Tahiti Infos

Vélo sur route – La Ronde Tahitienne : Manava Bernard Hinault !

La conférence de presse de la Ronde Tahitienne s’est déroulée ce mardi matin à l’Isepp en présence du cycliste d’exception Bernard Hinault, arrivé samedi en Polynésie. L’édition 2017 de la course s’annonce exceptionnelle avec 400 inscrits au total pour l’instant, pas moins de 7 destinations représentées à travers 87 étrangers. Rendez-vous dimanche 21 mai au Parc Bougainville, à Papeete.


Bernard Hinault et Henri Sannier feront le parcours de 55 km
Bernard Hinault et Henri Sannier feront le parcours de 55 km
C’est Benoit Rivals, président du Vélo Club de Tahiti, qui a conduit cette conférence de presse à laquelle ont participé divers officiels et personnalités : Cécile Tiatia pour le ministère des sports, Antony Pheu directeur de l’IJSPF, Hironui Johnson pour le Ministère du tourisme, Michel Monvoisin PDG d’Air Tahiti Nui, le journaliste de France 2 Henri Sannier et le champion cycliste Bernard Hinault.
 
Le Vélo Club de Tahiti apparaît comme un des clubs les plus dynamiques en terme d’organisation d’évènements en Polynésie. La 6e édition de la Ronde Tahitienne a misé sur le tourisme sportif et propose également un volet éco-citoyen, ainsi qu’un aspect social. La course est par ailleurs soutenue par de nombreuses entreprises de Polynésie française. La France, la Nouvelle Calédonie, l’Australie, la Nouvelle Zélande, l’Allemagne, le Chili et la Belgique seront représentés.
 
Les bénévoles du club travaillent des mois à l’avance pour l’organisation de chaque édition. La force de cette « cyclosportive » est d’être accessible à tous à travers trois parcours de 110 km, 55km ou 15 km. Le record de 517 participants de 2016 devrait être battu, puisque bon nombre de participants ont l’habitude de s’inscrire peu avant la course.

Rendez-vous dimanche au Tahara'a
Rendez-vous dimanche au Tahara'a
Une course inscrite à tous les calendriers
 
Cette course est inscrite au calendrier de la fédération tahitienne, au calendrier de la fédération française et au calendrier de la fédération internationale de cyclisme. Elle est aussi une des 50 plus belles cyclosportives du monde. Le président de la fédération tahitienne était présent, Teva Bernardino, il a souhaité chaleureusement la bienvenue à nos visiteurs.
 
Les organisateurs misent sur le tourisme sportif à travers des packages billets-hébergement. 3 jours d’activités sont prévus au programme mercredi, jeudi et vendredi sur Moorea, avec excursion raies-requins, pic-nic au motu et coucher de soleil, entre autres. En 2018, les organisateurs proposeront même une semaine de croisière avant et après la course.
 
Le public pourra assister dimanche au passage de la course au niveau du col du Tahara’a, avec jeter de fleurs au programme. Benoit Rivals a fait la liste des nombreuses retombées médiatiques prévues grâce aux journalistes présents en provenance de Nouvelle Zélande, d’Australie, d’Angleterre et de métropole.

Les jeunes de la Frat ont pu poser toutes leurs questions
Les jeunes de la Frat ont pu poser toutes leurs questions
Un micro tendu vers nos handicapés
 
Benoit Rivals a ensuite laissé la parole aux handicapés de la Frat qui ont eu tout le loisir de poser leurs questions à Benoit Rivals, à Bernard Hinault ou à Henri Sannier. Ces personnes à mobilité réduite auront l’opportunité de faire un tour d’honneur avant le départ de la course en compagnie de Bernard Hinault. Une partie du résultat de la vente d’une tenue spéciale Ronde Tahitienne servira à financer des équipements sportifs qui leur seront destinés.
 
Enfin, Benoit Rivals a évoqué l’aspect éco-citoyen de la course, affirmant la volonté de promouvoir le tri des déchets en partenariat avec la société Fenua Ma. Il a rappelé l’importance de ne pas jeter de détritus dans la nature, l’importance de préserver notre environnement exceptionnel pour les générations futures. Des poubelles avec tri sélectif seront installées au Parc Bougainville, à Papeete, où se déroulera l’arrivée et le départ de la course.
 
Les personnes présentes ont pu ensuite voir un petit reportage apporté par Henri Sannier retraçant l’historique de Bernard Hinault qui a, rappelons-le, remporté 5 Tours de France, 2 Tours d’Italie,1 Tour d’Espagne et plus de 200 autres courses. En dehors de son palmarès, Bernard Hinault reste une icône également en raison de sa personnalité et de sa force de caractère. Au faîte de sa gloire, il avait raccroché dès la fin des années 80 pour s’occuper d’une ferme avec sa femme. SB

Bernard Hinault et Benoit Rivals
Bernard Hinault et Benoit Rivals
Parole à Bernard Hinault
 
Vos premières impressions ?
 
« C’est magnifique, par rapport à ce que nous avons comme temps en métropole, le soleil est très agréable. Il y a de belles routes, il y a beaucoup de circulation mais c’est une île. Si les routes avaient été développées dans les montagnes ce serait bon pour les cyclistes mais ce n’est pas grave, il faut faire avec ce que l’on a ! (sourire) »
 
Quelques mots pour les passionnés du Vélo Club de Tahiti ?
 
« Il faut les remercier pour ce qu’ils font, car ici le vélo n’est pas roi, ce sont plus les sports nautiques, ce qui est compréhensible. Ce qu’ils font est extraordinaire. Ils font venir plusieurs pays, cela monte d’une année sur l’autre, cela grandit. A l’avenir, il y aura encore plus de participants, surtout lorsqu’on voit qu’en 2018, une semaine de croisière sera proposée avant et après la course. C’est un très bon vecteur de communication. »
 
Vous avez dit que le sport est avant tout « un jeu » ?
 
« Aujourd’hui, on fait la course sur la dernière heure, on laisse partir 2-3 coureurs, on va les chercher à 5-6 km de l’arrivée. Pour moi, un bon cycliste c’est celui qui innove, qui cherche comment se servir du vent, de la montagne. Il ne faut pas attendre le dernier col pour chercher la victoire. Quelques-uns l’on compris. Quand Contador a gagné le Tour d’Espagne, il a attaqué à 60 km de l’arrivée et Rodriguez n’a pas pu le suivre. Si les coureurs osaient un peu plus, ils ne finiraient pas tous ensemble à Paris. »
 
C’est valable pour tous les sports ?
 
« Oui. Il faut rester un sportif, on est pas des machines. C’est le jeu qui fait la beauté du sport. Aujourd’hui, on passe son temps à calculer combien on va gagner, combien on va perdre. Le sport c’est de l’instinct, c’est du plaisir. »
 
Vous gérez une ferme depuis 20 ans ?
 
« Oui. Ni ma femme, ni moi, n’avons de diplômes de paysan. C’est une passion. On sème, on récolte et on est dépendants de la nature. Moi qui ait vécu au grand air avec le cyclisme, je ne me voyais pas vivre enfermé. Il me fallait un contact avec la nature. »
 
Avez-vous constaté que le Polynésien n’est pas trop star-system ?
 
« Il a raison. On m’a toujours dit « tu ne peux pas péter plus haut que ton cul », pardonnez-moi l’expression. A partir de là, tu dois rester tel que tu étais. Ce n’est pas parce que tu es un champion, que tu as gagné, que tu as des contacts avec des personnalités de ce monde que tu dois changer ta manière de vivre. Il faut être bien dans sa tête. Lorsqu’on ne change pas par rapport à qui on était avant, on se sent bien et c’est ce qui est magnifique. »
 
Un dernier mot, un remerciement ?
 
« Merci de m’avoir invité. On va passer une semaine magnifique, on va visiter Moorea... Pour quelqu’un comme moi qui n’a jamais vu la Polynésie à part à la télévision ou dans les revues, être en contact direct, c’est quelque chose de génial. » Propos recueillis par SB

Rédigé par SB le Mardi 16 Mai 2017 à 14:31 | Lu 1613 fois