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Nucléaire : " le combat pour la vérité et la justice ne peut accorder de place à la démagogie" (Edouard Fritch)


PAPEETE, le 11 février 2019. Lors d'une réunion avec la ministre de la Santé à Paris, le président du Pays s'est dit "attristé par les prises de position à l’emporte-pièce de certaines associations polynésiennes qui prétendent défendre les victimes".

Le président du Pays, Edouard Fritch, a participé, ce lundi à Paris, à la Commission consultative du suivi des conséquences des essais nucléaires (CCSCEN), présidée par Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé.

« Le bilan des dossiers examinés et admis par le CIVEN est important. La commission d’indemnisation se déplace aujourd’hui en Polynésie française pour éviter que des Polynésiens aient à venir en métropole », s’est réjoui le président de la Polynésie française au terme de la réunion.

Par ailleurs, a-t-il souligné, « nous venons d’apprendre que deux autres cancers seront inscrits sur la liste existante. Je pense qu’Alain Christnacht, le président du CIVEN est un homme de très bonne volonté. Il a humanisé cette commission. Je crois que les déplacements qu’il a effectué en Polynésie ont fait qu’il a mieux vu les difficultés ».

« Ce qui est important c’est que l’Etat aujourd’hui reconnait la contribution de la Polynésie à l’arme nucléaire. L’Etat est décidé à prendre ses responsabilités et c’est important. C’est important pour nos relations avec la République. Et c’est important pour le Polynésien de se savoir protégé dans cette affaire », a souligné le président du Pays.

Lors de son intervention, en présence de la ministre française de la Santé, Edouard Fritch a indiqué qu'il avait été "attristé par les prises de position à l’emporte-pièce de certaines associations polynésiennes qui prétendent défendre les victimes. Ou bien elles sont de mauvaise foi ou bien elles parlent en totale méconnaissance ou incompréhension du sujet à traiter." "En tout cas, le combat pour la vérité et la justice ne peut accorder de place à la démagogie, à la manipulation des consciences ou à l’exploitation de la douleur des familles bouleversées par un cas de cancer", a-t-il ajouté.

En janvier, le Père Auguste Uebe-Carlson, 1er vice-président de l'association 193, avait réagi vivement à l’annonce de l’inscription dans la loi Morin d’une exposition minimale aux rayonnements ionisants pour contrecarrer le principe de causalité dont bénéficiaient jusqu’à présent les demandes de réparation faite dans le cadre de cette loi d’indemnisation des victimes des essais nucléaires français.



le Lundi 11 Février 2019 à 10:07 | Lu 1827 fois