Washington, Etats-Unis | AFP | mardi 28/01/2020 - Donald Trump dévoile mardi son plan de paix pour le Proche-Orient, salué comme "historique" par Israël mais qui n'a que peu de chances d'aboutir tant il est rejeté d'avance, avec force, par les Palestiniens.
Après plus de deux ans de travail discret et plusieurs reports, le président des Etats-Unis a donné rendez-vous à 12H00 (17H00 GMT) pour son "très grand plan".
Comme pour mieux souligner à quel point Washington s'est rapproché de l'Etat hébreu sous sa présidence, il sera accompagné, pour cette annonce solennelle depuis la Maison Blanche, du Premier ministre israélien, son "grand ami" Benjamin Netanyahu, reçu dès lundi dans le Bureau ovale.
L'ex-homme d'affaires new-yorkais, qui se targue d'être un négociateur hors pair, avait confié au printemps 2017 à son gendre et conseiller Jared Kushner, novice en politique, l'épineuse tâche de concocter une proposition susceptible d'aboutir à "l'accord ultime" entre Israéliens et Palestiniens. L'objectif : réussir là où tous ses prédécesseurs ont échoué.
"Cela fait de nombreuses, nombreuses, nombreuses années, des décennies et des siècles, que l'on recherche la paix au Proche-Orient. Et ça, c'est une occasion d'y parvenir", a-t-il réaffirmé lundi avec Benjamin Netanyahu.
"Je pense que (ce plan) a une chance" de favoriser la paix, a-t-il ajouté, affichant un optimisme à toute épreuve malgré le "non" catégorique de l'Autorité palestinienne, qui juge que Washington n'a plus la crédibilité nécessaire pour agir en médiateur après une série de décisions favorables à Israël.
"Nous pensons qu'in fine, nous aurons le soutien des Palestiniens", s'est-il même risqué à prédire, misant sur l'appui, loin d'être acquis, des autres pays arabes.
Selon de hauts responsables palestiniens, le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a refusé au cours des derniers mois les offres de dialogue du président américain et juge son plan "déjà mort".
Et le Premier ministre palestinien, Mohammed Shtayyeh, a appelé par avance la communauté internationale à boycotter le projet, contraire selon lui au droit international.
"Ce n'est pas un plan de paix pour le Moyen-Orient", a-t-il martelé, jugeant que l'initiative visait avant tout à protéger "Trump de la destitution" et "Netanyahu de la prison".
Signe que le calendrier est délicat, à un mois de nouvelles élections en Israël où Benjamin Netanyahu est aux prises avec une inculpation pour corruption, le locataire de la Maison Blanche a aussi reçu lundi son principal opposant, Benny Gantz.
Mais c'est avec "Bibi" qu'il a choisi d'apparaître devant les caméras, et le Premier ministre israélien n'a pas dissimulé son enthousiasme.
"Merci pour tout ce que vous avez fait pour Israël", a-t-il lancé, citant la ligne dure adoptée contre l'Iran, la reconnaissance de Jérusalem comme capitale de l'Etat hébreu ou encore la décision de ne plus considérer les colonies israéliennes en Cisjordanie comme "contraires au droit international".
Mardi, l'armée israélienne a annoncé avoir renforcé sa présence dans la vallée du Jourdain, zone stratégique de la Cisjordanie occupée.
Selon les Palestiniens, le plan américain comprend l'annexion par Israël de cette vaste zone stratégique et des colonies en Territoires palestiniens, ainsi que la reconnaissance officielle de Jérusalem comme seule capitale d'Israël.
Dimanche, Saëb Erekat, secrétaire général de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), a indiqué à l'AFP qu'il se réservait le droit de se retirer des accords d'Oslo, qui encadrent leurs relations avec Israël.
Aux termes de l'accord intérimaire dit d'Oslo II de septembre 1995 entre l'OLP et Israël, la Cisjordanie avait été partagée en trois zones: A, sous contrôle civil et sécuritaire palestinien, B, sous contrôle civil palestinien et sécuritaire israélien, et C, sous contrôle civil et sécuritaire israélien.
Or le plan de Donald Trump "va transformer l'occupation temporaire en occupation permanente", a dénoncé Saëb Erekat.
Le projet américain a aussi été rejeté par le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, enclave palestinienne de deux millions d'habitants séparée géographiquement de la Cisjordanie, où se limite l'autorité de Mahmoud Abbas.
Malgré son hostilité au Fatah du président palestinien, le mouvement islamiste a confirmé sa participation à une rencontre "d'urgence" mardi à Ramallah, où Mahmoud Abbas doit diriger en soirée une réunion des factions palestiniennes.
Le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, a mis en garde contre une "nouvelle phase" de la lutte palestinienne contre l'occupation israélienne.
Les Etats-Unis ont présenté en juin le volet économique de leur plan, qui prévoit environ 50 milliards de dollars d'investissements internationaux dans les Territoires palestiniens et les pays arabes voisins sur dix ans. Mais les détails concrets de ce projet restent l'objet de spéculations.
Y aura-t-il un Etat palestinien dans la proposition américaine? Le mystère demeure. Mais Donald Trump et Jared Kushner ont refusé jusqu'ici d'utiliser le terme, rompant avec la position traditionnelle de la communauté internationale en faveur d'une solution "à deux Etats".
Après plus de deux ans de travail discret et plusieurs reports, le président des Etats-Unis a donné rendez-vous à 12H00 (17H00 GMT) pour son "très grand plan".
Comme pour mieux souligner à quel point Washington s'est rapproché de l'Etat hébreu sous sa présidence, il sera accompagné, pour cette annonce solennelle depuis la Maison Blanche, du Premier ministre israélien, son "grand ami" Benjamin Netanyahu, reçu dès lundi dans le Bureau ovale.
L'ex-homme d'affaires new-yorkais, qui se targue d'être un négociateur hors pair, avait confié au printemps 2017 à son gendre et conseiller Jared Kushner, novice en politique, l'épineuse tâche de concocter une proposition susceptible d'aboutir à "l'accord ultime" entre Israéliens et Palestiniens. L'objectif : réussir là où tous ses prédécesseurs ont échoué.
"Cela fait de nombreuses, nombreuses, nombreuses années, des décennies et des siècles, que l'on recherche la paix au Proche-Orient. Et ça, c'est une occasion d'y parvenir", a-t-il réaffirmé lundi avec Benjamin Netanyahu.
"Je pense que (ce plan) a une chance" de favoriser la paix, a-t-il ajouté, affichant un optimisme à toute épreuve malgré le "non" catégorique de l'Autorité palestinienne, qui juge que Washington n'a plus la crédibilité nécessaire pour agir en médiateur après une série de décisions favorables à Israël.
- "Déjà mort" -
"Nous pensons qu'in fine, nous aurons le soutien des Palestiniens", s'est-il même risqué à prédire, misant sur l'appui, loin d'être acquis, des autres pays arabes.
Selon de hauts responsables palestiniens, le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a refusé au cours des derniers mois les offres de dialogue du président américain et juge son plan "déjà mort".
Et le Premier ministre palestinien, Mohammed Shtayyeh, a appelé par avance la communauté internationale à boycotter le projet, contraire selon lui au droit international.
"Ce n'est pas un plan de paix pour le Moyen-Orient", a-t-il martelé, jugeant que l'initiative visait avant tout à protéger "Trump de la destitution" et "Netanyahu de la prison".
Signe que le calendrier est délicat, à un mois de nouvelles élections en Israël où Benjamin Netanyahu est aux prises avec une inculpation pour corruption, le locataire de la Maison Blanche a aussi reçu lundi son principal opposant, Benny Gantz.
Mais c'est avec "Bibi" qu'il a choisi d'apparaître devant les caméras, et le Premier ministre israélien n'a pas dissimulé son enthousiasme.
"Merci pour tout ce que vous avez fait pour Israël", a-t-il lancé, citant la ligne dure adoptée contre l'Iran, la reconnaissance de Jérusalem comme capitale de l'Etat hébreu ou encore la décision de ne plus considérer les colonies israéliennes en Cisjordanie comme "contraires au droit international".
Mardi, l'armée israélienne a annoncé avoir renforcé sa présence dans la vallée du Jourdain, zone stratégique de la Cisjordanie occupée.
- 50 milliards -
Selon les Palestiniens, le plan américain comprend l'annexion par Israël de cette vaste zone stratégique et des colonies en Territoires palestiniens, ainsi que la reconnaissance officielle de Jérusalem comme seule capitale d'Israël.
Dimanche, Saëb Erekat, secrétaire général de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), a indiqué à l'AFP qu'il se réservait le droit de se retirer des accords d'Oslo, qui encadrent leurs relations avec Israël.
Aux termes de l'accord intérimaire dit d'Oslo II de septembre 1995 entre l'OLP et Israël, la Cisjordanie avait été partagée en trois zones: A, sous contrôle civil et sécuritaire palestinien, B, sous contrôle civil palestinien et sécuritaire israélien, et C, sous contrôle civil et sécuritaire israélien.
Or le plan de Donald Trump "va transformer l'occupation temporaire en occupation permanente", a dénoncé Saëb Erekat.
Le projet américain a aussi été rejeté par le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, enclave palestinienne de deux millions d'habitants séparée géographiquement de la Cisjordanie, où se limite l'autorité de Mahmoud Abbas.
Malgré son hostilité au Fatah du président palestinien, le mouvement islamiste a confirmé sa participation à une rencontre "d'urgence" mardi à Ramallah, où Mahmoud Abbas doit diriger en soirée une réunion des factions palestiniennes.
Le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, a mis en garde contre une "nouvelle phase" de la lutte palestinienne contre l'occupation israélienne.
Les Etats-Unis ont présenté en juin le volet économique de leur plan, qui prévoit environ 50 milliards de dollars d'investissements internationaux dans les Territoires palestiniens et les pays arabes voisins sur dix ans. Mais les détails concrets de ce projet restent l'objet de spéculations.
Y aura-t-il un Etat palestinien dans la proposition américaine? Le mystère demeure. Mais Donald Trump et Jared Kushner ont refusé jusqu'ici d'utiliser le terme, rompant avec la position traditionnelle de la communauté internationale en faveur d'une solution "à deux Etats".