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Voile – Sails of Freedom : Une rencontre entre tradition et modernité.

Le public était convié à une première samedi, une journée découverte de la voile sous toutes ses formes, dans le cadre idyllique de la baie de Matavai. Les conditions de vent et d’ensoleillement étaient idéales. Ce fut également l’occasion pour les membres des diverses associations partageant une passion commune de se rencontrer.


Il y avait 4 pirogues à double balancier
Il y avait 4 pirogues à double balancier
MAHINA, le 13 octobre 2015. Cette manifestation sportive et culturelle intitulée ‘Sails of Freedom’ a été proposée samedi pour la première fois. Elle a été organisée par la fédération tahitienne de voile en collaboration avec diverses associations de voile ‘traditionnelle’.
 
Il s’agissait de faire la promotion de l’école de voile de Arue mais également de créer des passerelles entre la voile moderne et les autres variantes liées au passé, telles que les va’a motu de Teraupo Richmond ou encore les va’a Holopuni, ces pirogues à double balancier qui se développent actuellement.
 
C’est un fait, la voile attire surtout les ‘popa’a’ alors que Teraupo Richmond parle à peine français : un fossé sépare des personnes qui sont pourtant passionnées par la même chose, la voile.
 
Le public a été ravi de pouvoir voir évoluer les diverses embarcations et de pouvoir également monter dessus gratuitement pour une ballade sur le plan d’eau cristallin de la Pointe vénus. Une belle initiative qui, espérons-le, sera reconduite à l’avenir.

L'école de voile de Arue fait le bonheur de nombreux adolescents
L'école de voile de Arue fait le bonheur de nombreux adolescents
Teiva Véronique, cadre technique à la fédération tahitienne de voile :
 
Une journée à la croisée du sport et de la culture ?
 
« Voilà, c’est une journée qui propose divers styles de voile, la voile moderne avec les hobie cat et la voile traditionnelle avec les holopuni et les va’a motu, sur le thème du rassemblement et de la découverte de la voile. On fait des courses pour mélanger la voile moderne et traditionnelle, on fait également découvrir la voile à travers des baptêmes ouverts au public gratuitement. »
 
« C’est à la fois promotionnel, à la fois pour réunir tous types de voiles car on a toujours des évènements soit voile moderne, soit voile traditionnelle alors que tous ensemble, on apprend à se connaître, pour que tout le monde puisse naviguer ensemble. »
 
Un clin d’œil également avec le Festival Bounty ?
 
« Tout à fait, puisque le Festival Bounty se déroule en ce moment. La marque Mutiny rend également hommage aux mutinés. La pointe Vénus a accueilli la Bounty à l’époque. On voulait effectivement rendre hommage au Bounty à travers ces différents types de voiles, modernes et anciennes. »
 
Cela favorise le mélange culturel et social également ?
 
« Voilà, c’est un mélange des genres et un mélange des cultures. Dans la voile moderne, il y a en général que des popa’a, des Français et dans la voile traditionnelle des locaux. Là, on mélange les locaux avec les métropolitains pour faire un bon mix, comme ça tout le monde apprend à se connaître, tout le monde navigue ensemble, tout le monde prend du plaisir, on crée des contacts, on créée du lien. On va essayer de faire participer aussi plus souvent les pirogues à voile dans nos manifestations de voile et vice-versa. »
 
Alors justement vous les voyez comment ces ‘Holopuni’ qui font partie également du Waterman Tahiti Tour, auquel d’ailleurs tu participes ?
 
« J’ai déjà eu l’occasion de participer avec eux à certains évènements, via le paddle et le Waterman Tour, cela se passe bien, le mélange avec nous se passe bien. C’est un très beau support qui fonctionne à la rame et à la voile. C’est un peu passe-partout, plus passe partout que la voile. Cela va un peu moins vite mais je pense qu’il y a moyen de faire de beaux évènements. »

Une journée qui a pu mélanger duvers types d'embarcations
Une journée qui a pu mélanger duvers types d'embarcations
Kavika Knight de l’association Va’a Ta’ie Tautoru :
 
Qu’est ce qui vous a motivés à participer ?
 
« C’est une journée de partage avec l’école de voile, qui a monté ce ‘Sails of Freedom’ qui voulait mélanger les hobie cat, qui sont les descendants des pirogues à voile double, il faut le dire, avec les pirogues à voile d’aujourd’hui. On dit ‘traditionnelles’, je dirais ‘qui veulent perpétuer le traditionnel’ mais qui sont faites avec des matériaux modernes, avec quelques changements. On est motivés parce qu’on aime bien aller sur l’eau et partager ça. »
 
Les ‘Holopuni’ symbolisent cette passerelle entre modernité et tradition ?
 
« Oui, effectivement. Elles sont faites avec des matériaux modernes mais en gardant certains aspects de la tradition. Il y a deux balanciers, il y en a qui disent que ce n’est pas traditionnel. Il y a dans l’histoire de la Polynésie, de la Mélanésie, des pirogues à deux balanciers, ce n’est pas nouveau. Ce que l’on aime bien garder, c’est de barrer avec une rame à la place du safran. Cela nous procure certaines sensations et cela nous garde un peu dans le traditionnel. »
 
Les gens ont l’air d’apprécier de se promener gratuitement ?
 
« Oui, il y a des tours gratuits sur les hobie cat, sur les pirogues à voile avec visite de Fa’afaite, ancrée au large. Ils nous voient à la télé, dans les journaux mais c’est rare de se regrouper et de prendre du public à bord pour un petit tour. Même si c’est pour 15-20 minutes, ils ont quelques sensations, ils voient ce que c’est de naviguer sur de telles embarcations. »
 
Quels sont les commentaires du public ?
 
« Ils aiment bien, cela glisse, c’est confortable. Avec nos trampolines, on est assez à l’aise et c’est convivial, c’est un engin de compétition qui peut être aussi familial. Ce côté ludique leur plait et on ne peut pas chavirer grâce au double balancier, on se sent en sécurité. »

Rédigé par SB le Mardi 13 Octobre 2015 à 15:34 | Lu 686 fois