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Le coprahculteur, ce grand inconnu


Tahiti, le 15 décembre 2019 - Le rapport de la mission d'information de l'APF sur la filière coprah se penche sur les difficultés pour connaître le nom, l'identité et le nombre de coprahculteurs « considérés comme les principaux bénéficiaires du dispositif de soutien qui mobilise des financements conséquents de la part de la collectivité ».

Selon le rapport « les coprahculteurs sont curieusement et paradoxalement très mal connus par les structures techniques du Pays œuvrant dans cette filière ». Un constant qui étonne autant que les écarts importants relevés. En effet, « le décompte des coprahculteurs est variable selon les sources de données et le périmètre d’intervention de chaque structure administrative ».

Le grand écart

Pour l'Huilerie de Tahiti, on compte « une moyenne d’environ 9 000 vendeurs de coprah sur la période 2010 à 2017 », mais sans précision sur les noms et adresse des vendeurs des sacs de coprah. Mais d’après le recensement général de l’agriculture effectué en 2012, le nombre de coprahculteurs comptabilisés est nettement moins élevé et se situe à 2 030 exploitants. Intégrés dans la même catégorie des agriculteurs, les producteurs de coprah sont affiliés au régime de solidarité de la Polynésie française. Or, « la CPS n’a pas été en mesure de (...) préciser le nombre de ressortissants coprahculteurs bénéficiant des régimes sociaux qu’elle gère », mais ne bénéficiant d’aucune couverture sociale en cas d’accident du travail. Seule quasi-certitude, « la moitié (…) se trouve dans les atolls et îles des Tuamotu-Gambier », l’autre moitié se répartissant dans les autres archipels.
 
9 000 ou 2 000 ? Pour la mission d'information « le solde s’apparente davantage à de la main d’œuvre associée ou pas, (…) en fonction de la conjoncture économique et de leurs besoins individuels »...  De surcroît, l'activité des mandataires-acheteurs, souvent les magasins des îles, chargés du ramassage, du contrôle de la production du coprah dans les îles ne sont pas contrôlés alors que le pesage et la qualité s'apprécient « de manière uniquement visuelle sans véritable outil de mesure ». Un constat de carences qui conduit les rédacteurs à préconiser le recensement du profil des exploitants des cocoteraies et des coprahculteurs, la définition de son statut, l'identification des relations avec les propriétaires fonciers la professionnalisation des métiers de la filière cocotier, mais également d'« établir un partenariat avec les communes pour effectuer un contrôle effectif de la qualité et la quantité de coprah produit sur l’île ».

Rédigé par Sébastien Petit le Dimanche 15 Décembre 2019 à 22:07 | Lu 2303 fois