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​L’organisation du 16e FIFO épargnée en cas de grève à Polynésie la 1ère


PAPEETE, 1er février 2019 - Le 16e Festival international du film documentaire océanien (FIFO) aura lieu du 2 au 10 février, même en cas de grève, dès ce mardi, à Polynésie la 1ère. "J’espère d’ici là trouver le moyen d’un accord acceptable par et pour tous", souhaite en attendant le directeur régional de la 1ère, antenne en charge de la médiatisation de l’événement. 
  
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L'organisation logistique et matérielle du 16e Fifo, du 2 au 10 février, n'est pas remise en cause dans l'hypothèse d'une grève à La Première, à partir de ce mardi. France Télévisions produit en effet le Fifo et se charge de la promotion et la publicité de l’événement sur ses antennes : diffusion de bandes annonces ; émissions spéciales ; journal du Fifo. Si la diffusion de certaines de ces émissions quotidiennes pourrait être mises en cause, pour le reste, l’organisation du festival du film documentaire ne sera pas impactée. 

La Maison de la culture assure en effet l’hébergement du village du festival, le support logistique du festival, la mise à disposition des personnels et des moyens techniques pour l’ouverture et la gestion des salles, pour la décoration du village du festival et des sites de projection, pour l’organisation des cérémonies d’ouverture et de remise des prix, pour les soirées et réceptions. 

Les négociations sont en cours à la direction régionale de Polynésie la 1ère depuis mardi, après le dépôt d’un préavis à l’initiative du syndicat majoritaire CGT Polynésie, en phase avec un appel national à la grève générale lancé par la CGT pour mardi 5 février. 

Un plan d’économies qui passe mal

Localement, le préavis expose plusieurs revendications, dont un projet éditorial pour la reconquête des audiences ; un moratoire sur les suppressions de postes ; la régularisation des collaborateurs sous contrat CDD "depuis des années" ; le renouvellement "de certains cadres du comité de direction" ; et diverses améliorations des conditions de travail des techniciens. 

En toile de fond, le syndicat dénonce les conséquences, sur l’organisation et la qualité du travail, des coupes budgétaires auxquelles se trouve assujettie la station de Pamatai, dans le cadre du plan d’économies imposé à toutes ses antennes par le groupe France Télévisions. "Le préavis de grève part du plan de Recomposition des effectifs de France TV, compte tenu des mesures d’économies décidées par l’actionnaire unique, c'est-à-dire l’État : 400 millions d’euros [sur l’ensemble du groupe, NDLR] d’ici à 2022, admet Gérald Prufer. Sur l’ensemble du pôle Outre-mer, 35 ETP [emplois salariés en Équivalents temps plein, NDLR] sont supprimés au 1er janvier 2019, dont trois en Polynésie." Le directeur régional de Polynésie la 1ère évoque un climat de négociations "serein et studieux". 

Gérald Prufer estime nécessaire, cependant, de réagir à ce qu’il nomme "un fake". Les syndicats dénoncent en effet l’engagement de dépenses somptuaires qui seraient liées à l’accueil en Polynésie de "11 personnes de France Télévisions" pour le Fifo 2019, "en pleine période de restriction budgétaire". Pour les salariés de Polynésie la 1ère, c'est "la goutte d'eau qui a fait déborder le vase". 

"L’amalgame est faux, corrige Gérald Prufer. On ne peut pas laisser penser que onze personnes viennent de Malakoff [Direction générale du groupe France Télévisions à Paris, NDLR] et sont logés dans un hôtel de luxe ici. C’est un fake ! La moitié vient des antennes du Pacifique : quatre de Nouméa et deux de Wallis. Nous attendons quatre personnes de la direction générale et une attachée de presse, qui prendra en charge les trois journalistes de la presse nationale invités pour donner un écho à cet événement."

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Vendredi 1 Février 2019 à 10:56 | Lu 1044 fois