisième édition du Tahiti Soul Jazz. Les 24 et 25 octobre, les jardins du Musée de Tahiti et des îles résonneront au rythme du jazz et de l'engagement écologique grâce au village de l’environnement. 
 
Frédéric Dubuis, producteur de la manifestation, a dévoilé une affiche ambitieuse. “Le principe du Festival, c'est de mettre en avant, grâce à la musique, les actions dans le domaine de l'environnement ”, a-t-il expliqué lors de la conférence de presse ce mercredi matin. 
 
Pour offrir un avant-goût de cette troisième édition du Tahiti Soul Jazz, le Brass Band de la Garde républicaine – véritable coup de cœur du producteur lors des Jeux olympiques de Paris et de leur création artistique avec Aya Nakamura – a régalé les invités de la conférence de presse d’un morceau joué en direct, face à l’océan.
 
Cette édition marque le grand retour sur scène de China Moses, habituellement directrice artistique du festival. “Comme elle avait une actualité musicale très chargée, c'était l'occasion rêvée de l'accueillir sur scène avec son band”, souligne le producteur. Figure emblématique du Tahiti Soul Jazz, André Manoukian revient pour la troisième fois, fidèle à ce rendez-vous musical qu’il affectionne tant. Cette fois, c’est avec des cuivres de l'orchestre de la garde républicaine qu’il se présentera sur la scène polynésienne.
 
Le pont culturel avec la Nouvelle-Orléans, établi en 2022, se poursuit avec deux formations prestigieuses : le Brass Band New Orleans Jazz Orchestra emmené par Adonis Rose, et le NOJO Youth Orchestra. La scène locale n'est pas en reste avec une programmation riche : le Big Band du Conservatoire artistique de Polynésie française, Bruno Demougeot et son quartet, le duo Caracola, Manahune, et Josia, jeune artiste menant une double carrière de chirurgien-dentiste et musicien. “Le festival, c'est le partage et la rencontre avec des artistes locaux”, insiste Dubuis. “C'est l'occasion de leur donner de la visibilité au milieu des artistes qui viennent de l'extérieur.
 
Au cœur du dispositif, le partenariat avec le Conservatoire artistique de Polynésie française joue un rôle essentiel. Cette collaboration se concrétise par l'organisation de master class : les musiciens de la garde républicaine échangeront avec les professeurs et élèves du conservatoire, tandis que China Moses et André Manoukian animeront également des sessions de formation. 
 
Le coup d'envoi sera donné ce mercredi soir dans les jardins de la résidence du haut-commissaire, avec une soirée acoustique réunissant artistes et partenaires avant deux journées intenses de concerts. Et déjà, Frédéric Dubuis se projette : il espère pouvoir reconduire cette belle aventure dès l'année prochaine, cassant ainsi le rythme triennal habituel.
 

Josia : entre bistouri et guitare

Revenu au Fenua pour écrire son nouveau projet, Josia incarne une génération d'artistes sans compromis. “Je bosse deux jours et demi comme dentiste, et le reste du temps, je fais de la musique.” Pour l'ouverture samedi, il proposera un set solo inédit : “Habituellement, je joue avec des musiciens. Là, je vais être tout seul. J'ai préparé un set où je m'accompagne avec différents instrument”. “Je vais jouer les chansons de mon projet précédent et faire deux-trois tests du nouveau projet, sur lequel je travaille actuellement. Le fait de revenir ici dans le cadre de la musique, c'est un honneur. J'ai hâte que mes amis puissent venir voir cela.

Le New Orleans Jazz Orchestra : La Nouvelle-Orléans au Fenua
 
Pour la deuxième fois, le percussionniste Gerald Watkins et ses collègues s'apprêtent à faire découvrir au public l'essence de leur ville, La Nouvelle-Orléans. “Ce qui est génial à New Orleans, c'est qu'elle a déjà été influencée par le monde entier. New Orleans est un pot de cultures de la Caraïbe, de l'Europe, de l'Amérique du Sud. Certains rythmes de la musique traditionnelle tahitienne, nous les entendons aussi à New Orleans.” Quant aux morceaux inspirés de la Polynésie, Watkins reste énigmatique : “C’est une surprise !

André Manoukian : “Les festivals créent les rencontres”
 
Ce qui m'attire ici, c'est la culture. Un vrai fond culturel avec une civilisation qui vient de très loin, avec des pratiques de chant, des rythmes.” Manoukian a préparé une création audacieuse : jouer son album La Sultane avec les huit cuivres de la garde républicaine. “Cette rencontre est presque improbable. Mon album n'a pas été conçu pour des cuivres, mais j'ai eu un très bon arrangeur et on a des couleurs fantastiques.” Cette collaboration incarne l'esprit du festival : “C'est les festivals qui créent les rencontres. Ça ne me viendrait pas à l'idée de me dire : je vais jouer avec eux.” 
 

China Moses : “Remettre de la valeur sur la musique live”

Artiste et ancienne directrice artistique du Tahiti Soul Jazz, China Moses revient cette année sur scène avec son band. Son nouvel album It's Complicated reflète son engagement artistique : “Un album que j'ai décidé de sortir seulement en physique. Il n'existe pas sur les plateformes de streaming parce que mon travail, c'est faire du live, être là avec le public. En tant qu'artiste productrice, je trouve important de remettre de la valeur sur la musique live.” Le festival incarne cette philosophie : “C'est pour ça qu'il est très important pour moi. Avoir des artistes locaux super qui se mélangent aux artistes invités, c'est extrêmement important.”  
 

Bruno Demougeot : du Big Band à son quartet
 
Ancien pianiste du Big Band du Conservatoire, Bruno Demougeot (Noons Tane) franchit une étape. “J'ai fait tous les festivals avec le Big Band, et je me suis toujours dit qu'un jour j'aimerais participer avec mon propre groupe. Ça y est !
Pour le samedi soir, il s'entoure de complices : “Fariki à la basse, Joseph à la batterie, Christian à la guitare, et Lilia, une jeune élève, aujourd'hui 15 ans, qui va chanter avec nous.” Au programme, des compositions originales et des hommages : “On va jouer des compositions des personnes qui nous ont ouvert le jazz à Tahiti et qui sont parties.” 
 
 

Rédigé par Darianna Myszka le Mercredi 22 Octobre 2025 à 16:45 | Lu 1496 fois