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Violences conjugales : une relation « explosive » à la barre


PAPEETE, le 15 avril 2019 - Un homme de 37 ans a été présenté en comparution immédiate ce lundi pour répondre de violences volontaires commises sur sa compagne et alors qu’il se trouvait en état d’ébriété. Jugé en état de récidive légale, le prévenu a été condamné à 18 mois de prison dont 6 avec sursis.

Le 11 avril dernier, peu après 22 heures, les policiers reçoivent l’appel d’une femme qui leur explique que sa voisine, une mère de famille de 27 ans, est victime de violences conjugales. Sur place, les forces de l’ordre constatent que la jeune femme présente de nombreuses traces de coups. Interrogée sur les faits, elle explique que son compagnon l’a frappée à deux reprises ce jour-là. Une première fois alors qu’elle venait d’aller le chercher à la plage où il fêtait son anniversaire. Une seconde dans la soirée alors qu’elle était endormie.

Entendu à son tour, son concubin et père de leurs deux enfants reconnaît uniquement le second épisode de violences. Il indique que la veille, sa femme a découché. Lorsqu’elle est venue le chercher à la plage, et alors qu’il était complètement ivre, elle lui a mis deux gifles afin de le réveiller. Et ce sont ces deux gifles qui auraient provoqué la colère du prévenu plus tard dans la soirée.

A la barre du tribunal ce mardi, le prévenu maintient sa version : il n’y a, selon lui, eu qu’un seul épisode de violences. L’homme, autrefois marin pêcheur, a arrêté d’exercer cette profession à la demande de sa compagne. Depuis, il vend des cocos sur le bord de la route. Déjà condamné à quatre reprises pour des faits similaires, il explique toutefois au tribunal que sa femme l’a déjà poignardé trois fois. Cette dernière confirme ces déclarations.

Pour le prévenu, « la violence est une réponse habituelle » lorsqu’il est « frustré », affirme le procureur de la République avant de requérir deux ans de prison dont 6 mois avec sursis.

« Nous sommes dans le cadre d’une relation toxique. Il ne s’agit pas d’excuser mon client mais de le comprendre. Ce soir-là, il a pété un câble mais cet homme a deux enfants, c’est un travailleur qui se bat pour ramener quelque chose au sein de son foyer » , assure l’avocate du prévenu pour sa défense.

Après en avoir délibéré, le tribunal condamne l’homme à 18 mois de prison dont 6 avec sursis.




Rédigé par Garance Colbert le Lundi 15 Avril 2019 à 16:57 | Lu 1424 fois