Tahiti, le 11 mai 2025 - Samedi soir avait lieu la quatrième édition du Tahiti Fighting Championship, un événement réunissant des compétiteurs venus des quatre coins du monde, preuve de l’intérêt que portent les combattants à cette compétition. Un véritable succès populaire, qui pourrait voir son statut évoluer dans la hiérarchie mondiale.
Dans la cage, le contingent australien a dominé, mais nos ‘aito ont réussi à tirer leur épingle du jeu, notamment Tehanahana Bernardino, qui a remporté son premier combat professionnel, et Moehau Dimier qui est venu casser la spirale des victoires australiennes, pour le plus grand bonheur d’un public venu en nombre et tout acquis à la cause de ses combattants. Dans les travées de la salle de Fautaua à Pirae, l’ambiance était électrique avant le début des quatorze combats prévus pour ce quatrième Tahiti Fighting Championship, samedi soir. Des tribunes pleines, prêtes à pousser derrière leurs favoris. Opposés à une cohorte d’Australiens, nos ‘aito s’étaient préparés à livrer des combats d’une grande intensité. Depuis quatre ans, c’est l’objectif affiché de cet événement : permettre aux combattants polynésiens d’affronter leurs homologues étrangers afin de progresser.
Organisé par l’association Hilander MMA, présidée par Raihere Dudes, le Tahiti Fighting Championship est désormais connu à l’international, ce qui pourrait lui permettre, très bientôt, on l’espère, de rejoindre le circuit de l’UFC.
“Nous avons mis en place cette compétition pour que nos jeunes puissent affronter des adversaires de haut niveau”, confiait l’organisation, samedi, en marge de l’événement. “Ils ont besoin de se mesurer à ce qui se fait de mieux à l’étranger. Aujourd’hui, nous accueillons différentes nationalités, ce qui nous permet de rayonner à l’international. Si nous réussissons à continuer notre évolution dans les années à venir, nous pourrons faire partie des compétitions de l’UFC. Ce serait une véritable réussite pour le MMA polynésien et pour le pays.”
Des Australiens dominateurs
Au vu de l’engouement et du niveau affiché par les combattants, ce rêve pourrait bientôt devenir réalité. Car, dans la cage, malgré des débuts difficiles, les représentants du Fenua ont petit à petit pris le dessus. Il aura tout de même fallu attendre le neuvième combat pour voir notre délégation commencer à gagner. Même si les premiers combats de la Youth Card, réservés aux jeunes, opposaient des locaux entre eux, l’Amateur Card proposait, elle, des affrontements internationaux, notamment contre les Australiens. Dominateurs sur les huit premiers combats, c’est Moehau Dimier qui est venu casser la chaîne des victoires “aussies” en terrassant son adversaire du soir, Max Sydney.
Ceinture en poche, Moehau ne boudait pas son plaisir d’avoir remporté son combat, même s’il aurait souhaité un affrontement plus spectaculaire : “Je suis fier d’avoir remporté cette ceinture. Il m’a accroché, je n’ai pas pu développer ma boxe. J’aurais voulu qu’il y ait plus de spectacle, mais il a refusé le combat à distance. C’est comme ça, il faut s’adapter à l’adversaire, et j’ai réussi à le faire, ce soir.”
Dans son sillage, et pour clôturer la section amateur du tournoi, Mickael Emery a lui aussi dominé son adversaire. Face au Turc Batu Demirel, le Tahitien a su trouver la stratégie pour contrer un combattant très aguerri en boxe : “J’avais du mal en boxe. Je ne trouvais pas la bonne distance. Je me suis emballé, mais ce n’était pas la bonne solution. J’ai tout donné. J’ai réussi à le travailler au sol et je pense que ça m’a permis de gagner le combat.” Un Mickael Emery qui en est à sa sixième victoire en MMA et qui devrait très vite se voir offrir une opportunité chez les professionnels.
Les combats amateurs se sont enchaînés toute la soirée sous l’œil vigilant de la Fédération polynésienne de lutte, de MMA, de BJJ et disciplines associées, ainsi que de son cadre technique Yannick Hartmann : “On est là pour assurer la sécurité des combats, et surtout des combattants. Le MMA est un sport de plus en plus réglementé, pour que tout se passe bien. Cela reste un sport de combat, avec ses coups et ses blessures, mais tout est fait pour que les affrontements soient propres et dans le respect total des règles.”
Première victoire en pro pour Bernardino
Après les amateurs, venait le “main event” de la soirée : les quatre chocs entre professionnels très attendus par le public. Et ils ont très bien commencé, avec notre ‘aito Tehanahana Bernardino. Dans le premier combat professionnel – et aussi premier combat féminin – de la Fight Card, elle a outrageusement dominé son adversaire du soir, Joselin Fuller, une Mexicaine résistante qui a encaissé les coups de la Polynésienne sans jamais flancher. “Ça a été très dur. J’ai donné beaucoup de coups, mais elle a bien résisté. Je suis contente d’avoir remporté ce combat, surtout que j’étais sur deux défaites d’affilées. Je vais continuer de m’entraîner pour encore progresser, car je suis passionnée par ce sport, et j’espère pouvoir le pratiquer encore longtemps.” Une première victoire professionnelle méritée pour cette athlète au grand cœur.
Dans la foulée, Teiki Nauta remporte lui aussi son duel face à l’Australien David Watts. Une grande fierté pour le Fenua. Dans le seul affrontement sans Tahitiens, la championne de MMA et star de la soirée, Nina “Queen Beast” Nikolija Milosevic, n’a fait qu’une bouchée de son adversaire, la Belge Nadine Mandiau.
Le MMA, organisé avec autant de passion et d’investissement, et encadré par des autorités compétentes, ne pourra que progresser et convaincre les derniers réticents.