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Swac du Taaone : l'attribution à Geocean confirmée en référé


PAPEETE, 20 mars 2019 - Une ordonnance rendue publique mercredi matin dans le cadre d'une action en référé confirme l'attribution du lot principal du marché du Swac de Taaone à la société Geocean, filiale du groupe Vinci. 

>> Lire aussi : Swac de Taaone : la société Boyer plaide son retour en course

La Polynésie française avait lancé une procédure d’appel d’offres, ​le 28 septembre 2018, en vue de l’attribution du marché public portant sur la construction d’un système de climatisation au moyen d'eau de mer de grande profondeur (Swac) pour le centre hospitalier de Polynésie française. L'entrée en exploitation de ce dispositif de 6 mégawatts de production d'air froid est prévue pour le troisième trimestre 2020.

Le marché comprend quatre lots : "Ouvrages maritimes" (lot n° 1), "Génie civil du local technique" (lot n° 2), "Process" (lot n° 3) et "Réseau secondaire" (lot n° 4). La procédure d'attribution est achevée.

La SAS Boyer, entreprise locale du BTP, a saisi le juge des référés afin de dénoncer les circonstances du rejet, courant février, de son offre pour le lot n° 1 de ce marché. Elle demandait en outre l'annulation de la procédure de passation de ce lot à la société Geocean, filiale du groupe Vinci déjà retenue en 2010 pour la réalisation du Swac de Tetiaroa.

Par une ordonnance rendue publique mercredi matin, le juge des évidences rejette la requête de Boyer. Son offre pour le lot principal de ce marché public à plus de 3 milliards Fcfp est jugée "irrégulière et anormalement basse". Cette décision de justice confirme la régularité de l'attribution du lot des ouvrages maritimes à la société Geocean sur la base d'une offre à 2,17 milliards Fcfp.

La SAS Boyer est en outre condamnée à verser à la filiale du groupe Vinci la somme de 500 000 Fcfp au titre des frais de justice.

Le lot "Ouvrages maritimes" du Swac de Taaone porte sur la réalisation d’une conduite d’aspiration de 3 800 mètres entre le local technique du dispositif de climatisation et un point localisé dans l'océan à une profondeur de -890 m au large. Le juge des référés estime, dans la décision rendue publique mercredi, que la société Boyer ne démontre pas qu'elle est en mesure de disposer du matériel technique nécessaire à la réalisation de cet ouvrage. 

En outre, les explications fournies à la barre par la SAS Boyer au sujet de son offre économique (1,1 milliard Fcfp) pour ce lot n° 1 ne sont pas apparues suffisantes au juge. Cette offre économique, considérée comme "anormalement basse" par le Pays, est qualifiée de "manifestement sous-évalué et de nature à compromettre la bonne exécution du marché" par l'ordonnance rendue ce mercredi.

L'offre de Boyer présentait un prix plus de deux fois inférieure à la moyenne des offres présentées par les autres candidats. Les explications fournies par cette société locale au juge des référés, juge des évidences, concernant notamment la disponibilité sur place de ses moyens matériels et humains, le coût de certaines prestations, et son expérience sur des travaux comparables, notamment suite à la réalisation du Swac de l'Intercontinental Bora Bora, n'auront pas convaincu. 

​Lot n° 4 : la requête de Polynésie VRD rejetée


Une seconde ordonnance de référé rendue mercredi dans la journée rejette la requête de la société Polynésie VRD, filiale du groupe Boyer. L’action visait à annuler l’attribution du lot n° 4 "Réseau secondaire" à la société Interoute.
Ce lot évalué à 200 millions Fcfp concerne la pose d’une conduite enterrée de 1500 mètres reliant le local technique du Swac, où doit se produire l’échange de froid, et le système de ventilation de la climatisation de l’hôpital. L'attribution de ce chantier est validée en faveur de la société Interoute, à qui la la SAS Polynésie VRD devra en outre verser 500 000 Fcfp au titre des frais de justice.

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Mercredi 20 Mars 2019 à 08:28 | Lu 2345 fois