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A here ia Porinetia en quête de troupes


Les élus du mouvement A here ia Porinetia mardi matin lors d’une conférence de la presse donnée à Tarahoi.
Les élus du mouvement A here ia Porinetia mardi matin lors d’une conférence de la presse donnée à Tarahoi.
Tahiti, le 2 mars 2021 - A un peu plus d’un an des prochaines législatives et à 27 mois des élections territoriales de 2023, le mouvement A here ia Porinetia se lance en campagne avec l’intention de recruter des militants prêts à s’engager politiquement.  
 
On a décidé de prendre notre bâton de pèlerin, d’aller à la rencontre de personnes pour leur donner envie de s’engager”, a commenté mardi matin Nicole Sanquer, en conférence de presse entourée de Bernard Natua, Nuihau Laurey et Félix Tokoragi, quatre des cinq élus qui siègent aujourd’hui sur le banc des non-inscrits à Tarahoi, avec Teura Tarahu. La veille, l’ancien sénateur et vice-président Nuihau Laurey accordait une large interview à Tahiti Infos, dans le but de clarifier les orientations politiques de A here ia Porinetia et d’exposer ses divergences avec le Tapura d’Édouard Fritch.

Depuis la semaine dernière, A here ia Porinetia a débuté une campagne de promotion de ses idées sur le terrain. Une opération de recrutement aussi. L’ambitieux projet électoral de cette entreprise politique est de participer aux élections législatives de juin 2022 et surtout à la grand-messe des territoriales de mai 2023. Et pour l’instant avec ses propres moyens, c’est-à-dire ses idées. Des programmes politiques sont en cours de rédaction. Pour ces deux rendez-vous électoraux, le mouvement politique souhaite être présent dans les trois circonscriptions électorales lors des législatives, puis rassembler sous sa bannière 57 prétendants dans les 8 sections électorales lors des élections pour le renouvellement des représentants de l’assemblée en mai 2023. Ambitieux programme que A here ia Porinetia a 27 mois pour réaliser. Alors, c’est sans détour que Nicole Sanquer l’a affirmé mardi : “On lance un appel à candidatures.”

Fin janvier, avec le retour au bercail Tahoera’a de Vaitea Le Gayic, A here ia Porinetia a immédiatement perdu les dotations matérielles et financières réservées aux groupes de l’assemblée, et vu son temps de paroles réduit à trois minutes par intervention. Ses élus doivent donc aller à l’essentiel lors des débats en séance. Difficile dans ces conditions de prêcher clairement pour les solutions “alternatives” que défend l’ancien sénateur et ministre de l’Économie Nuihau Laurey face à la politique de crise adoptée par le gouvernement.

“Nager à contre-courant”

C’est donc hors les murs de l’hémicycle que le mouvement déplace son discours, avec le projet de “susciter des vocations, pace que nous avons besoin de personnes prêtes à s’engager”, insiste Nicole Sanquer. “Nous avons lancé la première réunion à Mahina. Nous sommes attendus à Faa’a, à Pirae, à Punaauia, à Tautira, à Taravao. On s’organise (…) pour faire du terrain, expliquer les valeurs de A here ia Porinetia et susciter des vocations”.
Des alliances sont-elles à l’ordre du jour pour faciliter la concrétisation de cet ambitieux projet politique ? Félix Tokoragi a préféré éluder mardi : “On verra comment va se dessiner le paysage en 2021.” Mais le tavana de Makemo est conscient de l’ampleur de la tâche qui attend le mouvement, tant pour provoquer l’engagement politique de ses sympathisants que pour durer jusqu’en 2023 : “Il faut avoir du courage politique et la force de nager à contre-courant.
C’est dans ce contexte que la semaine prochaine, les élus de A here ia Porinetia seront en tournée aux îles Sous-le-Vent : lundi 8 à Huahine, le lendemain à Tahaa et mercredi à Raiatea où ils pourraient croiser Gaston Flosse, également en campagne sous l’étiquette Amuitahiraa, aux côtés de Bruno Sandras, de Tauhiti Nena et de Sylviane Terooatea. Tous les quatre en campagne en vue des mêmes échéances électorales de 2022 et 2023.

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Mardi 2 Mars 2021 à 16:42 | Lu 1543 fois