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Tropical Bowls : l'alternative pour une vaisselle durable


PAPEETE, le 6 septembre 2018 - Maeta Maamaatuaiahutapu et Lin Ken ont lancé Tropical Bowls. Une marque qui vend des bols fabriqués à partir de coques de noix de coco. L'idée étant de proposer des produits de substitut au plastique et au verre (car lui aussi a un impact sur l'environnement).

Le couple est installé sur la presqu'île, à Toahotu. Elle, Maeta Maamaatuaiahutapu a 20 ans. Lui, Lin Ken a 23 ans. "L'idée vient de Maeta", insiste Lin Ken qui adhère, suit, accompagne, avance sur le même chemin. "C'est venu début août", indique Maeta Maamaatuaiahutapu. "En deux jours on avait lancé le projet."

Le projet consiste à fabriquer des bols à partir de noix de coco. "Cela permet de proposer une alternative au plastique, très polluant, mais aussi au verre car, en soit, le verre est durable, recyclable mais sa fabrication est énergétivore".

Les coques sont brossées, poncées, nettoyées, stabilisées dans le petit garage du couple. Maeta et Lin s'y installent en fonction de la demande pour fabriquer des ustensiles utilisables en cuisine comme n'importe quel autre récipient. "Il suffit de les nettoyer avec du produit vaisselle classique, de les laisser sécher et, pour qu'il garde leur brillance, de passer de l'huile alimentaire comme de l'huile de lin ou bien de l'huile de coco toutes les quinze utilisations."

Salades de fruits, smoothies, poisson cru…

Maeta Maamaatuaiahutapu et Lin Ken mangent désormais avec. "On y met des salades de fruits, des smoothies, du poisson cru. On peut vraiment y mettre n'importe quelle recette, même avec du jus ou de la sauce."

Lin Ken, agriculteur, a longtemps fréquenté les marchés de Pirae et de Papeete. "Pendant cinq ans, j'ai vu toutes ces noix de coco découpées, leur chair pressée et puis les coques jetées. Les sacs vont au dépotoir, des tonnes de sacs. Ils sont brûlés, servent parfois aux élevages de porcs, alors que l'on peut les valoriser."

Le gisement des coques une fois vidées est important et ne risque pas de s'effondrer dans les années à venir.

Esthétique, nouveauté et créativité

Le grand-père de Maeta Maamaatuaiahutapu travaillait déjà les coques de noix de coco pour faire des objets de décoration, de petits meubles. La jeune femme, elle, aime "la gastronomie, la nouveauté, l'esthétique, la créativité". Elle a des idées par milliers.

"On a déjà eu plein de projets qui n'ont pas aboutis faute de moyens". Pour Tropical Bowls, ils avaient déjà tous les outils à la maison pour travailler. "On a simplement investi dans un touret", précise Lin Ken. Le duo a donc pu concrétiser son idée sans attendre. "On s'y est mis du jour au lendemain."

En un mois, ils ont réglé les formalités règlementaires et administratives pour avancer dans les règles. Ils ont déjà écoulé plus de 400 bols. Le succès est au rendez-vous. Le duo livre les commandes une à deux fois semaines sur Tahiti.

Les bols existent en deux formats, l'un plus profond que l'autre. Ils sont pris de court devant l'engouement de toute cette aventure. "Il y a des particuliers surtout mais aussi, petit à petit des pensions, qui s'intéressent aux bols. On ne dort plus beaucoup", admet Maeta Maamaatuaiahutapu qui en plus suit un master en droit des affaires à l'université de Polynésie française. "J'ai des cours seulement le soir."

Pour l'heure des proches viennent en cas de besoin leur prêter main forte. Mais si jamais la commande continue à augmenter, si les hôtels s'y mettent, ils pourraient avoir besoin d'embaucher. Un cas typique d'économique sociale, solidaire, durable et écologique.

Pratique

Facebook : Tropical Bowls
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Instagram : @tropicalbowls


Rédigé par Delphine Barrais le Jeudi 6 Septembre 2018 à 09:23 | Lu 16224 fois