Tahiti, le 15 décembre 2020 - Un homme de 52 ans, déjà condamné en 2000 à quatre ans de prison ferme pour des agressions sexuelles commises sur une mineure de sa famille, a de nouveau été jugé pour des faits similaires par le tribunal correctionnel mardi. Cette fois poursuivi pour avoir abusé du frère et des deux plus jeunes sœurs de sa première victime, le prévenu a écopé de sept ans de prison ferme.
Tout nier en bloc malgré des éléments accablants. La stratégie du quinquagénaire présenté mardi devant le tribunal correctionnel a passablement irrité les magistrats dès le début de l'audience. Le quinquagénaire, sans emploi, était poursuivi pour des agressions sexuelles commises sur une fratrie de mineurs de moins de 15 ans étant, de surcroît, des membres de sa famille. Durant plusieurs années, le prévenu avait abusé des deux petites filles et de leur frère en leur faisant subir des abus sexuels. Il leur avait également fait regarder des films à caractère pornographique en se masturbant devant eux.
En 2000, le prévenu avait déjà été condamné par la même juridiction à quatre ans de prison ferme pour des agressions sexuelles sur la sœur aînée de la fratrie. Malgré cette condamnation, il avait réintégré le domicile de la grand-mère de la famille où les enfants continuaient de se rendre nonobstant la mise en place d'une mesure d'assistance socio-éducative. Grand-mère avec qui il entretenait des relations sexuelles.
Déclarations "constantes"
"Dieu est seul juge" a continué le quinquagénaire avant que le magistrat ne le renvoie à la réalité : "Présentement, vous avez trois magistrats en face de vous et il est possible que nous intervenions avant dieu, soit en fin de matinée". Ce à quoi le prévenu a simplement affirmé qu'il était "innocent". Une innocence contestée tour à tour par les conseils des victimes, Mes Dubois et Da Silveira pour lesquels les dénégations du mis en cause s'opposent aux déclarations "constantes" et "fluides" des parties civiles
Défaillances
Dans la mesure où l'avocate du prévenu, qui l'assistait depuis le début de l'affaire, avait été retenue ailleurs, c'est l'avocate de permanence, Me Bambridge, qui est venue assurer sa défense au "pied levé" en mettant notamment en cause une défaillance des institutions : "Il avait déjà été condamné et on l'a relâché dans la nature en le remettant dans la famille où se trouvait sa première victime." Après en avoir délibéré, le tribunal correctionnel a condamné le prévenu à sept ans de prison ferme assortis du maintien en détention.