Tahiti, le 2 février 2025 – Après la marina de Vaitupa, c’est à Vaipoopoo que les choses devraient bouger. En effet, le tribunal administratif a pris la décision de déloger Thierry Tekuataoa du local où est entreposée la machine à glace qu’il utilise “sans autorisation” et qui est également sur le domaine public. Ce dernier compte bien faire appel de la décision.
La coopérative de pêcheurs de Vaitupa n’est pas la seule à avoir des problèmes (voir notre édition du 31 janvier 2025). La coopérative Rava’ai no Punaauia, dirigée par Steve Vonbalou, en a également avec la coopérative dirigée par Thierry Tekuataoa.
Steve Vonbalou assure que “cela fait plus de cinq ans que nous avons des problèmes avec l’ancienne coopérative”. Raison pour laquelle les pêcheurs professionnels de Punaauia ont décidé de créer leur propre coopérative, avec “l’aval du ministre de l’époque et de la DRM (Direction des ressources marines, NDLR) pour gérer le site (…). Et notre coopérative est la seule reconnue à ce jour sur le site.”
Il explique que suite à la fermeture de la machine à glace de Vaitupa à Faa’a, il a fait le trajet jusqu’à Punaauia puis à la coopérative de Arue pour en avoir. “Je suis bien embêté (…). Le nerf de la guerre, c'est bien la glace car tu ne peux pas aller à la pêche si tu n'as pas de glace”, dit-il. Selon lui, à Vaipoopoo, Thierry Tekuataoa utiliserait la machine à glace entreposée sur le domaine public “sans autorisation”. Il ajoute aussi que ni lui ni les autres pêcheurs n’achètent de la glace avec Thierry Tekuataoa, car ils ne veulent pas “cautionner” ces irrégularités et “lui donner de l’importance”.
La coopérative de pêcheurs de Vaitupa n’est pas la seule à avoir des problèmes (voir notre édition du 31 janvier 2025). La coopérative Rava’ai no Punaauia, dirigée par Steve Vonbalou, en a également avec la coopérative dirigée par Thierry Tekuataoa.
Steve Vonbalou assure que “cela fait plus de cinq ans que nous avons des problèmes avec l’ancienne coopérative”. Raison pour laquelle les pêcheurs professionnels de Punaauia ont décidé de créer leur propre coopérative, avec “l’aval du ministre de l’époque et de la DRM (Direction des ressources marines, NDLR) pour gérer le site (…). Et notre coopérative est la seule reconnue à ce jour sur le site.”
Il explique que suite à la fermeture de la machine à glace de Vaitupa à Faa’a, il a fait le trajet jusqu’à Punaauia puis à la coopérative de Arue pour en avoir. “Je suis bien embêté (…). Le nerf de la guerre, c'est bien la glace car tu ne peux pas aller à la pêche si tu n'as pas de glace”, dit-il. Selon lui, à Vaipoopoo, Thierry Tekuataoa utiliserait la machine à glace entreposée sur le domaine public “sans autorisation”. Il ajoute aussi que ni lui ni les autres pêcheurs n’achètent de la glace avec Thierry Tekuataoa, car ils ne veulent pas “cautionner” ces irrégularités et “lui donner de l’importance”.
“Ils sont chez eux et ils n’arrivent même pas à bloquer cette machine”
Selon lui, les agents de la DRM ont rencontré Thierry Tekuataoa et lui auraient dit : “Tu es dans l’illégalité. Tu ne peux pas utiliser un bien public pour vendre de la glace.” Le président de la coopérative Rava’ai no Punaauia affirme même que “pendant les périodes de fêtes, il y a un pêcheur qui voulait avoir de la glace. Il a essuyé un refus et il lui a dit que c’était pour les particuliers.”
Steve Vonbalou est consterné. Il ne comprend pas que la DRM soit intervenue rapidement sur la machine à glace à Vaitupa alors qu’à Vaipoopoo, rien ne bouge. “Je n’ai pas compris, on peut retirer la machine à glace dans la cour de la mairie de Faa’a. Ici, le terrain appartient à la DRM, ils sont chez eux et ils n’arrivent même pas à bloquer cette machine.”
“Il n’y a pas que Vaitupa, il y a aussi Vaipoopoo et tout le monde doit être logé à la même enseigne”, lance Steve Vonbalou à l’adresse du Pays. Il rappelle également que le problème à Vaipoopoo est plus ancien que celui de Vaitupa. “C’est incompréhensible (…). On a tout fait pour avoir gain de cause mais rien. Et à l’heure actuelle, il (Thierry Tekuataoa, NDLR) est hors la loi et même la DRM le reconnaît.”
Steve Vonbalou est consterné. Il ne comprend pas que la DRM soit intervenue rapidement sur la machine à glace à Vaitupa alors qu’à Vaipoopoo, rien ne bouge. “Je n’ai pas compris, on peut retirer la machine à glace dans la cour de la mairie de Faa’a. Ici, le terrain appartient à la DRM, ils sont chez eux et ils n’arrivent même pas à bloquer cette machine.”
“Il n’y a pas que Vaitupa, il y a aussi Vaipoopoo et tout le monde doit être logé à la même enseigne”, lance Steve Vonbalou à l’adresse du Pays. Il rappelle également que le problème à Vaipoopoo est plus ancien que celui de Vaitupa. “C’est incompréhensible (…). On a tout fait pour avoir gain de cause mais rien. Et à l’heure actuelle, il (Thierry Tekuataoa, NDLR) est hors la loi et même la DRM le reconnaît.”
“Thierry Tekuataoa sommé d’évacuer le local qui abrite la machine à glace”
Las de toutes ces irrégularités, le Pays au travers de la DRM a décidé d’ester en justice Thierry Tekuataoa car il considère que ce dernier utilise la machine à glace “sans autorisation”, qu’il “distribue discrétionnairement la glace aux pêcheurs professionnels, ce qui est contraire à la délégation de service public”, et qu’il “occupe une parcelle (…) de la marina de Vaipoopoo qui appartient au domaine public (...) affectée à un service public et destinée à la réalisation d'aménagements divers en faveur des pêcheurs professionnels".
Le Pays avait même demandé au tribunal de le condamner à lui payer plus de 8 millions de francs pour “les loyers ainsi que sur les pénalités (…) correspondant à l’occupation sans titre et à l’utilisation sans autorisation de la machine à glace”.
Et le 28 janvier dernier, le tribunal administratif a condamné Thierry Tekuataoa à payer une amende de 30 000 francs au Pays. Il l’a “enjoint d’évacuer le local abritant la machine à glace (…) dans le délai d’un mois à compter de la notification du présent jugement”.
Le tribunal l’a également condamné à payer au Pays la somme de 5 346 francs pour l’établissement d’un procès-verbal de contravention de grande voirie notamment pour avoir occupé “sans titre un bien immobilier du domaine public, en l’occurrence le local et la fabrique de glace paillette dont il en tire un revenu sur le site de la marina de Vaipoopoo”.
Le Pays avait même demandé au tribunal de le condamner à lui payer plus de 8 millions de francs pour “les loyers ainsi que sur les pénalités (…) correspondant à l’occupation sans titre et à l’utilisation sans autorisation de la machine à glace”.
Et le 28 janvier dernier, le tribunal administratif a condamné Thierry Tekuataoa à payer une amende de 30 000 francs au Pays. Il l’a “enjoint d’évacuer le local abritant la machine à glace (…) dans le délai d’un mois à compter de la notification du présent jugement”.
Le tribunal l’a également condamné à payer au Pays la somme de 5 346 francs pour l’établissement d’un procès-verbal de contravention de grande voirie notamment pour avoir occupé “sans titre un bien immobilier du domaine public, en l’occurrence le local et la fabrique de glace paillette dont il en tire un revenu sur le site de la marina de Vaipoopoo”.
“C’est mon organisation et j’ai le droit aussi (…) de faire du chiffre”
Interrogé, Thierry Tekuataoa explique que ce dossier est “un peu complexe” et laisse entendre qu’il fera appel mais qu’il consultera d’abord son avocat. “Je ne me suis pas défendu jusque-là pour lâcher les choses alors que je pense être dans mon bon droit quelque part.” Il affirme continuer à utiliser la machine à glace et à l’entendre, ce n’est que dans un esprit de “service public”.
Mais cela ne le dérange effectivement pas de se faire un petit peu d’argent en servant uniquement le public les 24 et 31 décembre. “Je donne priorité au public”, confirme-t-il. “Et moi, cela me fait faire un peu plus de chiffre d’affaires (…). C’est mon organisation et j’ai le droit aussi (…) de faire du chiffre (…). Je suis une entreprise, je ne suis pas une association.”
“Qui est en porte-à-faux ?” Pas lui, soutient-il. Selon lui, c’est bien le Pays qui a accumulé du retard pour chaque renouvellement de convention, allant même jusqu’à trois ans de retard. “Pour finir, on nous donne cinq ans d’occupation avec un effet rétroactif pour rentrer dans les clous.”
Thierry Tekuataoa insiste sur le fait qu’“une coopérative, c’est une entreprise”. Il précise que si le tribunal tranche en faveur du Pays, “je prends mes affaires et je m’en vais. Mais pour l'instant, je reste car le bâtiment, nous l'avons payé nous-mêmes et il nous appartient”, même s’il sait que le propriétaire du terrain n’est autre que le Pays.
En tout cas, à l’entendre, il n’a pas l’intention de se laisser faire. Il considère que la coopérative Rava’ai no Punaauia “veut mettre la main sur cette entité de travail et, du jour au lendemain, se faire de l’argent sans indemniser ceux qui étaient la précédemment. C’est une société que je tiens, elle a une valeur, eux pensent que ça ne vaut rien.”
Mais cela ne le dérange effectivement pas de se faire un petit peu d’argent en servant uniquement le public les 24 et 31 décembre. “Je donne priorité au public”, confirme-t-il. “Et moi, cela me fait faire un peu plus de chiffre d’affaires (…). C’est mon organisation et j’ai le droit aussi (…) de faire du chiffre (…). Je suis une entreprise, je ne suis pas une association.”
“Qui est en porte-à-faux ?” Pas lui, soutient-il. Selon lui, c’est bien le Pays qui a accumulé du retard pour chaque renouvellement de convention, allant même jusqu’à trois ans de retard. “Pour finir, on nous donne cinq ans d’occupation avec un effet rétroactif pour rentrer dans les clous.”
Thierry Tekuataoa insiste sur le fait qu’“une coopérative, c’est une entreprise”. Il précise que si le tribunal tranche en faveur du Pays, “je prends mes affaires et je m’en vais. Mais pour l'instant, je reste car le bâtiment, nous l'avons payé nous-mêmes et il nous appartient”, même s’il sait que le propriétaire du terrain n’est autre que le Pays.
En tout cas, à l’entendre, il n’a pas l’intention de se laisser faire. Il considère que la coopérative Rava’ai no Punaauia “veut mettre la main sur cette entité de travail et, du jour au lendemain, se faire de l’argent sans indemniser ceux qui étaient la précédemment. C’est une société que je tiens, elle a une valeur, eux pensent que ça ne vaut rien.”