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Incendie à la Charcuterie du Pacifique : les 80 employés risquent le chômage technique


PAPEETE, le 4 aout 2014 - Ce lundi matin à Mahina l’usine de la Charcuterie du Pacifique a été victime d'un grave incendie. Il a fallu trois heures aux pompiers pour venir à bout des flammes, mais heureusement aucun blessé n’est à déplorer. Mais les 80 employés de l’entreprise risquent le chômage technique.

Ce lundi 4 aout à 10h30 un feu a pris dans la salle des archives de l’usine de la Charcuterie du Pacifique, à Mahina. Une épaisse fumée s’est immédiatement dégagée du sinistre, empêchant les employés de l’usine formés à lutter contre le feu d’atteindre le foyer, et le bâtiment a été évacué.

Les pompiers sont vite arrivés, mais le feu s’est propagé encore plus vite. Il s’est attaqué aux stocks d’emballage, sans se répandre au niveau de l’atelier de production. Malgré tout, des flammes de plusieurs mètres étaient visibles au-dessus du toit de l’usine, et une épaisse fumée noire a obscurci le ciel de Mahina pendant près de trois heures avant que les combattants du feu n’arrivent à bout de l’incendie. Il était cependant maîtrisé après 1h30 de lutte.

Au plus fort de l’intervention, cinq camions de pompier étaient sur place, et les combattants du feu ont été épaulés tout le long par l’équipe de réponse incendie de la Charcuterie, une équipe d’une dizaine d’employés qui s’est battue sans répit pour tenter de sauver leur usine.

Jean-Luc Cornillon, directeur de production de l’usine, a essayé de contrôler le feu dès le départ : "L’incendie a été constaté pour la première fois au niveau de la salle des archives et ensuite il a pris très vite par les faux plafonds, au niveau du stockage sec où il a tout ce qui emballages et sacs plastiques. Moi je suis intervenu assez vite, nous étions cinq ou six hommes à prendre des extincteurs, j’ai aussi pris un tuyau-lance pour essayer d’éteindre l’incendie mais il y avait trop de fumée, elle était trop dense. On y voyait rien, on ne pouvait pas avancer. J’étais monté dans le stockage sec un quart d’heure avant, et il n’y avait pas d’odeur de fumée rien. Alors est-ce que l’incendie couvait déjà dans les faux-plafonds, je ne sais pas…"

Une usine à 1,5 milliard de francs

Arsène Liao, gérant et directeur de la société, explique que "d'après les premiers éléments que nous avons eu, l'incendie proviendrait d'un court-circuit, un problème électrique donc. On voit que c’est le stockage d'emballage de conditionnement qui a pris feu, et c'est uniquement là qu'il y a eu de gros dégâts."

L’usine ouverte en 2006 était encore très récente. Elle a coûté 1,5 milliard de francs Cfp. Le gérant essaie tout de même de rassurer ses employés : "Les employés seront certainement en congés en attendant que l'on puisse récupérer les lieux. Le chômage technique pourrait arriver, on se sait pas encore. Mais de toute façon nous sommes très bien assurés, pour ce mois-ci il n'y aura pas de soucis pour le personnel, tout sera pris en charge. Je dis aux employés de ne pas s'inquiéter, les dégâts sont au niveau de l'emballage, et je ne pense pas que les unités de fabrication aient été touchées."

Un peu d’espoir pour les salariés qui ont assisté impuissants à l’incendie, assis au bord de la route. Certains, les larmes aux yeux, expliquaient être dans l’entreprise depuis près de 30 et craignaient aujourd’hui "d’avoir tout perdu".

Le Lieutenant-Colonel Frédéric Tournay, responsable de la protection civile, faisait le bilan en fin de journée : « 57 salariés étaient sur place ce matin, ils ont été évacués sans problèmes et ont répondu aux normes de sécurité, ce qui explique qu’il n’y ait eu aucun blessé. L’incendie a été très violent car c’étaient des matières plastiques, qui provoquent d’importants dégagements de chaleur. Le premier étage, où étaient stockées ces matières, est fortement endommagé. En revanche, l’unité de production au rez-de-chaussée est intacte, sauf des bureaux atteints par la fumée et les eaux. Nous maintenons une surveillance cette nuit, car nous craignons un redémarrage lors de l’opération de déblaiement. Une enquête est en cours pour déterminer la cause de l’incendie. »

Il n'y avait pas de carburants dans cette usine, en revanche des colorants alimentaires stockés avec les emballages plastiques se sont déversés avec les eaux de ruissellement des pompiers.

220 cochons abattus pour la Charcuterie seront traités par Salaisons de Tahiti

Un communiqué de la Présidence de Polynésie informait en fin d’après-midi les rédactions locales qu'à la suite de l’incendie dans les locaux de la Charcuterie du Pacifique à Mahina, une réunion d’urgence de la filière porcine s’est tenue à 14 heures au ministère de l’agriculture, en présence des responsables de la Charcuterie du Pacifique, de Salaisons de Tahiti, de la SAEM Abattage de Tahiti et du Service du développement rural.

Par solidarité et dans l’attente, la société Salaisons de Tahiti a accepté de reprendre la totalité de la production porcine locale abattue cette semaine, soit environ 220 bêtes. Cette solution prise dans l’urgence évitera dans l'immédiat tout impact pour les producteurs et les consommateurs. Un point sera fait vendredi en fin de matinée, lorsque les responsables de la Charcuterie du Pacifique auront pu effecteur un diagnostic plus précis de l'état de la chaîne de découpe et de conditionnement.

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Rédigé par Jacques Franc de Ferrière le Lundi 4 Août 2014 à 17:07 | Lu 3512 fois