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Un dealer de Faa'a percute un gendarme en scooter


Tahiti, le 1er octobre 2020 - Un jeune homme sans emploi a été présenté en comparution immédiate jeudi pour répondre de refus d’obtempérer et de blessures involontaires. Poursuivi pour avoir percuté un gendarme alors qu’il tentait d’échapper à un contrôle et qu’il transportait une boîte remplie de paka, il a été condamné à dix mois de prison avec sursis. 
 
Un gendarme de la brigade de Faa’a a été percuté mardi par un dealer qui tentait de s’échapper en scooter. Alors qu’ils s’engageaient dans une servitude de la commune dans le cadre d’un contrôle de stupéfiants, les militaires avaient vu un homme en scooter qui vendait des sticks à un autre homme se trouvant dans son véhicule. À la vue des gendarmes, le jeune trafiquant avait tenté de prendre la fuite mais il avait percuté l’un d’entre eux, lui occasionnant ainsi trois jours d’incapacité totale de travail (ITT). Dans son scooter, qu’il conduisait sans casque, les forces de l’ordre avaient trouvé une boîte contenant 50 grammes de paka et des boîtes d’allumettes destinées à conditionner la drogue. 
 
Présenté en comparution immédiate jeudi pour répondre de blessures involontaires et de refus d’obtempérer, le jeune homme, quasi inaudible à la barre, a indiqué qu’il avait tenté de prendre la fuite car il "savait ce qui allait lui arriver", à savoir aller à Nuutania. Tel qu’il avait indiqué lors de sa garde à vue, le paka retrouvé dans son véhicule lui servait à "acheter à manger" car il vit dans la maison familiale avec dix personnes dont trois seulement ont un emploi. Face au militaire blessé, qui a expliqué au tribunal qu’il n’avait même pas vu le scooter arriver et qu’il n’avait donc pas pu réagir, le prévenu s’est excusé à plusieurs reprises.
 

Bénéfice du doute

Des excuses insuffisantes pour l’avocate de la partie civile, Me Rebeyrol, qui a affirmé, lors de sa plaidoirie, que les "faits sont là". "Mon client aurait pu mourir sous le coup de l’impact ou avoir un choc à la tête qui aurait été bien plus grave. Il aurait pu finir handicapé et il a pensé à ses enfants. Le prévenu dit qu’il ne l’a pas vu. Le bénéfice du doute est là, il peut donc en profiter". Tout comme Me Rebeyrol, le procureur de la République a souligné durant ses réquisitions que cette affaire aurait pu être bien pire : "C’est heureux que nous n’ayons que trois jours d’ITT à déplorer." Le représentant du ministère public a ensuite requis huit à dix mois de sursis à l’encontre du jeune homme qui a expliqué lors de l’audience qu’il avait trouvé un emploi.
 
Pour l’avocate de la défense, ce sont les "difficultés sociales" et les "difficultés pour manger" qui ont engendré cette affaire dans un contexte de "difficultés familiales avérées". Après en avoir délibéré, le tribunal correctionnel a condamné le jeune dealer à dix mois de prison intégralement assortis du sursis. Le prévenu devra indemniser le gendarme à hauteur de 60 000 Fcfp. 

Rédigé par Garance Colbert le Jeudi 1 Octobre 2020 à 18:17 | Lu 5633 fois