Paris, France | AFP | jeudi 24/06/2021 - Il avait attaqué à la machette des militaires dans le Carrousel du Louvre en 2017 : l'accusation a requis jeudi trente ans de réclusion criminelle à l'encontre d'un Egyptien de 33 ans qui avait fait allégeance à l'Etat islamique avant son passage à l'acte.
En raison de la "gravité" de l'acte et du "maintien" d'Abdalla El Hamahmi dans une idéologie jihadiste, l'avocate générale a également demandé que cette peine soit assortie d'une période de sûreté des deux tiers et a requis une interdiction définitive du territoire français ainsi qu'une inscription au fichier des auteurs d'infractions terroristes (Fijait).
"Les faits sont d’une extrême gravité parce qu’il a parcouru un quart du globe terrestre pour venir les commettre", a souligné la représentante du ministère public lors de son réquisitoire d'une heure. "Il a mis en œuvre une préparation minutieuse au jour le jour pendant de nombreux mois et à aucun moment, malgré les occasions qui se sont présentées, il n'a reculé".
Le matin du 3 février 2017, dans la galerie marchande du Louvre, Abdalla El Hamahmi se précipite, armé de deux machettes et vêtu d'un t-shirt noir représentant une tête de mort, vers une patrouille de militaires du dispositif Sentinelle en criant "Allah Akbar" ("Dieu est le plus grand"). L'un des militaires est blessé au cuir chevelu, l'assaillant est de son côté grièvement blessé par des tirs de riposte.
Tout au long des débats devant la cour d'assises spéciale de Paris, l'accusé a assuré que son intention initiale était de détruire des chefs d'œuvre du musée (Vénus de Milo, toiles de Leonard de Vinci...) pour protester notamment contre la politique française en Syrie.
En dépit des "contradictions" et "zones d'ombre" relevées par l'accusation dans son récit, ce cadre commercial, avocat de formation, a expliqué avoir été surpris par la présence "à cet endroit-là" de la galerie des militaires de Sentinelle et les avoir attaqués "par réflexe", précisant avoir agi "comme un robot".
"Capacité de dissimulation"
Après avoir contesté l'authenticité d'une vidéo dans laquelle il prêtait allégeance à l'EI avant son passage à l'acte, l'accusé a fait volte-face mardi et reconnu avoir voulu rejoindre, en vain, les rangs de l'organisation jihadiste au Levant, avant de se rabattre sur la France. L'attaque n'a jamais été revendiquée par l'EI.
Pointant l"immense capacité de dissimulation" et "de conviction" de l'assaillant auprès des gens qui l'entourent, "y compris auprès de professionnels aguerris", la représentante du ministère public a estimé qu'il n'y avait "aucun doute" sur le fait que l'accusé continuait "à ce jour à adhérer à l'idéologie islamiste violente".
"A aucun moment il n’a esquissé une once de réflexion sur cette idéologie", il n'y a "eu aucune remise en cause", a ajouté l'avocate générale, selon laquelle il y aurait eu potentiellement plusieurs "dizaines de dizaines" de victimes si l'accusé n'avait pas croisé la route des militaires.
Pendant ce réquisitoire, Abdalla El Hamahmi, t-shirt noir et barbe apparente sous son masque de protection anti-Covid, est resté penché vers son interprète, la tête entre les mains, le regard dans le vide.
Prenant la parole à la suite de l'avocate générale, les avocats de la défense ont eux dépeint un homme qui était "plus dans un désir de mourir que dans un désir de tuer", insistant sur le fait qu'il avait opté pour un itinéraire qu'il pensait être moins fréquenté à cette heure de la matinée.
Son objectif n'était pas de commettre un massacre mais bien de détruire des oeuvres et il était prêt pour ça "à mourir en martyr", a souligné Me François Gagey.
Mercredi lors de leurs plaidoiries, les parties civiles avaient toutes estimé qu'il n'y avait "aucun doute" sur l'intention meurtrière de l'accusé en dépit de ses dénégations.
Le verdict est attendu dans la soirée.
En raison de la "gravité" de l'acte et du "maintien" d'Abdalla El Hamahmi dans une idéologie jihadiste, l'avocate générale a également demandé que cette peine soit assortie d'une période de sûreté des deux tiers et a requis une interdiction définitive du territoire français ainsi qu'une inscription au fichier des auteurs d'infractions terroristes (Fijait).
"Les faits sont d’une extrême gravité parce qu’il a parcouru un quart du globe terrestre pour venir les commettre", a souligné la représentante du ministère public lors de son réquisitoire d'une heure. "Il a mis en œuvre une préparation minutieuse au jour le jour pendant de nombreux mois et à aucun moment, malgré les occasions qui se sont présentées, il n'a reculé".
Le matin du 3 février 2017, dans la galerie marchande du Louvre, Abdalla El Hamahmi se précipite, armé de deux machettes et vêtu d'un t-shirt noir représentant une tête de mort, vers une patrouille de militaires du dispositif Sentinelle en criant "Allah Akbar" ("Dieu est le plus grand"). L'un des militaires est blessé au cuir chevelu, l'assaillant est de son côté grièvement blessé par des tirs de riposte.
Tout au long des débats devant la cour d'assises spéciale de Paris, l'accusé a assuré que son intention initiale était de détruire des chefs d'œuvre du musée (Vénus de Milo, toiles de Leonard de Vinci...) pour protester notamment contre la politique française en Syrie.
En dépit des "contradictions" et "zones d'ombre" relevées par l'accusation dans son récit, ce cadre commercial, avocat de formation, a expliqué avoir été surpris par la présence "à cet endroit-là" de la galerie des militaires de Sentinelle et les avoir attaqués "par réflexe", précisant avoir agi "comme un robot".
"Capacité de dissimulation"
Après avoir contesté l'authenticité d'une vidéo dans laquelle il prêtait allégeance à l'EI avant son passage à l'acte, l'accusé a fait volte-face mardi et reconnu avoir voulu rejoindre, en vain, les rangs de l'organisation jihadiste au Levant, avant de se rabattre sur la France. L'attaque n'a jamais été revendiquée par l'EI.
Pointant l"immense capacité de dissimulation" et "de conviction" de l'assaillant auprès des gens qui l'entourent, "y compris auprès de professionnels aguerris", la représentante du ministère public a estimé qu'il n'y avait "aucun doute" sur le fait que l'accusé continuait "à ce jour à adhérer à l'idéologie islamiste violente".
"A aucun moment il n’a esquissé une once de réflexion sur cette idéologie", il n'y a "eu aucune remise en cause", a ajouté l'avocate générale, selon laquelle il y aurait eu potentiellement plusieurs "dizaines de dizaines" de victimes si l'accusé n'avait pas croisé la route des militaires.
Pendant ce réquisitoire, Abdalla El Hamahmi, t-shirt noir et barbe apparente sous son masque de protection anti-Covid, est resté penché vers son interprète, la tête entre les mains, le regard dans le vide.
Prenant la parole à la suite de l'avocate générale, les avocats de la défense ont eux dépeint un homme qui était "plus dans un désir de mourir que dans un désir de tuer", insistant sur le fait qu'il avait opté pour un itinéraire qu'il pensait être moins fréquenté à cette heure de la matinée.
Son objectif n'était pas de commettre un massacre mais bien de détruire des oeuvres et il était prêt pour ça "à mourir en martyr", a souligné Me François Gagey.
Mercredi lors de leurs plaidoiries, les parties civiles avaient toutes estimé qu'il n'y avait "aucun doute" sur l'intention meurtrière de l'accusé en dépit de ses dénégations.
Le verdict est attendu dans la soirée.