Tahiti Infos

Un mandat d’arrêt contre le PM papou


PORT-MORESBY, lundi 16 juin 2014 (Flash d’Océanie) – Un mandat d’arrêt a été lancé ce week-end à l’encontre du Premier ministre papou Peter O’Neill, dans le cadre d’une affaire de corruption, rapporte lundi la presse locale.
Ce document, sous forme de mandat d’amener, a été émis par une commission d’enquête chargée de la lutte contre la corruption, la « Taskforce Sweep » (nettoyage), qui entend ainsi obtenir des précisions de la part du chef de l’exécutif papou.
Cet organe, disposant de pouvoirs judiciaires, affirme que le mandat a bien été remis en mains propres à l’intéressé, afin qu’il puisse être entendu par la police.
Les enquêteurs veulent entendre le Premier ministre dans une affaire de versement d’importantes sommes à un cabinet juridique dirigé par un des proches de M. O’Neill, Paul Paraka.
Jusqu’ici, M. O’Neill, en réponse à l’utilisation de documents autorisant ces paiements et semblant être signés de sa main, a qualifié ces papiers de « faux ».
Selon les éléments précédemment divulgués par cette unité de lutte contre la corruption et le blanchiment d’argent, l’enquête est motivée par de nombreux transferts financiers à destination de ce cabinet juridique, en paiement de présumées fausses factures, pour des montants de l’ordre d’une vingtaine de millions d’euros.
M. O’Neill, selon les termes du mandat qui lui a été remis, devait comparaître lundi 16 juin 2014 devant les membres de cette brigade d’enquête.
De précédentes tentatives d’amener M. O’Neill devant cette unité d’investigation, notamment en janvier 2014, se sont révélées infructueuses.
La police papoue, dans cette dernière instance, n’a pas encore clairement indiqué ses intentions.

Entre-temps, le chef de la police nationale, Tom Kulunga, a pour sa part été reconnu coupable en fin de semaine dernière, sur la base de chefs d’accusation d’outrage à magistrat.
L’affaire concernait un verdict délivré par la justice, qui lui ordonnait de rétablir dans ses fonctions un de ses adjoints, Geoffrey Vaki, que le chef des forces de l’ordre avait limogé sans cérémonies courant 2012.
Tom Kulunga avait ignoré ce jugement et n’avait pas obtempéré.
Le juge Gibs Salika, Vice-président de la cour Suprême, l’a condamné vendredi 13 juin 2014 à un peine de 21 mois de prison, mais le premier flic papou a néanmoins bénéficié d’une remise en liberté moyennant paiement d’une caution de l’ordre de 4.000 dollars US, après une intervention expresse de ses avocats, vendredi en début de soirée.
Lundi, la Cour Suprême de Port-Moresby devait statuer en urgence sur un appel de cette décision.
La police nationale, dans ce contexte, a tenu à préciser que M. Kulunga conservait titre et fonctions, en attendant l’annonce du verdict en appel.

Lot de consolation et embarras

Coïncidences du calendrier : le nom de M. Kulunga apparaît, aux côtés de plusieurs autres hauts dignitaires papous, dans la liste des personnes honorées à l’occasion des cérémonies du traditionnel anniversaire de la Reine d’Angleterre (officiellement toujours Chef de l’État de Papouasie-Nouvelle-Guinée, en vertu de son appartenance au Commonwealth).
La liste a été publiée localement par les services du Gouverneur-Général (représentant local de la Reine), samedi 14 juin 2014, après approbation de Sa Majesté.
Le juge Gibs Salika, Vice-président de la cour Suprême, figure aussi dans cette prestigieuse liste de décorations.
Il est ainsi fait Commandeur Chevalier dans l’Ordre d’Excellence de l’Empire britannique.
Les récipiendaires de ces distinctions britanniques devraient être officiellement décorés courant août 2014… Sauf si le gouvernement papou, qui depuis la condamnation de M. Kulunga, cherche la bonne posture à adopter avant d’aviser officiellement Buckingham Palace, reçoit un contrordre.

pad

Rédigé par PAD le Lundi 16 Juin 2014 à 05:56 | Lu 294 fois