
Mitu Mou a fait le choix de s’adresser directement aux personnes malintentionnées (Crédit : Anne-Charlotte Lehartel).
Tahiti, le 5 mai 2025 – Dans la nuit de jeudi à vendredi, Mitu Mou s’est fait dérober une centaine de taro dans son fa’a’apu. S’il n’envisage pas de porter plainte pour cette fois, excédé par un tel manque de respect pour son travail et celui de ses ouvriers, l’agriculteur de 70 ans a préféré adresser un message d’avertissement aux voleurs sur une pancarte plantée à l’entrée de son exploitation.
Quand les agriculteurs affichent leur colère sur des pancartes, ce n’est généralement pas bon signe. Dans son exploitation de 5 hectares à Taravao, Mitu Mou cultive toutes sortes de légumes qu’il écoule au marché de Papeete et auprès d’une grande enseigne de Punaauia. Situé en bord de route, son fa’a’apu est régulièrement pris pour cible par des voleurs, ce qui a récemment poussé l’agriculteur à planter un message d’avertissement à l’entrée.
Quand les agriculteurs affichent leur colère sur des pancartes, ce n’est généralement pas bon signe. Dans son exploitation de 5 hectares à Taravao, Mitu Mou cultive toutes sortes de légumes qu’il écoule au marché de Papeete et auprès d’une grande enseigne de Punaauia. Situé en bord de route, son fa’a’apu est régulièrement pris pour cible par des voleurs, ce qui a récemment poussé l’agriculteur à planter un message d’avertissement à l’entrée.
“C’est frustrant”
“J’ai mis cette pancarte vendredi matin parce qu’on m’a volé une centaine de taro, qui en plus n’étaient pas arrivés à maturité ! Ça s’est passé jeudi soir : on s’en est rendu compte rapidement, car on ne devait récolter sur cette parcelle qu’en juillet. Ils sont consommables, mais ils sont encore petits”, déplore Mitu Mou, tout en précisant que le larcin s’est produit dans une partie moins exposée du champ, à l’abri des regards. “On a régulièrement des vols de concombres, mais ça reste minime. Ce sont des quantités pour manger. Là, c’est autre chose !”, poursuit-il, désemparé.
À 70 ans, le responsable d’exploitation peine à comprendre un tel manque de respect. “C’est frustrant pour mon équipe et moi. On travaille dur !” remarque-t-il. “On a planté durement ces taros. Il faut attendre neuf mois avant de récolter et c’est de l’entretien. Pourquoi venir voler ? Nous, on travaille dans le fa’a’apu dès 6 heures du matin”, regrette Jacques, ouvrier agricole depuis dix-sept ans, qui a constaté le vol.
“Je n’ai pas porté plainte à la gendarmerie pour cette fois, mais si ça se reproduit, je le ferai”, confie Mitu Mou. En 2021, il faisait partie des agriculteurs qui s’étaient regroupés pour dénoncer les vols à répétition au plateau de Afaahiti, situation qui avait motivé une mobilisation accrue des forces de l’ordre. Les professionnels du secteur restent toutefois exposés aux intrusions malveillantes, la configuration des exploitations ne facilitant pas leur surveillance.