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10 ans de la Vendée Va'a: une édition d'exception


10 ans de la Vendée Va'a: une édition d'exception
LES SABLES D'OLONNE, le 30 mai 2019- Pour la dixième année consécutive, la ville des Sables d’Olonne en Vendée accueillait ce week-end de l'ascension une course devenue majeure dans le monde de la rame: la Vendée Va’a. Toutes les conditions étaient réunies pour apporter à cet évènement le succès qu’il mérite avec une invitée de prestige, Vaimalama Chaves, notre Miss France 2019, arrivée par les airs, effectuant pour l’occasion son premier saut en parachute. Tahiti Infos était sur place


La Vendée Va’a est une course de pirogues polynésiennes qui se dispute en haute mer au large des Sables d’Olonne en Vendée. A l’instar de son modèle polynésien, l’Hawaiki Nui Va’a, la compétition se déroule sur 3 jours, en haute mer, sur des V6. Cette année, l’événement fêtait son dixième anniversaire, et 25 pirogues participaient à la course. Ce sont donc au total 150 rameurs, hommes et femmes, qui se sont élancés mercredi matin dans les eaux froides de l’Atlantique pour une première étape de 46 kilomètres pour les hommes. La seconde étape, le lendemain représentait 26 kilomètres, et la course se terminera samedi par la plus longue étape, de 56 kilomètres. Les équipes féminines s’affrontaient quant à elles sur trois étapes de 15 kilomètres.

Cette course est considérée par les compétiteurs comme l’une des plus difficiles au monde, en raison du froid, des vagues courtes et des phases de vent, mais elle permet aussi aux participants de se préparer à l’Hawaiki Nui va’a, considérée par les équipes comme le Saint Graal. En effet, chaque année, l’équipe qui remporte la course ( hors équipes tahitiennes) est invitée par Air Tahiti Nui, partenaire historique de l’opération, à participer à la mythique course des Raromatai. Cette année, outre les équipes venues de France ( Sables d’Olonne, Brest, Toulon, Baie de Somme, Marseille) deux équipes tahitiennes, une équipe brésilienne, deux équipes anglaises et une équipe italienne, participaient à la course.


Deux équipes tahitiennes

L'équipe Hinaraurea arrivée de Raiatea
L'équipe Hinaraurea arrivée de Raiatea
Deux équipes sont venues de Tahiti pour participer à la course. L’équipe d’Air Tahiti Nui, partenaire de la Vendée Va’a depuis le premier jour, et composée de rameurs venus pour la plupart des équipages d’EDT, et l’équipe Hinaraurea de Raiatea. Pour ces champions de la rame - certains participants sont des rameurs de renom et bon nombre d’entre eux ont remporté de nombreuses compétitions-, les conditions sont difficiles et rigoureuses. “l’eau est froide et nous souffrons du décalage horaire, nous explique ce rameur de ATN, au terme de la première étape que l’’équipe a cependant remporté. Il y a eu une vraie “battle sur la mer, les “équipes française sont vraiment bien entraînées, et plus habituées que nous à ce type de mer.”. Les Tahitiens, en effet, ne sont pas habitués à porter une combinaison et un gilet de sauvetage. Mais la température de l’eau, 14°C, et les règles de sécurité imposent cet équipement.


Sept équipes féminines

10 ans de la Vendée Va'a: une édition d'exception
Cette année, pour la première fois, sept équipes féminines ont répondu présentes. Venues de Bretagne, d’Angleterre ou du Brésil, elle ont montré un véritable esprit de compétition, réunissant toutes les qualité requises pour le va’a: l’esprit d’équipe, la solidarité, la puissance et la ténacité. Tahia est une jeune polynésienne qui vit à Marseille. Elle courait avec l’équipage Manu Ora 13.” C’était très dur, avoue-t-elle en sortant de la pirogue a la fin de la première étape, vraiment difficile, nous sommes épuisées…”

Vaimalama Chaves arrive en Hélicoptère sur la plage des sables d’Olonne

10 ans de la Vendée Va'a: une édition d'exception
Miss France a créé la surprise ce jeudi de l'ascension aux Sables d'Olonne en Vendée. Si le programme annonçait sa présence pour ouvrir la course de la Vendée Va'a, nul ne s'attentait à ce que Vaimalama Chaves arrive par les airs, en parachute. A 10 heures 10, à 4000 mètres d'altitude, la jeune femme se jetait dans les airs, sous le regard ébahi d'une foule admirative, pour atterrir quelques minutes plus tard sur la plage des Sables d'Olonne pour le départ de la Vendée Vaa. 

"C'était le stress, c’était mortel! nous confiera plus tard notre Miss Tahiti, j’avais hyper peur, je n’étais pas sereine du tout dans l'avion, mon accompagnateur pourra vous le dire, j’était limite hyper ventilée, en train de flipper, je voyais le sol qui s’éloignait, on continuait à monter, il me dit “bon voilà on est à deux minutes du saut, là on est a 3500 mètres",..et là, tu es complètement déstabilisée, il faut mettre les bras en l’air et puis après à 4000 mètres, eh bien, ça y'est on y va... on y était! au début ça secoue un max, là j’ai crié...mais après, une fois qu’on y est, on apprécie la vue et là c’est juste spectaculaire! , tu apprécies la vue... c’est magnifique. C'est un moment de lâcher prise total, et tu es obligée de faire confiance à ton accompagnateur, tu n'as pas le choix!. C'était une première pour moi, mais je crois que si cela se présente j'y retournerais!" 


En tête à tête avec Vaimalama

10 ans de la Vendée Va'a: une édition d'exception
Plus tard dans la matinée, avant qu’elle ne participe au pique nique géant organisé pour le public sur la plage, nous avons pu nous entretenir en tête-à-tête avec Vaimalama Chaves

La dernière fois que nous nous sommes rencontrées tu venais tout juste d’être élue Miss France…
…oui c’était dans les bureaux de Tahiti Infos

Comment cela se passe cette première partie de ton sacre?
Cela se passe super bien, toujours bien, vraiment! Même si le rythme est toujours soutenu, c’est vraiment agréable d’aller de région en région, de rencontrer des gens et de partager la culture polynésienne.

Oui on constate que c’est vraiment un rythme très soutenu, hier tu étais à
Chateauroux c’est cela?

Oui pour une foire sur la maison et l’habitat, c’était vraiment interessant car j’envisage de construire ma maison sur Tahiti bientôt, je cherche un beau terrain a coté d’une rivière à Papara, par là…

Tu lances un appel?
Oui, on ne sait jamais ( rire)..et demain on va à Sète, la semaine dernière j’étais à Tahiti pour le tournage du film “Meurtre à Tahiti”

Belle expérience?
Oui très bien un peu court quand même il aurait fallu me laisser un peu plus de temps

C’est une expérience qui t’a plu le cinéma?
C’était intéressant mais j’aimerais bien approfondir l'expérience pour savoir vraiment si ça me plaît ou pas.

Et ta vie à Paris, comment ça se passe?
J’adore, la vie à Paris est vraiment très intense, j’aime beaucoup.

Tu as un bel appartement?
Oui il est chouette, très grand

Tu es située dans quel quartier?
Le 17 ème

La vie parisienne te convient?
C’est une belle expérience, surtout dans ces conditions, je suis consciente que ce n’est pas donné à tout le monde de vivre dans un grand appartement en plein coeur de Paris, mais c’est vraiment bien, c’est calme...bon après le Klaxon fait vraiment partie intégrale du vocabulaire parisien, mais au delà de cela c’est une belle expérience.

Les plateaux télé?
Ils s’enchaînent…

Tu es toujours épatante, tu parviens à garder le sourire quelques soient les circonstances, les attaques parfois..
C’est parce que j’ai du mal à visualiser ce qui se passe derrière la caméra, je me concentre uniquement sur mon interlocuteur et j’en oublie le reste.

Pour l’instant tu es toujours dans le rush de miss France, mais est-ce que tu parviens à te projeter sur ce que tu voudrais faire après?
Eh bien mon projet final, ‘est toujours de devenir professeur de marketing, ça ça n’a pas changé bien que je me dis que si il y a des opportunités qui se présentent je les saisirai peut-être

Miss Univers, Miss Monde?
Eh bien pour l’instant j’attends encore de voir parce qu’on a les informations uniquement concernant Miss Monde, mais de toute façon je ne me suis toujours pas décidée.

Parle nous de ton vol en parachute?
Le stress, c’était mortel! j’avais hyper peur, je n’étais pas sereine du tout dans l’avion, mon partenaire pourra vous le dire, j’était limite hyper ventilée, j’étais en train de flipper, je voyais le sol qui s’éloignait, on continuait à monter, il me dit “bon voilà on est deux minutes du saut, là on est a 3500 mètres,..Et là, tu es complètement déstabilisé quand il faut mettre les bras en l’air et puis après à 4000 mètres on y était! On se jète dans le vide! au début ça secoue un max, là j’ai crié...mais après une fois qu’on y est on apprécie la vue et là c’est spectaculaire! C’est juste magnifique!

A un moment tu tournais..
oui ça fait ça tout seul, …

Et finalement si on te disais d’y retourner?
Ben finalement ça m’a plu pourquoi pas, évidement je dirais encore non, c’est toujours le début qui est délicat, mais une fois dans les airs tu apprécies tellement c’est un moment de lâcher prise totale, et on est obligé de faire confiance, c’est une confiance totale qu’on accorde à la personne qui nous accompagne.
On est la on ne pense pas, on se dit « profite »

L’atterrissage pas trop rude?
Un peu mal au pied car c’est un sacré choc quand tu atterris..




Interview de Denys Remy Président et fondateur de la course Vendée Va’a

Nous fêtons cette année les dix ans de la Vendée Va’a, comment est née cette course?
Ce sont deux rameurs du club local qui avaient vécu en Polynésie qui ont eu l’idée un jour de créer une “Hawaiki Nui” vendéenne. Ils sont venus me voir. Je n’avais jamais essayé le va’a, j’ai ramé deux heures et cela m’a convaincu. Ils ont eu l’idée, et moi, j’ai conçu le modèle, en m'appuyant sur l’Hawaiki Nui, en m'appuyant sur les conseils de personnes qui connaissaient la rame, qui connaissaient aussi la mer, et on a construit cet évènement...

C’était il y a dix ans, depuis la course a évolué?
Elle a évolué. A une époque on collait vraiment à la réalité de l’Hawaiki Nui, nous allions jusqu’à l’ile d’Yeu, le deuxième jour nous faisions le tour de l’île d’Yeu, puis on revenait. Jusqu’à une année difficile, en 2012, ou nous avons essuyé une grosse tempête, il y a eu des dégâts une pirogue tahitienne a cassé nous avons eu très peur.. Il a fallu limiter la distance en mer. Depuis deux ans nous travaillons pour renforcer la flottabilité des pirogues. pour améliorer la sécurité. La fédération française de kayak tient compte de nos recommandations

Les pirogues que nous voyons aujourd’hui ce sont les mêmes que à Tahiti ou elles sont-elles différentes?
Il n’y a pas de grande différence, c’est le même module, si ce n’est qu’il y a une petite équipe sablaise qui a utilisé les compétences d’un architecte qui a fait des tests de carénage, ce qui est assez exceptionnel. Ils ont utilisé une nouvelle technologie pour améliorer la flottabilité. Entre les deux parties de carbone, on met du liège.
Là il y a 6 pirogues qui ont été fabriquées par cette société locale.

Est-ce que la course tend à populariser le va’a? est-ce que vous sentez une accroche auprès des participants?
Aux Sables d’Olonne, au moment ou je me suis lancé dans cette opération un peu folle il y avait dix douze rameurs, cette année ils sont 80
C ‘est une belle promotion pour le va’a et cela nous encourage à continuer. Nous avons lancé un partenariat avec le lycée technique Tabarly qui est destiné à former des jeunes sur le carbone et le composite. Nous les avons intégrés cette année aux cotés de nos équipes, nous avons douze jeunes formés à différentes activités, certains font de la logistiques, d’autres sont en mer, l’idée étant de les motiver et de les amener à dire qu’ils ont fabriqué une pirogue pour participer l’année prochaine à la Vendée va’a

Vous vous êtes déjà rendu en Polynésie, vous avez participé à l‘Hawaiki nui Vaa? quel a été votre sentiment?
Alors tout le monde rêve de l’Hawaki nui va’a et c’est vrai que lorsqu’on s’y rend on comprend cet enthousiasme. mais je vais être un peu critique , on manque d’accueil. On voit bien qu’il y a deux cultures en Polynésie. Il y a la culture qui dit « on veut exporter notre sport », et il y a l'autre qui dit, « on garde pour nous toute cette culture ». On ne se sent pas toujours bien accueillis, par le gouvernement, par l’organisation… Par exemple quand vous faites un point, les commentaires sont en polynésien, donc lorsque vous avez des français, des américains, des japonais, des brésiliens, d’autres nations, c’est pas très respectueux.
Qu’ils le fassent, cela ne me pose aucun problème, mais nous, on va là bas pour s’instruire, pour comprendre, et on a besoin de toute cette connaissance et cette sensibilité, pour nous améliorer, pour échanger…et quand vous faites un débriefing sur une étape en tahitien, c’est compliqué. Si on veut développer ce sport, et la Ville des Sables d’Olonne est reconnue aujourd’hui comme ville de développement du va’a en Europe, nous devons travailler vraiment ensemble, parce que si demain on veut être sport olympique, la Polynésie seule ne pourra pas y aller. Elle a besoin des autres…
On a par contre des gens comme Doris Hardt ou Tamatoa Perez qui nous accompagnent depuis 8 ans, grâce à eux on vient de lancer une école de va’a aux sables d’Olonne, et on avait quinze inscrits la première année;
Il y a du potentiel, et on a besoin de la Polynésie. Si aujourd’hui les polynésiens ne gagnent plus la Vendée va’a, c’est un peu à cause d’eux car ils ont accepté de partager avec nous leur technique, leur savoir faire. On a appris plein de choses sur l’entraînement, la façon de ramer, sur la diététique.

Parlez vous de votre partenaire Air tahiti Nui
Air Tahiti Nui est pour moi un partenaire exceptionnel. J’ai des gens exceptionnels en face de moi,Torea Colas, Jean-Marc Hasting, ce sont des gens avec qui on construit. Ils ont une volonté de développer la pirogue et proposent des choses concrètes.

Qu’est-ce qui caractérise la Vendée Va’a vos yeux?
La culture polynésienne est au coeur de cette course. Nous respectons tout, il y a les prières, le village polynésien avec des artisans, des danseurs, des costumes, de la musique, on veut plonger le public dans la culture polynésienne et nous mobilisons 250 bénévoles pour y arriver, la ville se plonge pendant 4 jours dans l’ambiance polynésienne, la plupart des commerçants jouent le jeu, et la mairie nous soutient énormément.

Nicole Sanquer, Députée à l’Assemblée nationale et ancienne ministre des sports à Tahiti

Bonjour Nicole, te voilà parmi nous aux Sables d’Olonne…
Oui je viens juste d’arriver, juste pour l’arrivée de la première étape!

Tes premières impressions...
Je connais Denys depuis plusieurs années, déjà, il m’a invité à plusieurs reprises mais mon agenda ne correspondait pas, il me l’avait raconté mais c’est beaucoup mieux de le vivre aujourd’hui.

C’est la première fois que tu viens donc...
Oui et vraiment en arrivant dans la ville, en déambulant le long de la plage, on a reconnu l’esprit polynésien, la musique polynésienne, avec ce beau soleil, cela fait du bien, et j’ai eu l’occasion de pouvoir féliciter les rameurs qui ont tous dit que c’était une course très difficile.

Ils ont froid..
Ils ont eu froid malgré le soleil, et comme ils l’ont dit, ils manquaient un peu de vent pour pouvoir surfer, donc c’est assez difficile.

Est-ce que tu trouves que cette manifestation est une belle promotion pour la Polynésien en France?
Je dis que c’est une superbe vitrine, une très belle représentation, à travers les costumes, les danses, les stands, l’animation...je crois que cela doit donner aux personnes l’envie d’y aller.


L'équipe d'ATN vainqueurs de la 1ère étape

10 ans de la Vendée Va'a: une édition d'exception

Rédigé par () le Vendredi 31 Mai 2019 à 04:57 | Lu 1992 fois