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"Une douleur en chasse une autre" par Frédéric Précloux, chiropracteur à Papeete


Par Frédéric PRÉCLOUX, D.C.(Doctor of Chiropractic) Chiropracteur diplômé de Los Angeles (1986)

Tous les jours de notre vie, nous ressentons des douleurs. Devons nous considérer cela comme un problème à régler, ou plutôt comme un message de notre corps à interpréter ?
Devons nous réellement comme le suggère la publicité, nous précipiter sur notre tube de médicaments anti-douleurs pour mieux vivre notre journée ? Est-ce que le fait de supprimer cette douleur va faire de moi une personne en meilleure santé, plus heureuse, voire plus épanouie ?

Nous allons traiter aujourd’hui des douleurs induites par le stress, les mauvaises postures, une mauvaise alimentation, ainsi que les douleurs vertébrales et articulaires consécutives à des faux mouvements. Toutes les douleurs secondaires aux maladies telles que les cancers, les fractures ou les accidents, ou encore les interventions chirurgicales ne rentrent évidemment pas dans le cadre de cet article.

En supposant que vous soyez une personne qui souffre du dos, et que vous vous coinciez la main dans une portière de voiture, vous oublierez immédiatement votre dos contre lequel vous jurez pourtant au quotidien. Étonnamment, cette douleur lombaire qui vous taraude continuellement, sera subitement devenue moins perceptible…
En fait, notre ordinateur central, c’est-à-dire notre cerveau classe les priorités en permanence. Il a justement placé en numéro 1 cette douleur à la main, qui, puisqu’elle est consécutive à un traumatisme, est devenue aigüe, et donc prioritaire à votre douleur-star habituelle qui est chronique, et ne se trouve en conséquence plus placée sous les projecteurs. En effet, de 2 douleurs simultanées, la plus forte amoindrit l’autre. L’être humain est constitué de telle manière, qu’il ne peut éprouver 2 douleurs du même niveau, en même temps : Une douleur intense chassera donc la douleur précédente, perçue comme moins aigüe.

Il se trouve que la douleur est un phénomène extrêmement complexe, qui n’est que partiellement compris par la science. Les chercheurs ont du mal à comprendre les systèmes de modulation et d’inhibition de la douleur se situant de la moelle épinière jusqu’au cerveau. Ceci est dû au grand nombre de substances qui interviennent au cours de ces mécanismes ; les neurotransmetteurs, les hormones et les enzymes qui ont des rôles et des interactions délicates qui restent difficiles à déterminer avec précision.



Une douleur a t-elle pour unique vocation de disparaître ?
En fait, une douleur lorsqu’elle est légère, représente un message. Elle nous signale la présence d’un problème dans une région particulière de notre corps. C’est la partie non consciente mais informée de notre cerveau qui s’adresse à la partie consciente non informée. Nous sommes censés être à l’écoute de ces messages internes, les interpréter, afin d’agir en vue de protéger cette précieuse enveloppe et véhicule qu’est notre corps, sans lequel nous ne serions plus rien.
Par contre, lorsque la douleur est puissante, elle correspond cette fois-ci à un véritable signal d’alarme. Mais elle demeure une « bonne douleur », car il s’agit d’une douleur constructive présente pour avertir qu’une blessure ou une maladie se développera, si rien n’est fait.

En réalité, notre cerveau dirige et régule toutes les fonctions de notre corps. Il est jour et nuit sur le pont à l’affut d’un dysfonctionnement quelque part. Cela peut être au niveau d’une dent, d’un muscle ou d’une zone plus superficielle comme la peau.
Nous, en tant qu’être humain intelligent, ne sommes absolument pas au fait de ce qui se trame au niveau des cellules de tel ou tel organe. Notre système nerveux ne dispose que d’un seul moyen pour nous tenir au courant : Ces différents degrés d’alertes que représentent les différentes douleurs. En effet, l’intensité d’une douleur traduit l’urgence qu’elle représente. A nous de l’interpréter, c’est-à-dire de réfléchir, afin de réagir à temps, en remettant de l’ordre là ou le désordre fait loi. Lorsque l’ordre règnera, cette douleur disparaitra grâce au bon fonctionnement de notre système nerveux. C’est notre bienveillant garde du corps qui se trouve à l’écoute de tout ce qui peut se passer au niveau de notre organisme, et nous le signale grâce aux seuls signaux capables de nous faire réagir vraiment. Tous les jours nous ressentons des douleurs. Mais, certaines sont tellement minimes, que les personnes peu à l’écoute de leur corps ne sont pas capables de les constater.

Nos douleurs traduisent l’intelligence innée de notre corps qu’il nous faut respecter et écouter. En n’étouffant pas les douleurs à la moindre occasion, nous apprendrons à rester humble, et à réfléchir à comment éviter de nous mettre en danger inutilement. Lorsqu’une prochaine douleur se présentera, essayez de l’analyser, de la classifier et utilisez-la à bon escient. Apprenez à remonter le fil de votre douleur, interrogez vous et réalisez finalement que cette douleur à une raison d’être, et qu’elle témoigne que notre tableau de bord interne fonctionne bien : Après tout si nous ressentons ce désagrément, c’est parce que nous sommes vivants !
Notre sagesse intérieure nous adresse en permanence des messages, dans le but de nous prévenir afin de réagir, pour éviter de tomber réellement malade. Cette puissance enfouie en nous, sait ce qui nous est bénéfique et ce qui l’est moins : A chaque mauvais pas, elle nous envoie des signaux. Apprenez à les accepter et à vous en réjouir… Faites vous partie des gens qui pensent que dans la vie il faut souffrir le moins possible, ou de ceux qui pensent qu’ils méritent de se sentir en pleine forme le plus naturellement possible ?

Prochain chapitre : Les précieuses endorphines.
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Tel : 42 23 30 – Website : chiropratiquedoucetahiti.pf

Rédigé par Frédéric Précloux le Jeudi 15 Mai 2014 à 11:58 | Lu 1466 fois