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"Vau", un thème particulier présenté par Ahutoru Nui


" L'ancien" représenté ici par les femmes en "grande robe" et la nouvelle génération représentée par les danseurs et danseuses lors de leur prestation dans le grand costume.
" L'ancien" représenté ici par les femmes en "grande robe" et la nouvelle génération représentée par les danseurs et danseuses lors de leur prestation dans le grand costume.
Papeete le 15/07/2016 - Inscrit en catégorie professionnelle, le groupe de danse Ahutoru Nui mené par Anthony Tirao dit "Coco" s'est présenté jeudi soir place To’ata. Pour ce Heiva, Coco a choisi de mettre en scène un thème assez original qui est "Vau" qui veut dire "Moi".

"Le spectacle en lui-même parle de "vau", moi, toi, lui, elle. Toute personne peut se retrouver à l’intérieur de ce thème parce qu’il parle plus précisément de la personne en elle-même. C’est le début d’une trilogie", lance Anthony Tirao et de poursuivre, "cette année, j’ai basé l’histoire sur ce qu’on est vraiment dans la vie polynésienne. Faire rappeler à la jeunesse d’aujourd’hui que nous avons une langue, une terre, et nous avons une montagne qui représente pour moi les ancêtres et tout le savoir-faire qu’ils avaient et qu’ils m’ont transmis. C’est le message que je voudrais apporter cette année au Heiva".

En plus d’être l’auteur du thème, Anthony Tirao est également le chorégraphe de son groupe, le costumier et le compositeur.

"J’ai écrit le thème l’année dernière en fonction de ma vie personnelle, et de tout ce que je dois à mes parents "fa’a’amu" (adoptifs NDLR). C’est quand même grâce à eux que je suis à ce niveau aujourd'hui", confie-t-il.

Avec un thème assez original, il n'y a pas d'acteurs dans son spectacle par rapport à d'autres groupes. "Tout le monde est acteur" exprime-t-il.

Pour que le spectacle soit saisissant, le chef du groupe a repris le texte pour composer les chants et le ‘orero. "En fait mon thème, c’est mon ‘orero et mes chants. Je n’ai pas inventé d’autres paroles, j’ai repris exactement le texte du thème afin de guider au mieux le spectateur".

Un travail "simple" et sans trop de difficultés.

"On est tous artistes dans la vie, et chacun a son "vau" à porter. Nous, c'est notre "vau" personnel et plus précisément moi, parce que mes parents fa’a’amu étaient là sur scène avec le papa de mon chef d’orchestre. C'était notre façon à nous deux de leur rendre hommage et de leur dire, ceci est notre "vau", c’est la transmission que vous nous avez donnée et c’est ce que nous allons transmettre à la génération future".

Pour appuyer encore plus ces idées de transmission du savoir-faire ancestral et d’appropriation de la culture, les danseuses ont représenté cela dans un des tableaux du spectacle.
"Pendant le ‘ote’a des filles où elles représentent le ‘ori et le himene. Dix filles viennent sur scène avec de grandes robes. Pour moi, c’est mettre en même temps l’ancien et le nouveau, et de dire : nous avons passé une étape, c’est ma vie maintenant" explique Anthony. "Ensuite, les filles avec les grandes robes se mettent en arrière-plan pour montrer que nous avons quand même une base et qu’il ne faut pas oublié d’où l’on vient. Elles dansent à un rythme très lent tandis que celles qui sont devant donnent et montrent ce qu’elles vivent aujourd’hui".

Cette année, trois costumes ont été mis en valeur par la troupe.

Les danseurs et danseuses ont démarré avec un costume en végétal, où la "tiare de tahiti" et la nature ont été représentées. Tandis que dans le deuxième costume, il y avait du tissu en tapa avec des végétaux séchés. "Ma troisième tenue, c’est le summum qui représente le talent que j’ai dans mes mains, c’est ma création", signale Anthony Tirao.

Avec ses 148 adhérents, le groupe Ahutoru Nui a présenté son spectacle jeudi soir place To’ata.

Les filles du groupe de danse Ahutoru Nui dans leur tissu en tapa.
Les filles du groupe de danse Ahutoru Nui dans leur tissu en tapa.

Moment d'émotion pour le chef du groupe Anthony Tirao qui avait couronné juste avant ses parents "fa'a'amu".
Moment d'émotion pour le chef du groupe Anthony Tirao qui avait couronné juste avant ses parents "fa'a'amu".

Rédigé par Manava Tepa le Vendredi 15 Juillet 2016 à 12:13 | Lu 1268 fois