Tahiti, le 23 juillet 2025 - Nous avons consacré deux articles, les 8 et 17 juillet, au litige, évoqué devant le tribunal administratif en audience publique, opposant un enseignant-chercheur à l’Université de la Polynésie française, dans le cadre d’une procédure disciplinaire. Nous relayons ici le droit de réponse qu’a souhaité voir publié cet enseignant.
Le tribunal administratif a rejeté, le 17 juillet dernier, la requête d'un Maître de conférences en géographie et urbanisme de l'Université de la Polynésie française, Anthony Tchékémian, qui demandait l'annulation d'une sanction disciplinaire le concernant. Fin 2024, ce professeur avait en effet été suspendu de l’ensemble de ses activités, fonctions et responsabilités. Tel que l’a révélé l’audience publique de la juridiction administrative, le 8 juillet dernier, cette mesure disciplinaire conservatoire avait fait suite à des accusations de harcèlement moral et de propos à caractère sexuels et racistes émanant de collègues et d'élèves de cet enseignant, à l'université. Il lui avait également été interdit d'accéder aux locaux et au campus et de prendre contact, sous aucune forme, avec ses élèves.
L’enseignant chercheur, dont le nom a été cité dans les deux articles que nous avons consacrés à son litige avec l’Université de la Polynésie française souhaite exercer un droit de réponse. Nous en relayons ici les éléments principaux : “Contrairement à ce que laisse entendre le titre [de l’article du 8 juillet, NDLR], je ne fais pas l’objet d’une suspension disciplinaire, mais d’une mesure conservatoire exceptionnelle de 8 mois – alors que la durée maximale prévue pour les autres fonctionnaires est de 4 mois. C’est cette mesure qui fait l’objet d’un recours devant le tribunal administratif, car elle soulève de sérieuses questions de constitutionnalité. Cette durée disproportionnée porte atteinte à deux principes fondamentaux : l’indépendance des enseignants-chercheurs, garantie par la Constitution et l’égalité devant la loi, en l’absence de toute justification objective à ce traitement plus sévère. (…) Mais surtout votre article viole le principe fondamental de la présomption d’innocence : aucun jugement n’a été rendu à ce jour ; votre article reprend les propos, non vérifiés de la partie adverse, comme s’ils étaient avérés ; la présentation de l’article est univoque, partiale, et clairement à charge.
Je déplore que mon nom soit ainsi exposé dans votre journal alors que dans d’autre affaires, y compris criminelles, l’anonymat est la règle. Enfin, je tiens à rétablir la vérité : je n’ai jamais été condamné ; mon engagement professionnel, mes articles et ouvrages sur et pour la Polynésie, mes actions associatives locales et le soutien de nombreux étudiants et collègues contredisent frontalement les insinuations portées contre moi. Me faire passer, sans preuve ni jugement, pour un “harceleur”, un “raciste” est non seulement faux, mais profondément injurieux.”
Suspension maintenue
Dans la décision rendue jeudi 17 juillet, la juridiction rappelle qu'il ressort des éléments du dossier que quatre témoignages d'élèves et d'enseignants ainsi qu'un avis du référent déontologue et deux comptes-rendus d'entretiens dressés par la “cellule de recueil et de traitement des signalements de risques psycho-sociaux et de violences”, imputaient au professeur des “propos déplacés”, des agissements humiliants, du harcèlement, “voire une attitude colérique et menaçante”. Un comportement “déjà relevé” en 2022 à l'occasion d'une première procédure disciplinaire.
Malgré les dénégations de l'intéressé, le tribunal administratif estime, dans sa décision du 17 juillet dernier, que “même si la matérialité des faits est contestée”, ledit comportement de l’enseignant a causé, “auprès de publics différents”, une “dégradation manifeste du climat de travail”.
Le tribunal administratif confirme par ailleurs que le président de l'UPF avait la capacité de suspendre cet enseignant au motif que les faits imputés à Anthony Tchékémian “revêtaient un caractère suffisant de vraisemblance et de gravité et que la poursuite de ses activités au sein de l’université présentait, en l'espèce, des inconvénients suffisamment sérieux pour le service ou pour le déroulement des procédures en cours”.
Le tribunal administratif a rejeté, le 17 juillet dernier, la requête d'un Maître de conférences en géographie et urbanisme de l'Université de la Polynésie française, Anthony Tchékémian, qui demandait l'annulation d'une sanction disciplinaire le concernant. Fin 2024, ce professeur avait en effet été suspendu de l’ensemble de ses activités, fonctions et responsabilités. Tel que l’a révélé l’audience publique de la juridiction administrative, le 8 juillet dernier, cette mesure disciplinaire conservatoire avait fait suite à des accusations de harcèlement moral et de propos à caractère sexuels et racistes émanant de collègues et d'élèves de cet enseignant, à l'université. Il lui avait également été interdit d'accéder aux locaux et au campus et de prendre contact, sous aucune forme, avec ses élèves.
L’enseignant chercheur, dont le nom a été cité dans les deux articles que nous avons consacrés à son litige avec l’Université de la Polynésie française souhaite exercer un droit de réponse. Nous en relayons ici les éléments principaux : “Contrairement à ce que laisse entendre le titre [de l’article du 8 juillet, NDLR], je ne fais pas l’objet d’une suspension disciplinaire, mais d’une mesure conservatoire exceptionnelle de 8 mois – alors que la durée maximale prévue pour les autres fonctionnaires est de 4 mois. C’est cette mesure qui fait l’objet d’un recours devant le tribunal administratif, car elle soulève de sérieuses questions de constitutionnalité. Cette durée disproportionnée porte atteinte à deux principes fondamentaux : l’indépendance des enseignants-chercheurs, garantie par la Constitution et l’égalité devant la loi, en l’absence de toute justification objective à ce traitement plus sévère. (…) Mais surtout votre article viole le principe fondamental de la présomption d’innocence : aucun jugement n’a été rendu à ce jour ; votre article reprend les propos, non vérifiés de la partie adverse, comme s’ils étaient avérés ; la présentation de l’article est univoque, partiale, et clairement à charge.
Je déplore que mon nom soit ainsi exposé dans votre journal alors que dans d’autre affaires, y compris criminelles, l’anonymat est la règle. Enfin, je tiens à rétablir la vérité : je n’ai jamais été condamné ; mon engagement professionnel, mes articles et ouvrages sur et pour la Polynésie, mes actions associatives locales et le soutien de nombreux étudiants et collègues contredisent frontalement les insinuations portées contre moi. Me faire passer, sans preuve ni jugement, pour un “harceleur”, un “raciste” est non seulement faux, mais profondément injurieux.”
Suspension maintenue
Dans la décision rendue jeudi 17 juillet, la juridiction rappelle qu'il ressort des éléments du dossier que quatre témoignages d'élèves et d'enseignants ainsi qu'un avis du référent déontologue et deux comptes-rendus d'entretiens dressés par la “cellule de recueil et de traitement des signalements de risques psycho-sociaux et de violences”, imputaient au professeur des “propos déplacés”, des agissements humiliants, du harcèlement, “voire une attitude colérique et menaçante”. Un comportement “déjà relevé” en 2022 à l'occasion d'une première procédure disciplinaire.
Malgré les dénégations de l'intéressé, le tribunal administratif estime, dans sa décision du 17 juillet dernier, que “même si la matérialité des faits est contestée”, ledit comportement de l’enseignant a causé, “auprès de publics différents”, une “dégradation manifeste du climat de travail”.
Le tribunal administratif confirme par ailleurs que le président de l'UPF avait la capacité de suspendre cet enseignant au motif que les faits imputés à Anthony Tchékémian “revêtaient un caractère suffisant de vraisemblance et de gravité et que la poursuite de ses activités au sein de l’université présentait, en l'espèce, des inconvénients suffisamment sérieux pour le service ou pour le déroulement des procédures en cours”.





































