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Trois ans ferme pour avoir braqué des gendarmes


Tahiti, le 19 décembre 2019 - Un multirécidiviste de 27 ans a été présenté en comparution immédiate jeudi pour répondre de plusieurs épisodes de violences. Le 8 septembre, il avait notamment braqué des gendarmes à Faa’a en utilisant une arme factice. Jugé en état de récidive légale, il a été condamné à quatre ans de prison dont un an avec sursis.

Un individu déjà condamné à sept reprises a été présenté devant le tribunal correctionnel jeudi pour répondre de « violences volontaires avec arme » et de « violences habituelles ». Le 8 septembre, les gendarmes avaient été appelés en renfort par les policiers municipaux de Faa’a pour maîtriser un individu retranché dans une maison abandonné. Très excité, l’homme jetait des bouteilles en verre sur des passants. A la vue des militaires, le prévenu les avait mis en joug avec une arme de poing qui était en fait un pistolet factice qu’il avait ensuite jeté avant d’être interpellé.

Déféré au tribunal pour ces faits et placé sous contrôle judiciaire, l’homme avait rapidement refait parler de lui. Le 4 décembre, il avait en effet piqué une énième crise de colère alors qu’il se trouvait sur la voie publique en compagnie de sa concubine, enceinte de deux mois. Pour des motifs futiles, il avait « pété les plombs », frappé sa compagne, et cassé le luminaire qui se trouvait devant un temple protestant. Il avait de nouveau été interpellé mais avait, cette fois, été placé en détention provisoire.

Lors de son audition, sa compagne avait déclaré qu’elle était quotidiennement victime de violences conjugales et qu’elle avait « très peur » de son compagnon qui a besoin de « se faire soigner ».

Rapport à la violence

Présenté en comparution immédiate jeudi pour répondre de cette série de violences, le prévenu, un homme de 27 ans sans emploi, a reconnu l’intégralité des faits qui lui étaient reprochés. L’homme a concédé qu’il devait effectivement se faire soigner quant à son rapport à la violence. A la barre, sa compagne a indiqué qu’elle souhaitait rester avec lui et n’a pas souhaité se constituer partie civile.

Lors de ses réquisitions, le procureur de la République a tenu à rappeler que le « contexte polynésien a beaucoup évolué » ces dernières années avec la « saisie de vraies armes dans le trafic d’ice », en expliquant que les gendarmes avaient conscience de la « large augmentation des risques ». « Sur la personnalité du prévenu, c’est très inquiétant d’être face à une personne qui, parce qu’elle se réveille énervée le matin, met en danger la vie des autres », a-t-il asséné avant de requérir deux ans de prison dont six mois avec sursis.

Pour la défense du prévenu, son avocate a réclamé une mesure de soins afin que son client, un « homme immature, sans emploi et sans famille » puisse « regagner la rive » alors qu’il se trouve sur le « fil du rasoir ».

Après en avoir délibéré, le tribunal correctionnel a condamné le prévenu à quatre ans de prison dont un an avec sursis. Il devra se faire soigner, indemniser les gendarmes et trouver un emploi.

Rédigé par Garance Colbert le Jeudi 19 Décembre 2019 à 19:11 | Lu 1955 fois