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Un agent de la DSP condamné pour abus de confiance


Un agent de la DSP condamné pour abus de confiance
Tahiti, le 10 juin 2020 - Un agent de la direction de la sécurité publique (DSP) a comparu mardi devant le tribunal correctionnel pour « abus de confiance ». Le policier, auquel il était reproché d’avoir gardé une somme d’argent remise par une amie alors qu’elle était destinée à payer une amende. Il a été condamné à trois mois avec sursis. 
 
L’affaire avait démarré suite à une plainte déposée par une femme à la DSP le 4 février dernier. Cette dernière était venue expliquer, qu’après avoir été verbalisé par des policiers de Pirae, elle avait remis le montant de l’amende de 16 000 Fcfp à un ami policier afin qu’il régularise l’amende. Ayant reçu une amende forfaitaire majorée plusieurs semaines après lui avoir donné l’argent, la femme avait décidé de se rendre à la DSP où elle avait été reçue par Mario Banner. 
 
Placé sous contrôle judiciaire depuis le 11 février, le fonctionnaire de police de 50 ans, a comparu mardi devant le tribunal correctionnel pour répondre d’ « abus de confiance ». L’homme a réitéré sa version selon laquelle il ne comprenait pas pourquoi son ex-amie avait porté plainte contre lui hormis si ce n’était qu’elle avait dû être « aiguillée » dans ce sens. Perplexe, le président du tribunal s’est interrogé : « Je ne sais pas ce que le tribunal ne sait pas ». « C’est l’ambiance au commissariat », lui a répondu le quinquagénaire. Lors de l’audience, une lettre rédigée par Mario Banner qui rappelait que le prévenu avait déjà été condamné pour des violences et des faits de harcèlement a d’ailleurs été lue par le président du tribunal qui a résumé ce document en indiquant que le prévenu était présenté comme un « policier véreux » par son supérieur hiérarchique. 
 

Antécédents

Dossier « particulier » pour l’avocat de la plaignante, Me Bouyssié, qui a relevé que le policier avait déjà un casier judiciaire malgré sa profession mais qui a également concédé qu’il avait reçu un traitement procédural « particulier »
 
« Ce n’est pas une vengeance du directeur de la DSP qui arrive aujourd’hui à la barre du tribunal mais ce sont mes poursuites car ce policier a déjà des antécédents », a affirmé le procureur de la République avant de requérir quatre mois avec sursis et une amende de 100 000 Fcfp. 
 
Pour la défense du policier, Me Mestre s’est indigné du fait que ce dossier puisse se retrouver devant un tribunal correctionnel : « Mais que faisons-nous là ? Si la plaignante était là, elle-même se le demanderait ! » Selon l’avocat, le « traitement infligé » au prévenu a été « hors-normes » au regard des faits qui lui sont reprochés : « Il a été placé en garde à vue devant ses propres collègues et aurait largement pu être entendu dans le cadre d’une audition libre.» 
 
Le policier a finalement été condamné à trois mois de prison avec sursis. Le tribunal a également refusé la demande de non-inscription de la condamnation sur son casier judiciaire. 

Rédigé par Garance Colbert le Mercredi 10 Juin 2020 à 08:40 | Lu 4948 fois