Tahiti, le 2 décembre 2025 - L’association du Festival international du film documentaire océanien (Afifo) a divulgué ce mardi les noms des membres du jury du Fifo 2026 qui sera présidé par Aaron Sala, “leader du tourisme régénératif à Hawai’i”. L’Afifo a par ailleurs décidé de dédier cette 23e édition à Mareva Leu.
L’association du Festival international du film documentaire océanien continue à prendre de l’ampleur dans le monde audiovisuel du Pacifique puisqu’elle a reçu 178 films documentaires et cinquante films de fiction pour cette 23e édition du Fifo qui aura lieu du 6 au 15 février à Te Fare Tauhiti Nui - Maison de la culture.
Avant de débuter la conférence de presse, mardi, le directeur de Polynésie La 1ère, Jean-Philippe Lemée, ainsi que la déléguée générale de l’Afifo, Laura Théron, ont rendu hommage à Mareva Leu, ancienne déléguée générale du Fifo décédée le mois dernier. “Son engagement, sa générosité, sa présence dans notre communauté culturelle et audiovisuelle laissent une empreinte précieuse”, a affirmé Jean-Philippe Lemée.
Laura Théron a, pour sa part, indiqué que ce Fifo revêt une “dimension particulière” puisque l’Afifo le dédie à Mareva Leu qui a été pendant plusieurs années “l'une des voix et l'un des moteurs du festival (…). Son regard, son intelligence et son engagement ont profondément marqué l'ADN du Fifo et toutes celles et ceux qui ont travaillé à ses côtés (…). Lui dédier cette édition, c'est reconnaître l'importance de son engagement, mais c'est surtout affirmer que son esprit continue d'accompagner le festival et continue de nous accompagner.”
L’association du Festival international du film documentaire océanien continue à prendre de l’ampleur dans le monde audiovisuel du Pacifique puisqu’elle a reçu 178 films documentaires et cinquante films de fiction pour cette 23e édition du Fifo qui aura lieu du 6 au 15 février à Te Fare Tauhiti Nui - Maison de la culture.
Avant de débuter la conférence de presse, mardi, le directeur de Polynésie La 1ère, Jean-Philippe Lemée, ainsi que la déléguée générale de l’Afifo, Laura Théron, ont rendu hommage à Mareva Leu, ancienne déléguée générale du Fifo décédée le mois dernier. “Son engagement, sa générosité, sa présence dans notre communauté culturelle et audiovisuelle laissent une empreinte précieuse”, a affirmé Jean-Philippe Lemée.
Laura Théron a, pour sa part, indiqué que ce Fifo revêt une “dimension particulière” puisque l’Afifo le dédie à Mareva Leu qui a été pendant plusieurs années “l'une des voix et l'un des moteurs du festival (…). Son regard, son intelligence et son engagement ont profondément marqué l'ADN du Fifo et toutes celles et ceux qui ont travaillé à ses côtés (…). Lui dédier cette édition, c'est reconnaître l'importance de son engagement, mais c'est surtout affirmer que son esprit continue d'accompagner le festival et continue de nous accompagner.”
“Être prise par l'émotion, rire et pleurer”
Pour ce qui est de l’organisation du festival, la déléguée générale de l’Afifo Laura Théron a souligné que cet événement se déroulera cette année encore en “format hybride”, c’est-à-dire en présentiel mais aussi en ligne, car cela “permet au public de tous les pays d'Océanie, mais aussi de l'Hexagone et de l'Outre-mer français, de découvrir les films en version numérique, de nous suivre, évidemment en plus de notre public local qui est parfois éloigné ou empêché”.
Aaron Sala assurera la présidence du jury. Il a été le directeur général du 13e Festival des arts et des cultures du Pacifique (FestPAC) qui a eu lieu à Hawai’i l’an dernier. À ses côtés, Anusha Duray, responsable des acquisitions pour la National Indigenous Television (NITV) en Australie, Taualeo’o Stephen Stehlin, producteur de télévision néo-zélandais, Delphine Ollier-Vindin, à l’origine du festival Récif en Nouvelle-Calédonie, Lucile Guichet, journaliste à Polynésie La 1ère, et l’artiste tahitien Tuarii Tracqui.
Lucile Guichet affirme que ce qui est important pour elle, c’est “d'être vraiment absorbée par le film. Ce qui compte pour moi, c'est l'émotion. Je veux oublier le travail de réalisation, les détails techniques de son, de montage. Je veux vraiment être absorbée dans le film, être prise par l'émotion et rire, pleurer, comme c'est arrivé parfois avec d'autres films que j'ai vus, lors des éditions précédentes. Mais vraiment être embarquée dans le film et qu'on arrive à être complètement dedans et à oublier tout le reste.”
Quant à Tuarii Tracqui, il attend de voir “ce que vont raconter les films, le regard qui est porté et par qui il est porté. Après, chacun a le droit d’avoir son avis. Ce sera un débat d'idées et de convictions.”
Aaron Sala assurera la présidence du jury. Il a été le directeur général du 13e Festival des arts et des cultures du Pacifique (FestPAC) qui a eu lieu à Hawai’i l’an dernier. À ses côtés, Anusha Duray, responsable des acquisitions pour la National Indigenous Television (NITV) en Australie, Taualeo’o Stephen Stehlin, producteur de télévision néo-zélandais, Delphine Ollier-Vindin, à l’origine du festival Récif en Nouvelle-Calédonie, Lucile Guichet, journaliste à Polynésie La 1ère, et l’artiste tahitien Tuarii Tracqui.
Lucile Guichet affirme que ce qui est important pour elle, c’est “d'être vraiment absorbée par le film. Ce qui compte pour moi, c'est l'émotion. Je veux oublier le travail de réalisation, les détails techniques de son, de montage. Je veux vraiment être absorbée dans le film, être prise par l'émotion et rire, pleurer, comme c'est arrivé parfois avec d'autres films que j'ai vus, lors des éditions précédentes. Mais vraiment être embarquée dans le film et qu'on arrive à être complètement dedans et à oublier tout le reste.”
Quant à Tuarii Tracqui, il attend de voir “ce que vont raconter les films, le regard qui est porté et par qui il est porté. Après, chacun a le droit d’avoir son avis. Ce sera un débat d'idées et de convictions.”
“Un lieu d'échange, de débat et pourquoi pas de décisions”
Lors de ce Fifo 2026 le public pourra apprécier “des récits ancrés dans les mémoires et les héritages de notre région, des films qui revisitent les fractures coloniales et les luttes politiques, et des films qui donnent l'alerte sur nos environnements qui sont menacés”, indique Laura Théron.
Les femmes sont également mises en avant avec Before the Moon Falls, qui raconte la “quête de guérison de l’écrivaine samoane Sia Figiel”, ou encore Ma Rue, qui “révèle le parcours d’une femme en reconstruction à Papeete”, indique-t-elle.
“Elles sont porteuses de récits essentiels pour comprendre notre région, notre grande région (…). L'Océanie ne doit pas seulement être filmée, elle doit être racontée par les Océaniens eux-mêmes”, poursuit le directeur de Polynésie La 1ère.
Enfin, pour le directeur de Te Fare Tauhiti Nui - Maison de la culture, Vaitua Tokoragi, cette 23e édition “s'annonce extrêmement riche et profondément humaine (…) Chaque année, on se renouvelle (…) on monte en puissance, en audace. Et je trouve ça vraiment formidable. On dit aussi souvent chaque année que le Fifo, c'est le miroir de l'Océanie.”
Vaitua Tokoragi reconnaît que le Fifo est “un lieu d'échange, de débat et pourquoi pas de décisions, vu les sujets qui sont évoqués, puisque nous avons la chance aussi que le Fifo soit avant tout un événement très engagé”. Il invite même les “décideurs” du Fenua à participer à cet événement “puisque c'est ce que permet l'audiovisuel, d'être aussi une aide, un outil, des éléments d'aide à la décision pour l'ensemble de nos décideurs”.
Les femmes sont également mises en avant avec Before the Moon Falls, qui raconte la “quête de guérison de l’écrivaine samoane Sia Figiel”, ou encore Ma Rue, qui “révèle le parcours d’une femme en reconstruction à Papeete”, indique-t-elle.
“Elles sont porteuses de récits essentiels pour comprendre notre région, notre grande région (…). L'Océanie ne doit pas seulement être filmée, elle doit être racontée par les Océaniens eux-mêmes”, poursuit le directeur de Polynésie La 1ère.
Enfin, pour le directeur de Te Fare Tauhiti Nui - Maison de la culture, Vaitua Tokoragi, cette 23e édition “s'annonce extrêmement riche et profondément humaine (…) Chaque année, on se renouvelle (…) on monte en puissance, en audace. Et je trouve ça vraiment formidable. On dit aussi souvent chaque année que le Fifo, c'est le miroir de l'Océanie.”
Vaitua Tokoragi reconnaît que le Fifo est “un lieu d'échange, de débat et pourquoi pas de décisions, vu les sujets qui sont évoqués, puisque nous avons la chance aussi que le Fifo soit avant tout un événement très engagé”. Il invite même les “décideurs” du Fenua à participer à cet événement “puisque c'est ce que permet l'audiovisuel, d'être aussi une aide, un outil, des éléments d'aide à la décision pour l'ensemble de nos décideurs”.
Laura Théron, déléguée générale de l’Afifo “Une chasse active”
“On reçoit quelques-uns des films sur la fin du premier semestre de l'année. Ensuite, on commence une chasse active, c'est-à-dire qu'on rappelle aux gens que l'on est en appel à films (…). On va regarder les catalogues, des fonds de soutien à l'audiovisuel un peu partout dans le monde, pour regarder s'ils ont des films qui traitent de l'Océanie (…). Pour les fictions, on va regarder s'il y a des films faits par l'Océanie, parce qu’on sélectionne uniquement des productions océaniennes pour les fictions (…). Et à partir de là, on fait une vraie chasse journalistique, on essaie de trouver le nom de la réalisatrice, ou du réalisateur, ou des producteurs, et ensuite on va chercher des contacts et on essaie de les contacter. (…)
Certains connaissent déjà le festival, car le Fifo a une vraie réputation à l'international dans la région. En fait (…) on est le seul festival de documentaires en Océanie qui ne parle que de l'Océanie (…) et donc on est considéré dans la région un peu comme un festival autochtone, ce n'est pas forcément la ligne éditoriale exactement du festival, mais on a ce positionnement océanien, cette forte identité océanienne qu'on doit au fondateur du Fifo qui n'est pas qu'un rendez-vous audiovisuel, c'est un vrai événement culturel (…). Cette année, j'ai reçu, 80 films sur les quinze derniers jours de l'appel à films et on commence à se tranquilliser quand on a à peu près 120, 130 films (…) car on estime avoir suffisamment de films pour faire une sélection équitable (…), le privilège du choix”.
Certains connaissent déjà le festival, car le Fifo a une vraie réputation à l'international dans la région. En fait (…) on est le seul festival de documentaires en Océanie qui ne parle que de l'Océanie (…) et donc on est considéré dans la région un peu comme un festival autochtone, ce n'est pas forcément la ligne éditoriale exactement du festival, mais on a ce positionnement océanien, cette forte identité océanienne qu'on doit au fondateur du Fifo qui n'est pas qu'un rendez-vous audiovisuel, c'est un vrai événement culturel (…). Cette année, j'ai reçu, 80 films sur les quinze derniers jours de l'appel à films et on commence à se tranquilliser quand on a à peu près 120, 130 films (…) car on estime avoir suffisamment de films pour faire une sélection équitable (…), le privilège du choix”.
Lucile Guichet, journaliste et membre du jury “J'ai fait mon premier documentaire en 2021 et le Fifo a été un de mes moteurs”
“J'ai été très honorée lorsqu’on m’a annoncé que je faisais partie du jury, ça va être une expérience magnifique. On ne fait peut-être pas partie de cette génération qui a grandi avec le Fifo, mais on a mûri avec. Dans le milieu de l'audiovisuel dans lequel je travaille, le Fifo c'est quelque chose qui nous pousse. J'ai fait mon premier documentaire en 2021 et le Fifo a été un de mes moteurs (…) et de passer de l'autre côté et de faire partie du jury et de découvrir toute cette fenêtre sur l'Océanie, c'est un honneur et un privilège.
Le documentaire portait sur l’ice et s’intitulait Sana, le cristal qui consume. J’étais partie pour une diffusion télé sur un format plus court. Le hasard et surtout les personnages que j'ai suivis pendant un an, avec Patita Savea à la caméra, ont fait que j'ai voulu aller sur un format plus long car le sujet était vraiment fort et les personnages très courageux de témoigner à visage découvert. Et là on pense au Fifo, c'est peut-être une autre façon d'aborder les choses, de prendre plus du recul par rapport à cette thématique, de ne pas avoir un regard de journaliste local mais un regard de réalisatrice et c'est très difficile. Ce n’est pas du tout le même exercice, et la même écriture. Et j’ai fait le pari de ne pas poser ma voix, de ne pas écrire le commentaire et j'ai confié ça à Chantal Spitz, l'écrivaine. C’est elle qui a écrit et posé sa voix, elle avait carte blanche. Donc c'est pas du tout le même travail que le travail de journaliste.”
Le documentaire portait sur l’ice et s’intitulait Sana, le cristal qui consume. J’étais partie pour une diffusion télé sur un format plus court. Le hasard et surtout les personnages que j'ai suivis pendant un an, avec Patita Savea à la caméra, ont fait que j'ai voulu aller sur un format plus long car le sujet était vraiment fort et les personnages très courageux de témoigner à visage découvert. Et là on pense au Fifo, c'est peut-être une autre façon d'aborder les choses, de prendre plus du recul par rapport à cette thématique, de ne pas avoir un regard de journaliste local mais un regard de réalisatrice et c'est très difficile. Ce n’est pas du tout le même exercice, et la même écriture. Et j’ai fait le pari de ne pas poser ma voix, de ne pas écrire le commentaire et j'ai confié ça à Chantal Spitz, l'écrivaine. C’est elle qui a écrit et posé sa voix, elle avait carte blanche. Donc c'est pas du tout le même travail que le travail de journaliste.”
Tuarii Tracqui, membre du jury “Prendre les rênes de notre parole, il n'est jamais trop tard”
“J’ai été extrêmement fier lorsqu’on m’a appelé pour faire partie du jury parce que bien évidemment, je connais le Fifo en tant que spectateur, je suis venu ici en tant qu'étudiant, quand j'étais à l'université en reo tahiti. Et puis je suis le fils de Manouche Lehartel, donc depuis la création du Fifo, je traîne dans les couloirs de la Maison de la culture. Mes premières interventions dans le Fifo, c'était pour les documentaires. Et tout ce qui relève des documentaires, dans l'audiovisuel, c'est quand même quelque chose de très spécialisé et de très particulier, surtout au niveau de la documentation, il ne faut pas raconter n'importe quoi.
Je suis plutôt porté sur l'acting, mais ça se rejoint d'une manière ou d'une autre, et tout ça tourne autour des métiers de l'audiovisuel. Oui, on peut le dire, avec les années et le développement de cette industrie audiovisuelle, ici, chez nous, à Tahiti et dans toute la Polynésie française, je pense que tout ça a mené à cultiver aussi chez moi cette envie de travailler dans l'audiovisuel (…). ‘Il faut que l'on parle de nous’, on dirait que c'est une phrase qu'on a prise derrière une boîte de céréales ! Aujourd'hui encore, il y a des livres qui sont des sources hyper importantes pour nous, ne serait-ce qu'à l'université (…) mais qui sont écrits par des missionnaires ou par des explorateurs européens de l'époque. On ne peut pas refaire l'histoire, notre culture, c'est une culture orale mais aujourd'hui, si on peut casser la chaîne et maintenant prendre les rênes de notre parole et de notre histoire et que ce soit nous qui racontions tout ça, on va le faire maintenant, il n'est jamais trop tard.”
Je suis plutôt porté sur l'acting, mais ça se rejoint d'une manière ou d'une autre, et tout ça tourne autour des métiers de l'audiovisuel. Oui, on peut le dire, avec les années et le développement de cette industrie audiovisuelle, ici, chez nous, à Tahiti et dans toute la Polynésie française, je pense que tout ça a mené à cultiver aussi chez moi cette envie de travailler dans l'audiovisuel (…). ‘Il faut que l'on parle de nous’, on dirait que c'est une phrase qu'on a prise derrière une boîte de céréales ! Aujourd'hui encore, il y a des livres qui sont des sources hyper importantes pour nous, ne serait-ce qu'à l'université (…) mais qui sont écrits par des missionnaires ou par des explorateurs européens de l'époque. On ne peut pas refaire l'histoire, notre culture, c'est une culture orale mais aujourd'hui, si on peut casser la chaîne et maintenant prendre les rênes de notre parole et de notre histoire et que ce soit nous qui racontions tout ça, on va le faire maintenant, il n'est jamais trop tard.”






































