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Wellington traque des criminels tongiens abusivement blanchis


Wellington traque des criminels tongiens abusivement blanchis
WELLINGTON, mardi 19 février 2013 (Flash d’Océanie) – Les services néo-zélandais de l’immigration ont affirmé mardi être à la recherche d’une quarantaine de ressortissants tongiens ayant immigré légalement dans ce pays, mais dont le casier judiciaire avait au préalable été abusivement supprimé pour ne pas apparaître dans la demande.
Michael Woodhouse, ministre de l’immigration, a demandé mardi a ses services de retrouver la trace de ce groupe d’anciens criminels, blanchis à l’aide de ce qui semble avoir été une opération au sein même de la police tongienne, aboutissant ainsi à de fausses déclarations dans les demandes d’immigration vers la Nouvelle-Zélande, où réside une importante communauté de Tongiens (plus de cent mille), à Auckland et dans ses environs.

« Je suis extrêmement préoccupé au sujet de cette situation et j’ai demandé aux services de l’immigration de la Nouvelle-Zélande de placer une priorité haute sur la recherche de tout national tongien ayant commis des crimes graves et qui, de ce fait, ne devrait pas se trouver en Nouvelle-Zélande », a précisé le ministre.
Les quarante personnes pouvant répondre à ces critères ont été identifiées au cours d’une première recherche sur une liste de 172 personnes.
Parmi celles-là, certains ont pu bénéficier de visas de résidence permanente, estime le ministre, y compris des personnes ayant précédemment été reconnues coupables de cambriolages et d’agressions.

Les recherches se poursuivent afin de tenter d’identifier d’autres éventuels détenteurs de casiers judiciaires ayant mystérieusement disparu.
Côté tongien, cette affaire fait aussi l’objet, désormais, d’une coopération active, affichée notamment par le nouveau chef de la police locale, un officier de police néo-zélandais, Grant O'Fee.
Selon ce dernier, au terme de recherches effectuées dans les dossiers de la police, ces cas « d’effacement » de dossiers criminels pour les besoins de déclarations dans les demandes de visas concerneraient au moins 172 individus, entre 2005 et 2008.

« Pour être clair, cela signifie que nos fiches de police sont toujours intactes, mais que les lettres émises (par la police) certifiant que le candidat faisant la demande avait un casier judiciaire vierge, étaient, elles, en contradiction avec nos fichiers », a déclaré M. O'Fee dans un communiqué mardi.
« Des mesures seront prises concernant les agents ayant autorisé ces ‘effacements’, une fois que tous les rapports concernant cette affaires auront été reçus », a ajouté le chef des forces de l’ordre, qui réitère la coopération de ses services avec non seulement le Haut-commissariat (ambassade) de Nouvelle-Zélande, mais aussi celui d’Australie, apparemment elle aussi concernée par cette affaire.
En attendant, à titre de mesure immédiate, les cadenas ont été changés sur les serrures des meubles contenant ces dossiers et fiches de police, a-t-il assuré.

Samoa et Fidji aussi

Au terme de recherches initiales, courant janvier 2013, les services néo-zélandais de l’immigration avaient dans un premier temps établi une liste en matière de fraudes à l’immigration, dans laquelle les ressortissants de plusieurs États océaniens voisins de la Nouvelle-Zélande, dont Samoa et Fidji, figuraient en bonne place.

En tête de cette liste, qui recense de 2002 à 2012, par pays d’origine, les fraudes détectées, notamment à l’aide de faux documents ou de fausses déclarations, les ressortissants de Samoa (qui représentent une importante communauté à Auckland et dans es environs) occupent la première place, selon des documents officiels des services de l’immigration publiés sous le coup de la loi relative à l’accès public aux informations.
22 Samoans ont ainsi été interceptés en situation irrégulière, pendant cette période, soit quinze pour cent du total (145 actions en justice suivies de condamnations) couvrant cette décennie.
Viennent ensuite les ressortissants d’Inde (13 condamnations), puis de Somalie (11) et Fidji (8).
Dans la plupart des 145 affaires poursuivies en justice et ayant fait l’objet de condamnations, il s’agissait de faux et usage de faux documents (128 cas), y compris de passeports.
D’autres cas concernaient l’obtention « par des moyens frauduleux » (fausses déclarations) de documents valides tels que des visas de longue durée.

pad

Rédigé par PAd le Mardi 19 Février 2013 à 05:53 | Lu 495 fois