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Transport scolaire : les parents de la presqu'île portent plainte


Depuis fin 2013, la convention de transport scolaire a été prorogée à trois reprises.
Depuis fin 2013, la convention de transport scolaire a été prorogée à trois reprises.
TARAVAO, le 26 mars 2018. L'inquiétude des parents d'élèves de la presqu'île ne faiblit pas. Ils viennent de déposer plainte pour "mise en danger d'autrui" et ont alerté la ministre des Outre-mers.

Depuis le début de l’année scolaire, le mouvement de grogne des parents d'élèves du côté de la presqu’île ne faiblit pas. Les enfants et les parents d’élèves dénoncent de nombreuses insuffisances des transports scolaires : "bus surchargés, enfants laissés sans surveillance, retards systématiques en classes, bus défectueux, rackets…"

Les associations des parents d'élèves des établissements scolaires de la presqu’île de Tahiti tentent à travers différentes actions de sensibilise les autorités à ce problème. Le 21 mars dernier, l'Association des parents d’élèves du collège de Taravao a adressé un courrier à la ministre des Outre-mers. "Les conventions qui régissent les modalités et obligations n’ont jamais été respectées, ni par les responsables des administrations concernées, ni par les prestataires", regrettent les parents d'élèves qui énumèrent les dysfonctionnements : "quasiment aucun renouvellement de la flotte de bus qui est aujourd’hui en majorité obsolète et dangereuse pour la circulation et les enfants transportés, un nombre de bus très insuffisant en face des obligations contractuelles, un non-respect quotidien des obligations temporelles de dépose devant les établissements, des véhicules qui roulent portes ouvertes, des enfants qui voyagent debout, entassés… Le manque de bus contraint l'actuel contractuel à faire plusieurs tournées."

Si certains élèves arrivent en retard, d'autres arrivent très tôt : "Les enfants déposés une heure avant l’heure d’ouverture des établissements et laissés à eux- mêmes sont régulièrement pris à partie dans des bagarres, des trafics de drogues ou des tentatives d’agressions sexuelles. Ils sont également exposés sans aucune surveillance aux dangers du trafic routier et aux évènements météorologiques qui, comme vous le savez, peuvent être violents dans nos régions", alertent les parents d'élèves.

Les parents réclament donc que " des moyens importants soient mis en place à très court terme" et de faire "partie d’une commission de suivi de la mise en place de ces moyens et de leur contrôle dans le temps".

Début février, l’association des parents d’élèves (APE) du collège de Taravao a lancé, en complément d’une version manuscrite, une pétition titrée : « Enfants en danger sur la Presqu’île. Respectez les conventions sur le transport scolaire ». Selon l'association, les pétitions en lignes et manuscrites ont recueilli pas moins de 5 000 signatures.
Déterminés, les parents d'élèves ont décidé de déposer plainte. Le 16 mars, une plainte a été déposée pour "mise en danger d'autrui par une personne morale (risque immédiat de mort ou d'infirmité) par violation manifestement délibérée d'une obligation règlementaire de sécurité ou de prudence".

"Les cours ont officiellement commencé : un surveillant rouvre la porte pour laisser entrer les retardataires comme tous les matins", décrit un parent d'élève.
"Les cours ont officiellement commencé : un surveillant rouvre la porte pour laisser entrer les retardataires comme tous les matins", décrit un parent d'élève.
Les parents d'élèves devraient maintenant contacter les différents partis politiques engagés dans la course aux territoriales. C'est le parti qui ressortira sortant des urnes qui pourra résoudre ce problème. La délégation de service de transport a en effet été prolongée d'une année, et court donc jusqu'à fin 2018.

"Depuis fin 2013, la convention a été prorogée à trois reprises coupant toute visibilité aux délégataires sur les éventuels investissements à réaliser pour maintenir la qualité des services qui se dégradent fortement avec de nombreux véhiculent ayant dépassé le million de kilomètres. Une prorogation d'une nouvelle année ne nous permet ni d'investir sur une durée aussi courte pour amortir les nécessaires investissements et nous condamne à poursuivre l'exploitation de bus vétustes", expliquait fin janvier Willy Chung Sao, directeur général de la société de transport. "Aussi afin de maintenir sa flotte vieillissante en état de fonctionnement une année de plus, la société NTCE va devoir mener d'importants et coûteux travaux d'entretien, à ce jour non budgété, qui vont lourdement obérer sa trésorerie."




Rédigé par Mélanie Thomas le Lundi 26 Mars 2018 à 12:57 | Lu 5827 fois