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Une radio privée ciblée par le gouvernement


Une radio privée ciblée par le gouvernement
PORT-VILA, lundi 14 janvier 2013 (Flash d’Océanie) – L’affaire du non-renouvellement de la patente d’une radio privée de la capitale vanuatuane Port-Vila, FM107, a pris ces derniers jours une tournure résolument politique, avec une intervention directe du bureau du Premier ministre, intimant l’ordre à cette station de cesser d’émettre, sous peine de poursuites judiciaires.
La radio, qui, depuis la semaine dernière, a indiqué qu’elle n’entendait pas obtempérer, n’aurait pas renouvelé sa patente depuis 201, affirme le gouvernement, qui invoque une infraction à la loi sur l’audiovisuel.
Après avoir reçu une lettre sous forme d’injonction de la part du bureau du Premier ministre (par ailleurs ministre de tutelle pour l’audiovisuel), Arthur Knight, directeur général de la station, a déclaré attendre l’avis de son avocat avant que d’annoncer une éventuelle nouvelle posture.
Les services du gouvernement, par ailleurs, dans la même lettre, accusent cette station d’être en infraction avec les lois régissant ce secteur et de pratiquer un « mauvais journalisme ».
Principal sujet de grief gouvernemental : les émissions en direct diffusant les interventions d’auditeurs au téléphone.
Certaines de ces interventions très marquées politiquement ont été qualifiées par la suite par les autorités d’ « incitation aux troubles publics ».
La station demande aussi depuis une audience avec les responsables du gouvernement afin de résoudre cette affaire « à l’amiable » et « en interne ».
Le directeur de cette station n’est autre que Moses Stephens, ancien journaliste de la radio publique Radio Vanuatu et actuel Président de l’association des médias du Pacifique (Pacific Islands News Associations, PINA).

Richard Kaltongga, directeur de cabinet au bureau du Premier ministre, a pour sa part rejeté en bloc toute connotation politique à cette intervention, préférant mettre en avant une affaire purement administrative.
« Tous les médias à Vanuatu, que ce soient des journaux ou une radio, sont soumis aux mêmes conditions et aux mêmes lois (…) Ils n’ont pas de licence à jour pour fonctionner. Alors s’ils veulent continuer à émettre, ils doivent d’abord mettre de l’ordre dans leurs affaires », a-t-il déclaré.

pad

Rédigé par PAD le Lundi 14 Janvier 2013 à 05:34 | Lu 350 fois