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​La sanction contre le docteur Faure maintenue


​La sanction contre le docteur Faure maintenue
Tahiti, le 29 mai 2020 – Le chirurgien vasculaire et thoracique du CHPF avait contesté la révocation dont il avait fait l'objet suite à une opération qui avait mal tournée. Le tribunal administratif de Papeete a considéré que, compte tenu des manquements, la sanction n'était pas disproportionnée.
 
A la suite d’une opération en octobre 2015 visant à améliorer la circulation dans les membres inférieurs, un patient du Dr Faure avait été atteint d’une ischémie aiguë. Une absence de vascularisation qui avait entraîné la nécrose puis une seconde opération le même jour et conduisant finalement à une amputation. Pour le tribunal, le docteur Eric Faure avait commis un premier manquement en s'étant abstenu, "en méconnaissance de l’obligation qui est la sienne", de contrôler la vascularisation des pieds de son patient à l’issue de l’opération. Les magistrats ont également constaté un autre manquement en relevant qu'en dépit de l’importante dégradation de l’état de santé du patient, le chirurgien ne l'avait pas immédiatement repris en charge alors qu'il était en état d’urgence vitale absolue. Le docteur avait en effet "fait le choix d’opérer un autre patient, dont aucun élément du dossier ne permet d’établir que la prise en charge aurait été urgente". Pour le tribunal, ces manquements aux obligations professionnelles constituent bien une faute de nature à justifier une sanction disciplinaire.
 
"Particulière gravité"
 
Pour les juges, compte tenu de "la particulière gravité des négligences dans la prise en charge" du patient "au regard des obligations qui s’imposent à un médecin", la sanction de révocation n'est pas disproportionnée. D'autant que la décision relève que le chirurgien a déjà fait l’objet d’une interdiction d’exercer la médecine pendant une durée de deux mois "pour de nombreux faits traduisant 'une grande désinvolture' dans la prise en charge de ses patients ainsi que pour des absences intempestives retardant la prise en charge des patients, et que les faits en cause sont susceptibles de porter atteinte à la réputation du centre hospitalier de la Polynésie française". Le docteur qui avait réintégré le CHPF en octobre dernier va devoir de nouveau quitter le service hospitalier concerné dans l'attente d'un éventuel jugement en appel plus favorable.

Rédigé par Sébastien Petit le Vendredi 29 Mai 2020 à 16:43 | Lu 2378 fois