Tahiti, le 12 mai 2025 - Aux assises, un grand-père est actuellement accusé de viol et d'agression sexuelle envers sa petite-fille et deux de ses petites-nièces. Mineures et âgées de moins de 10 ans au moment des faits, les victimes ont mis plusieurs années avant de se faire entendre de leurs proches. Déjà condamné pour des faits similaires par le passé, l'accusé encourt la réclusion à perpétuité.
Ce lundi, un homme comparaissait devant la cour d'assises pour avoir violé et agressé sexuellement sa propre petite-fille, ainsi que deux de ses petites-nièces, sur une période estimée de 2016 à 2021. Toutes mineures et âgées de moins de 10 ans au moment des faits, les victimes ont vu leur cauchemar se terminer au moment où l'une des deux nièces, Eva (nom d'emprunt), s'est décidée à se confier à sa tante, qui s'est à son tour empressée de porter plainte auprès de la DTPN en décembre 2021. Et si une enquête a vite été ouverte, celle-ci s'est très vite confrontée à de nombreux obstacles. En effet, impossible pour les enquêteurs de savoir avec exactitude la période et la récurrence de ces pratiques incestueuses. Les filles étant trop jeunes, restreintes par la honte, et n'ayant pas la pleine conscience de la gravité des actes qu'elles ont subis.
Néanmoins, entendue par la police, Eva a raconté avoir subi avec sa cousine, Diane (nom d'emprunt) – la petite fille de l'agresseur – des attouchements. Des gestes déplacés qui n'ont malheureusement pas trouvé de limites chez le grand-père. Selon Eva, ce dernier aurait déjà mis son sexe dans celui de sa cousine et l'aurait forcé à regarder. Choquée, la jeune fille a bien tenté de se couvrir les yeux mais en vain : l'homme lui ayant bien fait comprendre qu'elle se ferait taper si elle ne consentait pas à lui obéir. Une perversion sans borne qui a même conduit l'agresseur a inviter son petit-fils, frère de Diane, à participer à ces pratiques immorales. Une invitation déclinée par le jeune garçon : “Je ne vais pas faire ça, c'est ma sœur.”
Au sein de la famille, si des doutes étaient effectivement de mise, personne n'avait de preuves concrètes pour oser dénoncer l'individu et ses pratiques. Du moins, jusqu'au jour où sa fille, la mère de Diane, est tombée nez à nez avec son père, nu, au-dessus de Eva et sur le point de commettre une nouvelle fois le pire. Une énième récidive, avortée cette fois-ci, qui aurait dû faire grand bruit et permettre d'exposer l'homme et sa folie au grand jour. Mais rien. Son épouse, grand-mère de la victime, a exigé de sa fille qu'elle se taise. Et si les victimes ont bien tenté une ou deux fois de se faire entendre du reste de la famille, cette dernière n'a pas voulu prêter davantage d'attention aux élucubrations de petites-filles de moins de 10 ans. Un récit balayé d'un revers de main alors que celui-ci faisait état de pénétrations buccales, vaginales et anales douloureuses.
Interrogée à la barre ce lundi, l'épouse de l'agresseur et grand-mère de la victime assure regretter son silence face aux actes de son mari, mais estime avoir fait ce qu'il fallait : “Je ne pouvais pas faire autrement. J'aime mon mari. Je me suis mariée devant Dieu”, a-t-elle tenté de justifier avant de poursuivre : “Et puis je n'ai rien vu donc...” Un argumentaire léger qui n'a évidemment pas suffit au président de la cour d'assises qui s'est permis de conclure : “Entre votre petite-fille et votre mari, vous avez choisi votre mari.” Un choix encore marqué aujourd'hui. “Par moment, des mauvais esprits prennent possession de notre corps”, s'est-elle aventurée à expliquer pour défendre les actes de son mari avant d'avouer : “Je n'ai pas de solutions. Je veux qu'il change, c'est tout. J'aime mes petits-enfants et j'aime mon mari.”
De son côté, l'accusé reconnaît les agressions sexuelles mais pas les viols : “Il n'a jamais été question de viols”, a-t-il affirmé à la barre. “Des agressions sexuelles oui ; mais pas des viols. Je n'ai jamais dit ça. Ça s'est arrêté à des va-et-vient dans la bouche, c'est tout.” Une déclaration bien loin des récits des différentes victimes lors de l'enquête, mais que l'expertise gynécologique ne peut infirmer. En effet, les tests menés sur Diane ne révèlent aucune trace apparente de viol. Un constat que le gynécologue obstétricien mandaté pour l'occasion a toutefois nuancé : “Les tests ayant eu lieu relativement longtemps après les faits supposés, les membranes ont largement eu le temps de cicatriser et de ne laisser aucune trace.” L'hymen de la victime ayant une forme très particulière, l'expert n'a pas exclu la possibilité d'une pénétration. Et puisque le doute était de mise, l'accusé en a profité pour marteler sa nouvelle version des faits : “Je les ai juste embrassées sur la bouche, les seins et le sexe. Ça s'est passé trois ou quatre fois, pas plus. Ça n'a pas duré une année ou je ne sais quoi.” Des déclarations qui, une nouvelle fois, vont à l'encontre des témoignages recueillis durant l'enquête.
Également invités à intervenir lors de l'audience, les différents spécialistes, psychologue et psychiatre, ont peiné à se faire comprendre du tribunal et ses jurés. Entre une dangerosité psychiatrique nulle mais une dangerosité criminologique avérée, et une sexualité qualifiée de “normale” [hétéro strict, NDLR] mais nuancée d'un trouble pédophile, difficile pour les membres du tribunal de s'y retrouver. Néanmoins, tous ont relevé une absence flagrante d'empathie, de remords, et de remise en question chez l'accusé. “Il regrette les faits uniquement lorsqu'on lui demande s’il regrette, ce qui traduit un manque évident d'empathie et une incapacité à se mettre à la place des victimes”, a expliqué le psychologue.
Le procès se poursuit et doit se finir mardi. Déjà condamné pour des faits similaires, l'accusé encourt la réclusion à perpétuité pour récidive.
Ce lundi, un homme comparaissait devant la cour d'assises pour avoir violé et agressé sexuellement sa propre petite-fille, ainsi que deux de ses petites-nièces, sur une période estimée de 2016 à 2021. Toutes mineures et âgées de moins de 10 ans au moment des faits, les victimes ont vu leur cauchemar se terminer au moment où l'une des deux nièces, Eva (nom d'emprunt), s'est décidée à se confier à sa tante, qui s'est à son tour empressée de porter plainte auprès de la DTPN en décembre 2021. Et si une enquête a vite été ouverte, celle-ci s'est très vite confrontée à de nombreux obstacles. En effet, impossible pour les enquêteurs de savoir avec exactitude la période et la récurrence de ces pratiques incestueuses. Les filles étant trop jeunes, restreintes par la honte, et n'ayant pas la pleine conscience de la gravité des actes qu'elles ont subis.
Néanmoins, entendue par la police, Eva a raconté avoir subi avec sa cousine, Diane (nom d'emprunt) – la petite fille de l'agresseur – des attouchements. Des gestes déplacés qui n'ont malheureusement pas trouvé de limites chez le grand-père. Selon Eva, ce dernier aurait déjà mis son sexe dans celui de sa cousine et l'aurait forcé à regarder. Choquée, la jeune fille a bien tenté de se couvrir les yeux mais en vain : l'homme lui ayant bien fait comprendre qu'elle se ferait taper si elle ne consentait pas à lui obéir. Une perversion sans borne qui a même conduit l'agresseur a inviter son petit-fils, frère de Diane, à participer à ces pratiques immorales. Une invitation déclinée par le jeune garçon : “Je ne vais pas faire ça, c'est ma sœur.”
Au sein de la famille, si des doutes étaient effectivement de mise, personne n'avait de preuves concrètes pour oser dénoncer l'individu et ses pratiques. Du moins, jusqu'au jour où sa fille, la mère de Diane, est tombée nez à nez avec son père, nu, au-dessus de Eva et sur le point de commettre une nouvelle fois le pire. Une énième récidive, avortée cette fois-ci, qui aurait dû faire grand bruit et permettre d'exposer l'homme et sa folie au grand jour. Mais rien. Son épouse, grand-mère de la victime, a exigé de sa fille qu'elle se taise. Et si les victimes ont bien tenté une ou deux fois de se faire entendre du reste de la famille, cette dernière n'a pas voulu prêter davantage d'attention aux élucubrations de petites-filles de moins de 10 ans. Un récit balayé d'un revers de main alors que celui-ci faisait état de pénétrations buccales, vaginales et anales douloureuses.
Interrogée à la barre ce lundi, l'épouse de l'agresseur et grand-mère de la victime assure regretter son silence face aux actes de son mari, mais estime avoir fait ce qu'il fallait : “Je ne pouvais pas faire autrement. J'aime mon mari. Je me suis mariée devant Dieu”, a-t-elle tenté de justifier avant de poursuivre : “Et puis je n'ai rien vu donc...” Un argumentaire léger qui n'a évidemment pas suffit au président de la cour d'assises qui s'est permis de conclure : “Entre votre petite-fille et votre mari, vous avez choisi votre mari.” Un choix encore marqué aujourd'hui. “Par moment, des mauvais esprits prennent possession de notre corps”, s'est-elle aventurée à expliquer pour défendre les actes de son mari avant d'avouer : “Je n'ai pas de solutions. Je veux qu'il change, c'est tout. J'aime mes petits-enfants et j'aime mon mari.”
De son côté, l'accusé reconnaît les agressions sexuelles mais pas les viols : “Il n'a jamais été question de viols”, a-t-il affirmé à la barre. “Des agressions sexuelles oui ; mais pas des viols. Je n'ai jamais dit ça. Ça s'est arrêté à des va-et-vient dans la bouche, c'est tout.” Une déclaration bien loin des récits des différentes victimes lors de l'enquête, mais que l'expertise gynécologique ne peut infirmer. En effet, les tests menés sur Diane ne révèlent aucune trace apparente de viol. Un constat que le gynécologue obstétricien mandaté pour l'occasion a toutefois nuancé : “Les tests ayant eu lieu relativement longtemps après les faits supposés, les membranes ont largement eu le temps de cicatriser et de ne laisser aucune trace.” L'hymen de la victime ayant une forme très particulière, l'expert n'a pas exclu la possibilité d'une pénétration. Et puisque le doute était de mise, l'accusé en a profité pour marteler sa nouvelle version des faits : “Je les ai juste embrassées sur la bouche, les seins et le sexe. Ça s'est passé trois ou quatre fois, pas plus. Ça n'a pas duré une année ou je ne sais quoi.” Des déclarations qui, une nouvelle fois, vont à l'encontre des témoignages recueillis durant l'enquête.
Également invités à intervenir lors de l'audience, les différents spécialistes, psychologue et psychiatre, ont peiné à se faire comprendre du tribunal et ses jurés. Entre une dangerosité psychiatrique nulle mais une dangerosité criminologique avérée, et une sexualité qualifiée de “normale” [hétéro strict, NDLR] mais nuancée d'un trouble pédophile, difficile pour les membres du tribunal de s'y retrouver. Néanmoins, tous ont relevé une absence flagrante d'empathie, de remords, et de remise en question chez l'accusé. “Il regrette les faits uniquement lorsqu'on lui demande s’il regrette, ce qui traduit un manque évident d'empathie et une incapacité à se mettre à la place des victimes”, a expliqué le psychologue.
Le procès se poursuit et doit se finir mardi. Déjà condamné pour des faits similaires, l'accusé encourt la réclusion à perpétuité pour récidive.