Tahiti, le 10 février 2025 - Grand maître international du jeu d'échecs et entraîneur de l'équipe de France seniors, Fabien Libiszewski est actuellement sur le territoire pour partager sa passion. Compétition, sa vision du niveau local ou les perspectives d'avenir pour les jeunes espoirs, le joueur se livre pour Tahiti Infos. Interview.
Pour ceux qui ne vous connaissent pas, pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
“Bonjour, je m'appelle Fabien Libiszewski. J'ai 41 ans, je suis né en France, à Saint-Étienne où je réside toujours aujourd'hui. Je suis grand maître international d'échecs, le plus haut titre qui existe, et ce depuis plus de 15 ans maintenant. Je suis joueur professionnel d'échecs mais également entraîneur. Je fais pas mal de vidéos, j'écris des articles et des livres en lien avec les échecs.”
C'est la première fois que vous venez ici, en Polynésie ?
“C'est mon deuxième voyage à Tahiti. J'étais déjà venu il y a six ans, en 2019, et j'avais beaucoup aimé mon séjour. J'avais pu rencontrer les joueurs locaux, les jeunes surtout, et donner des cours. Nous avions fait des stages, un peu intensifs. Nous avions visité pas mal d'écoles aussi. Le but, à l'époque, était de donner envie aux jeunes, de les faire venir au club et d'en faire des joueurs plus aguerris.”
Du coup, cette fois-ci, quel est votre programme ? Les joueurs locaux auront-ils l'occasion de venir échanger avec vous ?
“Dès aujourd'hui (hier, NDLR), nous nous rendrons au Village d'enfants SOS de Papara. Le but étant de donner à ces enfants un peu de rêve, de confiance en eux. C'est important. Puis, durant mon séjour, des cours seront également organisés, aussi bien avec des jeunes qu'avec des adultes. Il s'agira de leur faire faire de nouveaux exercices, leur proposer une nouvelle méthodologie. Donc nous allons faire ça pendant plus ou moins deux semaines, et ensuite je profiterai du temps qu'il me reste pour me poser et visiter quelques îles.”
Vous avez eu l'occasion de cerner le niveau local. Où est-ce que l'on se situe par rapport à l'échelle nationale par exemple ?
“Le niveau ici est bon. Les joueurs polynésiens s'entraînent bien, ils sont entre de bonnes mains avec Jean-Pierre Cayrou. Après, ce qui est compliqué pour eux, évidemment, c'est de voyager, et donc d'aller affronter d'autres joueurs, avec un autre niveau. Mais bon, c'est le contexte polynésien, c'est comme ça. En tout cas, les échecs suscitent toujours autant l'intérêt des Polynésiens et c'est une bonne chose. Il y a vraiment beaucoup de personnes ici qui savent y jouer et c'est ce qu'il faut pour que le niveau progresse. C'est pourquoi il serait vraiment intéressant de créer une fédération ici, afin de pouvoir se rapprocher notamment des autres joueurs de l'Océanie. Il faut multiplier les tournois, les compétitions, afin de créer une émulation. En tout cas, il y a une vraie passion ici pour les échecs, il y a les outils, et maintenant, il faut continuer à travailler pour atteindre l'excellence et le haut niveau.”
On parle d'un jeu mais dans les faits, cela a tout l'air d'un sport à part entière...
“Oui, aujourd'hui, on considère les échecs comme un sport, et à raison je pense. Après, évidemment, c'est une pratique où il n'y a pas de grandes dépenses physiques, mais c'est quand même très fatiguant puisque les parties durent assez longtemps, il faut arriver à rester concentré plusieurs heures et plusieurs jours d'affilée. C'est une fatigue un peu similaire à celle que l'on a lorsque l'on passe des examens à la fac ou des choses comme ça. C'est plusieurs jours à haute intensité. On parle également de sport car il y a cette envie de gagner, de se dépasser, il y a cet aspect compétitif. Une chose est sûre, il y a de plus en plus de gens qui jouent. Le Covid a aidé un peu dans ce sens. Tout le monde était enfermé donc il a fallu trouver des activités à faire. Il y a également eu l'effet Le jeu de la Dame, la série Netflix, que beaucoup de gens ont vue. Ils se sont dit ‘tiens, pourquoi pas essayer ce jeu ?!’. Ce qui est une bonne chose. Cela a certainement dépoussiéré l'image des échecs un peu aussi. Il y a davantage de pratiquants aujourd'hui qu'il y a dix ans, c'est sûr.”
Pour ceux qui n'ont jamais pratiqué les échecs, quelles seraient peut-être les bonnes raisons de s'y mettre ?
“C'est un jeu vraiment intéressant. Il est beaucoup moins dur qu'il n'y paraît. Nombreux sont ceux qui se disent ‘houla, c'est trop compliqué pour moi’ alors qu'en réalité, les règles sont très simples. Jouer très bien, ça, évidemment, ça prend du temps, mais ce sont deux choses différentes. Les échecs aident à travailler certaines qualités : la réflexion, la mémoire, la patience, mais aussi le respect de l'adversaire. C'est prenant et on peut vite être immergé dedans. Ça aide aussi peut-être à oublier ses soucis et à penser à autre chose.”
Nos jeunes espoirs peuvent-ils envisager une carrière dans les échecs ? Peut-on en vivre ?
“On peut. Alors évidemment, ce n'est pas évident parce qu'il y a pas mal de monde, de compétition et de concurrence. Mais il y a des gens qui en vivent. D'ailleurs, outre l'aspect jeu et compétition, beaucoup de personnes vivent de cette pratique en donnant des cours. C'est également une carrière possible.”
Pour ceux qui ne vous connaissent pas, pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
“Bonjour, je m'appelle Fabien Libiszewski. J'ai 41 ans, je suis né en France, à Saint-Étienne où je réside toujours aujourd'hui. Je suis grand maître international d'échecs, le plus haut titre qui existe, et ce depuis plus de 15 ans maintenant. Je suis joueur professionnel d'échecs mais également entraîneur. Je fais pas mal de vidéos, j'écris des articles et des livres en lien avec les échecs.”
C'est la première fois que vous venez ici, en Polynésie ?
“C'est mon deuxième voyage à Tahiti. J'étais déjà venu il y a six ans, en 2019, et j'avais beaucoup aimé mon séjour. J'avais pu rencontrer les joueurs locaux, les jeunes surtout, et donner des cours. Nous avions fait des stages, un peu intensifs. Nous avions visité pas mal d'écoles aussi. Le but, à l'époque, était de donner envie aux jeunes, de les faire venir au club et d'en faire des joueurs plus aguerris.”
Du coup, cette fois-ci, quel est votre programme ? Les joueurs locaux auront-ils l'occasion de venir échanger avec vous ?
“Dès aujourd'hui (hier, NDLR), nous nous rendrons au Village d'enfants SOS de Papara. Le but étant de donner à ces enfants un peu de rêve, de confiance en eux. C'est important. Puis, durant mon séjour, des cours seront également organisés, aussi bien avec des jeunes qu'avec des adultes. Il s'agira de leur faire faire de nouveaux exercices, leur proposer une nouvelle méthodologie. Donc nous allons faire ça pendant plus ou moins deux semaines, et ensuite je profiterai du temps qu'il me reste pour me poser et visiter quelques îles.”
Vous avez eu l'occasion de cerner le niveau local. Où est-ce que l'on se situe par rapport à l'échelle nationale par exemple ?
“Le niveau ici est bon. Les joueurs polynésiens s'entraînent bien, ils sont entre de bonnes mains avec Jean-Pierre Cayrou. Après, ce qui est compliqué pour eux, évidemment, c'est de voyager, et donc d'aller affronter d'autres joueurs, avec un autre niveau. Mais bon, c'est le contexte polynésien, c'est comme ça. En tout cas, les échecs suscitent toujours autant l'intérêt des Polynésiens et c'est une bonne chose. Il y a vraiment beaucoup de personnes ici qui savent y jouer et c'est ce qu'il faut pour que le niveau progresse. C'est pourquoi il serait vraiment intéressant de créer une fédération ici, afin de pouvoir se rapprocher notamment des autres joueurs de l'Océanie. Il faut multiplier les tournois, les compétitions, afin de créer une émulation. En tout cas, il y a une vraie passion ici pour les échecs, il y a les outils, et maintenant, il faut continuer à travailler pour atteindre l'excellence et le haut niveau.”
On parle d'un jeu mais dans les faits, cela a tout l'air d'un sport à part entière...
“Oui, aujourd'hui, on considère les échecs comme un sport, et à raison je pense. Après, évidemment, c'est une pratique où il n'y a pas de grandes dépenses physiques, mais c'est quand même très fatiguant puisque les parties durent assez longtemps, il faut arriver à rester concentré plusieurs heures et plusieurs jours d'affilée. C'est une fatigue un peu similaire à celle que l'on a lorsque l'on passe des examens à la fac ou des choses comme ça. C'est plusieurs jours à haute intensité. On parle également de sport car il y a cette envie de gagner, de se dépasser, il y a cet aspect compétitif. Une chose est sûre, il y a de plus en plus de gens qui jouent. Le Covid a aidé un peu dans ce sens. Tout le monde était enfermé donc il a fallu trouver des activités à faire. Il y a également eu l'effet Le jeu de la Dame, la série Netflix, que beaucoup de gens ont vue. Ils se sont dit ‘tiens, pourquoi pas essayer ce jeu ?!’. Ce qui est une bonne chose. Cela a certainement dépoussiéré l'image des échecs un peu aussi. Il y a davantage de pratiquants aujourd'hui qu'il y a dix ans, c'est sûr.”
Pour ceux qui n'ont jamais pratiqué les échecs, quelles seraient peut-être les bonnes raisons de s'y mettre ?
“C'est un jeu vraiment intéressant. Il est beaucoup moins dur qu'il n'y paraît. Nombreux sont ceux qui se disent ‘houla, c'est trop compliqué pour moi’ alors qu'en réalité, les règles sont très simples. Jouer très bien, ça, évidemment, ça prend du temps, mais ce sont deux choses différentes. Les échecs aident à travailler certaines qualités : la réflexion, la mémoire, la patience, mais aussi le respect de l'adversaire. C'est prenant et on peut vite être immergé dedans. Ça aide aussi peut-être à oublier ses soucis et à penser à autre chose.”
Nos jeunes espoirs peuvent-ils envisager une carrière dans les échecs ? Peut-on en vivre ?
“On peut. Alors évidemment, ce n'est pas évident parce qu'il y a pas mal de monde, de compétition et de concurrence. Mais il y a des gens qui en vivent. D'ailleurs, outre l'aspect jeu et compétition, beaucoup de personnes vivent de cette pratique en donnant des cours. C'est également une carrière possible.”