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​2-Juillet : "Notre peuple va se lever" promet Hiro Tefaarere


Hirohiti Tefaarere, le président de Moruroa e Tatou, mardi aux côtés des pasteurs Tapati et de François Pihaatae, le président de l’Église protestante Mā’ohi.
Hirohiti Tefaarere, le président de Moruroa e Tatou, mardi aux côtés des pasteurs Tapati et de François Pihaatae, le président de l’Église protestante Mā’ohi.
Tahiti, le 22 juin 2021 - Alors que se tiendra à Paris la table ronde sur le nucléaire, l’association Moruroa e Tatou et l’Église protestante Mā’ohi organisent une contre-manifestation à Tahiti et dans les archipels, le 2 juillet, pour l’anniversaire du premier essai nucléaire en Polynésie, en 1966.
 
"Ce sera certainement l’une des plus belles manifestations organisées sur l’ensemble de la Polynésie", a promis Hiro Tefaarere, le président de l’association pour la défense des victimes du nucléaire, mardi matin. Lors d’une conférence de presse donnée au siège de l’Église protestante Mā’ohi (EPM), aux côtés des pasteurs François Pihaatae, président de l’EPM, Taaronui Maraea, vice-président de l’organisation religieuse et Mitema Tapati, Hirohiti Tefaarere a donné les détails de la marche organisée le 2 juillet prochain pour commémorer la date anniversaire de l’essai Aldebaran, qui a eu lieu le 2 juillet 1966 sur l'atoll de Moruroa.
 
Selon les organisateurs, "des milliers de personnes" sont attendues à cette mobilisation. Une campagne de sensibilisation est en cours depuis le mois de mars, dans toutes les paroisses de l’Église protestante Mā’ohi. À Tahiti, les délégations se rejoindront avenue Pouvana’a a Oopa pour se rendre jusqu’à l’esplanade Tu-Marama, où des prises de parole par des victimes du nucléaire et leurs familles sont prévues jusqu’à 14 heures. Parallèlement, les responsables de l’Église protestante tenteront d’être reçus par les autorités du Pays et de l’État.
 
Anti Table ronde
 
Si la manifestation est habituellement organisée pour pointer les méfaits de 30 ans d’expérimentations nucléaires françaises dans le Pacifique, cette année elle le sera surtout en contrepoint de la "table ronde de haut niveau" organisée à l’invitation du président de la République à Paris, les 1er et 2 juillet. Un rendez-vous que le président de Moruroa e Tatou et le pasteur François Pihaatae ont comparé mardi à une "opération de communication" faite par Emmanuel Macron "pour préparer les échéances politiques à venir". À l’instar de Moruroa e Tatou, l’association 193 et le Tavini Huiraatira ont déjà fait savoir qu’elles ne répondraient pas à l’invitation du président de la République. En l’absence de ces têtes de proue historiques de la lutte antinucléaire, Hirohiti Tefaarere a vivement critiqué mardi la légitimité des membres de la délégation polynésienne Reko Tika qui participera à ce rendez-vous parisien, avec une attention toute particulière pour les représentants du Conseil économique, social, environnemental et culturel (Cesec), dont il a dénoncé "la crédibilité, la représentativité et le sérieux". En vue de la table ronde sur le nucléaire, le Cesec a adopté début juin un vœu qui liste les réparations attendues de l’État dans le cadre d’une "reconnaissance effective du fait nucléaire et de ses conséquences". Mardi, le président de Moruroa e Tatou a sans détour qualifié ce document de "connerie". 
 
Le président Emmanuel Macron est en principe attendu pour une visite officielle fin juillet. Les autorités de l’Église protestante Mā’ohi le convient au prochain synode, qui se tiendra le 26 juillet à Mahina. "On rencontrera Emmanuel Macron ici, chez nous. Le problème est ici, pas à Paris", a justifié François Pihaatae, mardi.

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Mardi 22 Juin 2021 à 18:25 | Lu 2247 fois