Tahiti, le 9 mai 2025 - Elle touche 5% des patients souffrant d’hypertension artérielle. L’hypertension artérielle sévère peut, depuis quelques années, être traitée par une opération de dénervation rénale. Les professionnels de santé polynésiens viennent d’être formés à la technique et peuvent intervenir chirurgicalement.
“J’ai hâte de retrouver une vie plus facile.” Tel était l’espoir d’une patiente vendredi matin à l’entrée d’un bloc opération du Centre hospitalier de la Polynésie française (CHPF). Souffrant d’hypertension artérielle sévère, elle témoigne alors qu’elle s’apprête à subir une opération de dénervation rénale. “Ça fait 8 ans que ça dure. Je prends 11 médicaments tous les jours ; mais cela ne suffit pas. J’ai la tête qui tourne, je ne me sens pas bien dans mon corps. On m’a bien expliqué l’opération. Je suis prête.”
Premier facteur de mortalité
L’hypertension artérielle (HTA) est une élévation de pression dans les artères (vaisseaux qui, partant du cœur, distribuent le sang dans tout l’organisme) ; une élévation qui perdure dans le temps. La HTA est la maladie la plus fréquente dans le monde, le premier facteur de mortalité. C’est une maladie silencieuse qui ne provoque pas de symptômes. Elle n’est pas douloureuse. Mais elle entraîne un épuisement du cœur et constitue un important facteur de risque d’infarctus, d’accident vasculaire cérébral… Elle favorise également la survenue de maladies neurodégénératives comme la maladie d’Alzheimer. Diagnostic et traitement sont donc indispensables.
L’hypertension artérielle touche 30% des adultes, soit en Polynésie près de 50.000 personnes. Parmi elles, 5% sont concernés par la HTA sévère. “La tension est en général de 13, chez les personnes souffrant d’hypertension artérielle elle monte à 22, en cas d’hypertension artérielle sévère elle reste aux alentours de 15 malgré les traitements”, explique le docteur Christophe Legoanvic, chef du service cardiologie au CHPF. “C’est à eux que s’adresse l’opération de dénervation rénale.” Christophe Legoanvic vient d’être formé à cette technique par le cardiologue Antoine Saguet de la clinique Pasteur de Toulouse.
Quatre opérations ont déjà lieu dans le cadre de la formation, la cinquième a eu lieu vendredi. Cette intervention chirurgicale peut désormais être proposée aux patients polynésiens. “La dénervation rénale n’est pas difficile en soi, nous sommes habitués à être dans les artères ; mais le matériel est un peu différent”, commence le cardiologue.
Concrètement, la dénervation rénale vise à faire baisser durablement la pression artérielle. Elle interrompt l’activité électrique des nerfs du rein. Réalisée sous anesthésie générale, elle consiste en l’introduction d’une sonde dans l’artère fémorale au niveau de l’aine (il est possible également de passer par le poignet). Cette sonde est guidée jusque dans les artères rénales à traiter. Là, les connexions sont désactivées par radiofréquence, ultrason ou injection d’aérosol. “Nous utilisons la radiofréquence”, précise le docteur Antoine Sauguet. L’opération dure à peu près une heure et demie. Le patient est ensuite gardé en observation une nuit en raison de l’anesthésie. Des contrôles sont programmés dans les mois suivants.
“J’ai hâte de retrouver une vie plus facile.” Tel était l’espoir d’une patiente vendredi matin à l’entrée d’un bloc opération du Centre hospitalier de la Polynésie française (CHPF). Souffrant d’hypertension artérielle sévère, elle témoigne alors qu’elle s’apprête à subir une opération de dénervation rénale. “Ça fait 8 ans que ça dure. Je prends 11 médicaments tous les jours ; mais cela ne suffit pas. J’ai la tête qui tourne, je ne me sens pas bien dans mon corps. On m’a bien expliqué l’opération. Je suis prête.”
Premier facteur de mortalité
L’hypertension artérielle (HTA) est une élévation de pression dans les artères (vaisseaux qui, partant du cœur, distribuent le sang dans tout l’organisme) ; une élévation qui perdure dans le temps. La HTA est la maladie la plus fréquente dans le monde, le premier facteur de mortalité. C’est une maladie silencieuse qui ne provoque pas de symptômes. Elle n’est pas douloureuse. Mais elle entraîne un épuisement du cœur et constitue un important facteur de risque d’infarctus, d’accident vasculaire cérébral… Elle favorise également la survenue de maladies neurodégénératives comme la maladie d’Alzheimer. Diagnostic et traitement sont donc indispensables.
L’hypertension artérielle touche 30% des adultes, soit en Polynésie près de 50.000 personnes. Parmi elles, 5% sont concernés par la HTA sévère. “La tension est en général de 13, chez les personnes souffrant d’hypertension artérielle elle monte à 22, en cas d’hypertension artérielle sévère elle reste aux alentours de 15 malgré les traitements”, explique le docteur Christophe Legoanvic, chef du service cardiologie au CHPF. “C’est à eux que s’adresse l’opération de dénervation rénale.” Christophe Legoanvic vient d’être formé à cette technique par le cardiologue Antoine Saguet de la clinique Pasteur de Toulouse.
Quatre opérations ont déjà lieu dans le cadre de la formation, la cinquième a eu lieu vendredi. Cette intervention chirurgicale peut désormais être proposée aux patients polynésiens. “La dénervation rénale n’est pas difficile en soi, nous sommes habitués à être dans les artères ; mais le matériel est un peu différent”, commence le cardiologue.
Concrètement, la dénervation rénale vise à faire baisser durablement la pression artérielle. Elle interrompt l’activité électrique des nerfs du rein. Réalisée sous anesthésie générale, elle consiste en l’introduction d’une sonde dans l’artère fémorale au niveau de l’aine (il est possible également de passer par le poignet). Cette sonde est guidée jusque dans les artères rénales à traiter. Là, les connexions sont désactivées par radiofréquence, ultrason ou injection d’aérosol. “Nous utilisons la radiofréquence”, précise le docteur Antoine Sauguet. L’opération dure à peu près une heure et demie. Le patient est ensuite gardé en observation une nuit en raison de l’anesthésie. Des contrôles sont programmés dans les mois suivants.
Une procédure reconnue et recommandée
Cette procédure est reconnue par la Haute autorité de santé et les Sociétés savantes. Elle est recommandée par la Société européenne d’hypertension depuis 2023 et par la Société française d’hypertension depuis décembre 2024. Vingt-cinq mille personnes dans le monde ont déjà pu en bénéficier. Une trentaine de centre la propose en France. Elle est déjà réalisée à La Réunion et désormais proposée en Polynésie. Cette intervention chirurgicale sera bientôt possible en Martinique et en Nouvelle-Calédonie.
C’est la cardiologue Elisabeth Orloff et le service de cardiologie du CHPF qui ont rendu possible cette opération en Polynésie. Elle sait tout le bénéfice que peuvent en retirer les patients. Mais elle insiste : “Nous ne pourrons pas proposer cette indication à tous les patients.” Elle s’adresse à une niche. Et pour en devenir bénéficiaire, plusieurs consultations sont nécessaires au préalable.
Cette procédure est reconnue par la Haute autorité de santé et les Sociétés savantes. Elle est recommandée par la Société européenne d’hypertension depuis 2023 et par la Société française d’hypertension depuis décembre 2024. Vingt-cinq mille personnes dans le monde ont déjà pu en bénéficier. Une trentaine de centre la propose en France. Elle est déjà réalisée à La Réunion et désormais proposée en Polynésie. Cette intervention chirurgicale sera bientôt possible en Martinique et en Nouvelle-Calédonie.
C’est la cardiologue Elisabeth Orloff et le service de cardiologie du CHPF qui ont rendu possible cette opération en Polynésie. Elle sait tout le bénéfice que peuvent en retirer les patients. Mais elle insiste : “Nous ne pourrons pas proposer cette indication à tous les patients.” Elle s’adresse à une niche. Et pour en devenir bénéficiaire, plusieurs consultations sont nécessaires au préalable.