Tahiti, le 24 novembre 2025 - Ce lundi au tribunal de Papeete, une affaire de violences intrafamiliales a relevé les failles du système pénal face aux problématiques d'addiction et de violence. Cette fois, la victime n'était ni une conjointe ni un enfant, mais la mère de l'agresseur.
Dans la salle d'audience du palais de justice, un homme de 32 ans, comparaissait pour avoir roué de coups sa mère le 22 novembre dernier à leur domicile de Moorea. Les faits, filmés en partie par un ami présent sur les lieux, ne laissent place à aucune contestation. Une dizaine de coups portés aux jambes, des hématomes impressionnants constatés par le médecin, et un taux d'alcoolémie de 0,9 milligramme par litre d'air expiré relevé en fin d'après-midi.
“C'est l'alcool”, reconnaît le prévenu, les yeux baissés, incapable de se souvenir précisément de la scène. L'histoire commence le vendredi soir, lors d'une fête qui se prolonge jusqu'au samedi matin. Dès 4 heures, le prévenu et son beau-père entament une consommation massive de rhum avec deux amis.
L'après-midi, l'alcool aidant, les tensions éclatent. D'abord avec le neveu de 13 ans, puis avec le compagnon de sa mère. Finalement, c'est vers elle qu'il se tourne. Les coups pleuvent sur les jambes de la quinquagénaire. L’homme tombe après un coup manqué, se relève, frappe à nouveau. La scène, d'une violence glaçante, est capturée sur smartphone par son ami. Le portrait qui se dessine est celui d'un homme prisonnier d'un cycle infernal : violence, alcool, violence. Chez sa mère, où il réside, les bagarres avec son beau-père seraient fréquentes, tout comme les altercations avec son neveu. “Je suis gentil quand je suis à jeun. Je voulais arrêter mais je n'arrive pas.”
Les limites du système judiciaire
Le casier de l’homme raconte une histoire familière aux magistrats polynésiens : condamnation pour violences sur conjoint en 2024, un an d'emprisonnement avec sursis probatoire, obligation de soins. Mais voilà, le suivi n'a pas fonctionné. Le prévenu affirme être allé aux cinq rendez-vous imposés au CPSA (Centre de prévention et de soin des addictions). Après quoi, plus rien.
C'est précisément sur ce point que Me Sylvain Fromaigeat, son avocat, place le curseur de sa plaidoirie. “Mon client est malade, vraiment malade”, insiste-t-il. “Ce ne sont pas les cinq coups de tampon qui vont régler le problème.” Une charge à peine voilée contre un système qui, selon lui, abandonne les personnes dépendantes après un accompagnement minimal. “Même après 20 ans d'abstinence, les alcooliques restent extrêmement fragiles”, rappelle-t-il.
La procureure, elle, voit les choses différemment. “Monsieur pense que sa problématique est l'alcool, mais elle est d'abord la violence”, affirme-t-elle. Pour le parquet, l'alcool n'est qu'un désinhibiteur : “C'est ce qui ouvre la porte. Mais la vraie question, c'est de savoir qui est derrière cette porte.”
La victime, elle, s'est constituée partie civile mais a quitté la salle d'audience avant les plaidoiries.
Le tribunal a suivi les réquisitions du parquet. Reconnu coupable de l'intégralité des faits, l’homme a été condamné à huit mois d'emprisonnement ferme, sans aménagement de peine. Un mandat de dépôt a été immédiatement ordonné. Le tribunal a également révoqué l'intégralité du sursis probatoire dont il bénéficiait depuis sa condamnation d'avril 2024 – soit six mois supplémentaires. Au total, le prévenu devra purger 14 mois de détention. S'ajoutent à cela une interdiction de contact avec sa mère pendant deux ans, ainsi qu'une interdiction de paraître à son domicile ou sur son lieu de travail durant la même période. Le tribunal l'a également privé de ses droits civiques et civils. Enfin, il devra verser les 100 000 francs réclamés par sa mère au titre du préjudice moral.
Une décision ferme qui traduit l'exaspération de la justice face à la récidive et au non-respect des obligations imposées lors de la précédente condamnation.
Dans la salle d'audience du palais de justice, un homme de 32 ans, comparaissait pour avoir roué de coups sa mère le 22 novembre dernier à leur domicile de Moorea. Les faits, filmés en partie par un ami présent sur les lieux, ne laissent place à aucune contestation. Une dizaine de coups portés aux jambes, des hématomes impressionnants constatés par le médecin, et un taux d'alcoolémie de 0,9 milligramme par litre d'air expiré relevé en fin d'après-midi.
“C'est l'alcool”, reconnaît le prévenu, les yeux baissés, incapable de se souvenir précisément de la scène. L'histoire commence le vendredi soir, lors d'une fête qui se prolonge jusqu'au samedi matin. Dès 4 heures, le prévenu et son beau-père entament une consommation massive de rhum avec deux amis.
L'après-midi, l'alcool aidant, les tensions éclatent. D'abord avec le neveu de 13 ans, puis avec le compagnon de sa mère. Finalement, c'est vers elle qu'il se tourne. Les coups pleuvent sur les jambes de la quinquagénaire. L’homme tombe après un coup manqué, se relève, frappe à nouveau. La scène, d'une violence glaçante, est capturée sur smartphone par son ami. Le portrait qui se dessine est celui d'un homme prisonnier d'un cycle infernal : violence, alcool, violence. Chez sa mère, où il réside, les bagarres avec son beau-père seraient fréquentes, tout comme les altercations avec son neveu. “Je suis gentil quand je suis à jeun. Je voulais arrêter mais je n'arrive pas.”
Les limites du système judiciaire
Le casier de l’homme raconte une histoire familière aux magistrats polynésiens : condamnation pour violences sur conjoint en 2024, un an d'emprisonnement avec sursis probatoire, obligation de soins. Mais voilà, le suivi n'a pas fonctionné. Le prévenu affirme être allé aux cinq rendez-vous imposés au CPSA (Centre de prévention et de soin des addictions). Après quoi, plus rien.
C'est précisément sur ce point que Me Sylvain Fromaigeat, son avocat, place le curseur de sa plaidoirie. “Mon client est malade, vraiment malade”, insiste-t-il. “Ce ne sont pas les cinq coups de tampon qui vont régler le problème.” Une charge à peine voilée contre un système qui, selon lui, abandonne les personnes dépendantes après un accompagnement minimal. “Même après 20 ans d'abstinence, les alcooliques restent extrêmement fragiles”, rappelle-t-il.
La procureure, elle, voit les choses différemment. “Monsieur pense que sa problématique est l'alcool, mais elle est d'abord la violence”, affirme-t-elle. Pour le parquet, l'alcool n'est qu'un désinhibiteur : “C'est ce qui ouvre la porte. Mais la vraie question, c'est de savoir qui est derrière cette porte.”
La victime, elle, s'est constituée partie civile mais a quitté la salle d'audience avant les plaidoiries.
Le tribunal a suivi les réquisitions du parquet. Reconnu coupable de l'intégralité des faits, l’homme a été condamné à huit mois d'emprisonnement ferme, sans aménagement de peine. Un mandat de dépôt a été immédiatement ordonné. Le tribunal a également révoqué l'intégralité du sursis probatoire dont il bénéficiait depuis sa condamnation d'avril 2024 – soit six mois supplémentaires. Au total, le prévenu devra purger 14 mois de détention. S'ajoutent à cela une interdiction de contact avec sa mère pendant deux ans, ainsi qu'une interdiction de paraître à son domicile ou sur son lieu de travail durant la même période. Le tribunal l'a également privé de ses droits civiques et civils. Enfin, il devra verser les 100 000 francs réclamés par sa mère au titre du préjudice moral.
Une décision ferme qui traduit l'exaspération de la justice face à la récidive et au non-respect des obligations imposées lors de la précédente condamnation.
































