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Un voyage à Paris pour la gagnante du concours Géosciences 2018


Les 40 lauréats des 11èmes Olympiades de Géosciences sont partis couverts de cadeaux.
Les 40 lauréats des 11èmes Olympiades de Géosciences sont partis couverts de cadeaux.
PAPEETE, le 11 mai 2018 - Autour de 450 élèves de Première S de Polynésie avaient tenté les Olympiades de Géosciences 2018. Les quarante meilleurs ont reçu leurs récompenses cette semaine, des lots qui incluaient entre autres cinq séjours à Tetiaroa, un drone et même un voyage en métropole pour assister à la remise des prix globaux de cette compétition nationale.

Le mercredi 18 avril, 453 élèves de Première S participaient aux 11èmes Olympiades de Géosciences, un concours organisé dans toute la France jusqu'aux DOM-TOM par la Société de Géologie de France et l'Inspection générale de SVT.

Le sujet de cette année a particulièrement intéressé les lycéens polynésiens puisqu'il démarrait sur l'étude de la formation d'un cyclone, avec comme exercice d'essayer de prédire sa trajectoire. Ensuite l'épreuve s'est un peu éloignée de nous puisqu'elle est partie en Auvergne à la découverte des volcans éteints et l'étude du risque qu'ils se réveillent. L'épreuve est enfin partie dans les Alpes pour étudier les conséquences d'un futur glissement de terrain et les infrastructures nécessaires pour en réduire l'impact. Aucune connaissance de base n'était nécessaire, mais simplement la curiosité de lire et comprendre les documents puis de leur appliquer sa réflexion et la démarche scientifique.

Et les scientifiques en herbe ont généralement apprécié l'exercice... En tous cas ça ne faisait aucun doute pour les 40 meilleurs participants, rassemblés au Lycée Hôtelier ce mercredi 9 mai pour la remise des prix. Chaque lauréat a remporté tout un tas de goodies offerts par les partenaires locaux du concours, incluant même des accessoires pour téléphone, des bons repas, un drone, une imprimante, un voyage de trois jours à la découverte de la base scientifique de Tetiaroa et de l'hôtel Le Brando...

La championne, Marissa Hui du lycée La Mennais, va même partir pour Paris à la fin du mois, billet payé et petite bourse en espèces. Sa copie sera recorrigée et comparée à celle des meilleurs candidats de chaque académie de France, avec potentiellement de nouveaux lots à remporter...


Patrick Schneider, chargé de mission d'inspection par le vice-rectorat (l'inspecteur de SVT en Polynésie), organisateur du concours Geosciences

Comment s'est passé le concours cette année ?
C'est la sixième année que je l'organise et l'édition 2018 a été un franc succès. 453 élèves de première S ont participé, soit 90% de tous les lycéens en Première S de Polynésie ! Cette année encore nous avons 40 lauréats, et c'est encore une fille qui a remporté le concours. Elle nous représentera le mercredi 30 mai à la Société Géologique de France pour la remise des prix nationale. C'est ATN qui lui offre son billet, et l'inspection générale lui offre 350 euros pour couvrir ses frais... Elle est vraiment ravie, ils ont déjà leurs billets d'avion ! De plus, les cinq premiers vont partir tout un weekend à Tetiaroa pour découvrir l'hôtel et le travail de la fondation Tetiaroa Society. Mais il y a aussi de nombreux autres lots offerts par nos sponsors comme une imprimante laser, un drone, des bons repas dans des restaurants ou un fast-food très populaire chez les jeunes, des baptêmes de plongée, des rencontres avec les dauphins à Moorea... En plus de tout un tas de goodies. Le but est de récompenser ces scientifiques en herbe, les mettre en valeur et encourager des vocations !

Quel est l'intérêt de ce concours consacré aux sciences de la Terre ?
Les géosciences font appel à toutes les disciplines scientifiques, dont c'est très large. Le but de l'Académie des Sciences et l'Inspection générale est de montrer à ces élèves un côté des sciences qui est différent de celui que l'on voit en cours, plus pratique et appliqué. C'est l'occasion aussi, lorsque l'on fait de l'aide pédagogique, d'utiliser ces concours pour les faire travailler différemment.


Marissa Hui, championne polynésienne des Olympiades de Géoscience 2018

T'attendais-tu à remporter ce concours ?
Pas du tout, ça a été une vraie surprise pour moi quand on m'a annoncé le résultat, mais je suis vraiment ravie !

Tu t'intéressais déjà aux géosciences ?
Pas forcément les géosciences, mais c'est vrai que j'aime beaucoup les sciences en général. Pour mon avenir c'est d'ailleurs vers les sciences que je me tourne, mais plutôt concernant l'environnement car c'est quelque chose qui me tient à cœur.

As-tu appris des choses pendant cette épreuve ?
A oui bien sur ! Déjà j'ai appris comment se forme un cyclone, tout ce qui est sur les volcans et les glissements de terrain... Et c'est vrai que ça m'ouvre l'esprit de découvrir tout ça.

L'organisation souligne que les femmes dominent ce concours depuis plusieurs années, mettant à mal les clichés populaires. En as-tu été victime ?
Pour moi en tout cas, je n'ai jamais vraiment pensé que les femmes ont moins de capacité scientifique qu'un homme, mais c'est vrai que la société peut avoir ce genre de clichés. Mais voilà une preuve que les femmes sont très douées en science également !

Teva Tibaud, lycée Paul Gauguin, 2ème du concours

T'attendais-tu un aussi bon classement ?
Non, j'étais venu au concours sans préparation parce que je ne m'attendais qu'à faire face à des documents, donc je ne m'attendais pas à ce résultat. J'ai beaucoup aimé le sujet sur les cyclones, et aussi celui sur les volcans. Si j'en avais l'occasion, j'aurais bien aimé pouvoir repasser le concours l'année prochaine, ou approfondir les thèmes de cette année...

Tu es content d'aller à Tetiaroa ?
Quand j'ai appris que j'étais dans les 40 premiers, je voulais à tout prix aller à Tetiaroa, parce que je voulais voyager !

À quoi te destines-tu plus tard ?
Vraiment je ne sais pas. La science m'intéresse bien sûr, mais je ne sais pas si je veux en faire mon métier. Pour l'année prochaine, je vais essayer de faire l'échange avec la Chine... En fait j'aime surtout voyager !

Tea Frogier, ministre de l'éducation

Vous êtes ministre, mais avant tout vous êtes une femme scientifique. Ce genre d'initiatives sont-elles importantes pour les jeunes Polynésiens ?
Évidemment ! Si j'ai choisi les sciences, c'était par vocation et aussi par intérêt pour tout ce que les sciences apportent pour le développement de notre société. Et je pense que nous avons toujours besoin de scientifiques de haut niveau en Polynésie, puisque ce sont ceux qui vont contribuer par leurs recherches et leurs découvertes à l'amélioration de notre quotidien. Aujourd'hui ces jeunes sont nés à l'ère du numérique, et on voit tout l'intérêt qu'ils portent à ces inventions et ces découvertes.

On entend parfois que les femmes, ou les Polynésiens ou une autre catégorie sociale, ne seraient pas doués en sciences... et pourtant ce cliché est toujours prouvé faux.
On a toujours ces déclarations fausses qui diminuent les capacités de telle ou telle catégorie de la population ou des femmes. La vérité c'est que dans notre société, il y a des scientifiques, il y a cette émulation et cette envie collective. Chacun va trouver sa voie, et on a besoin de tout le monde dans la voie qu'il aura choisi. Le plus important est qu'il atteigne l'excellence dans son domaine, car on en a les capacités !

Rédigé par Jacques Franc de Ferrière le Vendredi 11 Mai 2018 à 13:47 | Lu 2894 fois