Tahiti, le 10 février 2025 – Six mois après les épreuves olympiques de surf, précédées d’un an et demi de travaux de rénovation, la marina de Teahupo’o n’a toujours pas réintégré ses prestataires nautiques et touristiques. Ces derniers s’impatientent, de même que la coopérative et la mairie. Un document technique en attente serait à l’origine de ce blocage au niveau des services du Pays, mais l’affectation à la commune “serait en cours”.
Que se passe-t-il à la marina de Teahupo’o ? Réhabilitée par le Pays et l’État pour un montant de 493 millions de francs, elle avait été inaugurée juste avant le coup d’envoi des épreuves de surf des Jeux olympiques de Paris 2024, puis libérée des quelques infrastructures temporaires relatives à l’événement à l’issue de la compétition, en août dernier. Six mois plus tard, force est de constater que le site peine à retrouver un fonctionnement normal.
Les pêcheurs ont toujours conservé leur place à la marina, y compris pendant les 18 mois de travaux. La navette scolaire et les résidents du Fenua ‘Aihere peuvent à nouveau y transiter. Les moins chanceux sont les prestataires nautiques, qui n’ont pas encore récupéré leurs droits d’accès, en particulier pour l’embarquement et le débarquement de leurs clients.
Que se passe-t-il à la marina de Teahupo’o ? Réhabilitée par le Pays et l’État pour un montant de 493 millions de francs, elle avait été inaugurée juste avant le coup d’envoi des épreuves de surf des Jeux olympiques de Paris 2024, puis libérée des quelques infrastructures temporaires relatives à l’événement à l’issue de la compétition, en août dernier. Six mois plus tard, force est de constater que le site peine à retrouver un fonctionnement normal.
Les pêcheurs ont toujours conservé leur place à la marina, y compris pendant les 18 mois de travaux. La navette scolaire et les résidents du Fenua ‘Aihere peuvent à nouveau y transiter. Les moins chanceux sont les prestataires nautiques, qui n’ont pas encore récupéré leurs droits d’accès, en particulier pour l’embarquement et le débarquement de leurs clients.
“C’est inexplicable !”
Une situation pénalisante qui s’éternise, au grand dam des excursionnistes. “On attend que ça bouge depuis que les JO sont terminés. J’ai un emplacement à la marina, mais je n’ai toujours pas l’autorisation de l’utiliser. On continue de passer par la marina voisine qui est obsolète, et qui manque de places et d’aménagements pour récupérer convenablement nos clients. Cette alternative n’est pas à la hauteur sur le plan touristique, ni pour la sécurité des personnes. Pendant ce temps, on a une marina toute neuve qui attend ! C’est trop long et on est très embêté. Et surtout, on ne comprend pas ce qui coince, car pendant les JO, la marina a bien tourné, non ? C’est inexplicable !”, nous a confié l’un d’entre eux, également propriétaire d’une pension de famille.
Source d’inégalités, cette réouverture qui tarde à être mise en œuvre attise aussi diverses inquiétudes, notamment financières, comme l’explique un autre prestataire : “Ça commence à faire long, surtout qu’on n’a toujours aucune information claire sur les tarifs. Tout le monde espère que les prix vont rester raisonnables : on n’est pas en ville ! Avant, on payait 6 000 francs par mois pour les petits bateaux. L’eau et l’électricité étaient vétustes. Maintenant, on a des infrastructures au top, mais il ne faudrait pas que ça augmente trop, sinon on ne pourra pas suivre, surtout avec l’augmentation du coût de la vie”. Le temps presse à l’approche de la saison propice aux houles spectaculaires à Teahupo’o, sans oublier la Tahiti Pro annuelle.
Un document technique en cause ?
Impératifs structurels, modalités de gestion, lenteurs administratives ou autres facteurs qui nous échappent ? Sur ce dossier, difficile de savoir ce qui bloque réellement : malgré plusieurs relances, nos demandes d’interviews auprès de la Direction des affaires foncières (DAF) et de la Direction de l’équipement (DEQ) restent sans réponse. Pour l’heure, la seule information que nous ayons pu obtenir est que l’affectation à la commune “serait en cours”.
Depuis notre précédent article sur le sujet, début novembre, aucune avancée n’a toutefois été portée à la connaissance de Melvina Parker-Pito, présidente de la coopérative des pêcheurs de Hava’e et gérante de la station-service marine. “Certains usagers sont tellement fiu d’attendre qu’ils commencent à se stationner. Les demandes s’accumulent : ils sont impatients et c’est compréhensible ! On ne comprend pas ce qui ne va pas, car tout est opérationnel. On continue à envoyer les touristes ailleurs pour embarquer, alors qu’on a une belle marina toute neuve avec un parking, des sanitaires, un fare pōte’e, etc. Combien de temps ça va encore durer ?”, s’interroge-t-elle. Entre le quai et le ponton principal, les 38 places seraient toutes occupées ou réservées, mais la coopérative n’a toujours pas la possibilité d’encaisser les loyers.
La maire déléguée de Teahupo’o confirme un certain agacement sur ce dossier, dans lequel la DAF attendrait un document technique de la DEQ pour avancer – il s’agirait du plan de récolement, qui consiste en un état des lieux des travaux réalisés, sous réserve que l’intégralité du chantier soit achevée. “On a laissé passer deux mois après les JO, et maintenant on relance toutes les semaines par rapport au transfert de la marina du Pays à la commune. Ça prend tellement de temps... On ne peut pas laisser les prestataires et notre population comme ça ! J’espère que tout sera réglé dans les prochaines semaines”, indique Roniu Tupana-Poareu.
La prochaine étape devrait prendre la forme d’une convention entre la commune et la coopérative. Les réunions de travail auraient déjà commencé, mais d’autres rencontres sont prévues pour tenter de finaliser les grandes lignes du projet au plus vite, à défaut de pouvoir rattraper le temps perdu.