Saint-Denis, France | AFP | vendredi 18/07/2025 - Que doivent recommander les médecins à un mineur souhaitant engager une transition de genre ? La réponse attendra plusieurs années: la Haute autorité de santé s'avoue incapable de se prononcer pour l'heure, recommandant par ailleurs de répondre systématiquement aux requêtes des adultes.
"Il y a un consensus pour les majeurs, pas pour les mineurs", a résumé Lionel Collet, président de la Haute autorité de santé (HAS), lors de la présentation à la presse d'un avis sur la prise en charge des personnes transgenres.
Pour cette instance, dont les avis visent à donner le cadre officiel des politiques de santé en France, ces recommandations étaient exceptionnellement attendues, d'autant qu'elles ont été repoussées plusieurs fois au fil des ans, sur fond de polémiques autour de leurs conditions d'élaboration.
La HAS avait été saisie en 2022 par le ministère de la Santé pour déterminer comment doit s'organiser la prise en charge des parcours de transition, un sujet sur lequel aucune recommandation sanitaire officielle n'a jamais été donnée en France.
Mais elle ne répondra finalement pas sur le volet le plus sensible: que faire quand un mineur demande à changer de genre ?
"En l'absence de données suffisamment robustes et de consensus, la HAS fait le choix d'aborder séparément la question des moins de 18 ans", explique-t-elle dans un communiqué, annonçant que ce travail, probablement destiné à de nouveau prendre des années, commencera début 2026.
Les mineurs concentrent en effet les controverses les plus vives, en particulier quand à l'opportunité de traitement hormonaux destinés à retarder la puberté.
Certains médecins, rejoints par des organisations conservatrices, y voient une impossibilité absolue à une période cruciale pour la constitution mentale et physique de l'adulte en devenir.
D'autres, aux côtés d'associations LGBTQ, mettent au contraire en avant le risque de contribuer à un mal-être potentiellement suicidaire, en refusant de tels traitements.
- La transition, "un enjeu vital" -
C'est sur ce fond de controverse que les travaux de la HAS ont été perturbés par plusieurs procédures en justice. Celle-ci a notamment exigé de divulguer la composition de la commission chargée du sujet, normalement vouée à rester anonyme pendant ses travaux. Elle avait été saisie par une association, Juristes Pour l'Enfance, qui accusait la commission de pencher en faveur de "l'activisme" trans.
Le sujet "a entrainé des réactions au delà de ce que nous avons connu ces vingt dernières années", a admis M. Collet.
Mais, au final la HAS "manque de courage devant des pressions sociétales", regrette auprès de l'AFP Maryse Rizza, présidente de Grandir Trans qui regroupe quelque 1.300 familles souhaitant accompagner leur enfant dans leur transition. Pour elle, "l'absence de consensus c'est une excuse".
La HAS s'est en revanche prononcée clairement sur la question des adultes. Elle insiste sur le fait que la transidentité ne doit pas être considérée comme une maladie, et qu'il faut donc répondre à toute demande de transition, regrettant une offre de soins "très hétérogène" sur le territoire français.
"Le fil rouge de ces recommandations, c'est écouter, respecter et éclairer la décision", a déclaré Claire Compagnon, présidente de la commission des recommandations de la HAS, appelant à ne pas voir le souhait de transition comme "un confort mais un enjeu vital".
L'autorité, notamment, recommande de répondre aux demandes de chirurgie, en donnant au patient une information exhaustive quant aux risques et au caractère irréversible de l'opération. Il n'est pas nécessaire, insiste-t-elle, de rendre un avis sur l'état psychiatrique du patient même si le médecin peut lui recommander un délai de réflexion.
"Il fallait que ce soit affirmé, ça l'est. Les choses sont dites, les choses sont claires, il n'y a pas de soins psychiatriques nécessaires", s'est félicitée Anaïs Perrin-Prevelle, directrice d'OUTrans, association de soutien aux personnes trans.
La HAS ne donne en revanche pas d'avis sur le bien-fondé du remboursement intégral des parcours de transition par l'Assurance Maladie, prenant acte que celui existe déjà dans les faits via une procédure d'"affection longue durée" (ALD).
Celle-ci, selon l'autorité, a pour l'heure bénéficié à un peu plus de 20.000 personnes, seul chiffre disponible en France sur le nombre de patients concernés par les procédure de transition.
"Il y a un consensus pour les majeurs, pas pour les mineurs", a résumé Lionel Collet, président de la Haute autorité de santé (HAS), lors de la présentation à la presse d'un avis sur la prise en charge des personnes transgenres.
Pour cette instance, dont les avis visent à donner le cadre officiel des politiques de santé en France, ces recommandations étaient exceptionnellement attendues, d'autant qu'elles ont été repoussées plusieurs fois au fil des ans, sur fond de polémiques autour de leurs conditions d'élaboration.
La HAS avait été saisie en 2022 par le ministère de la Santé pour déterminer comment doit s'organiser la prise en charge des parcours de transition, un sujet sur lequel aucune recommandation sanitaire officielle n'a jamais été donnée en France.
Mais elle ne répondra finalement pas sur le volet le plus sensible: que faire quand un mineur demande à changer de genre ?
"En l'absence de données suffisamment robustes et de consensus, la HAS fait le choix d'aborder séparément la question des moins de 18 ans", explique-t-elle dans un communiqué, annonçant que ce travail, probablement destiné à de nouveau prendre des années, commencera début 2026.
Les mineurs concentrent en effet les controverses les plus vives, en particulier quand à l'opportunité de traitement hormonaux destinés à retarder la puberté.
Certains médecins, rejoints par des organisations conservatrices, y voient une impossibilité absolue à une période cruciale pour la constitution mentale et physique de l'adulte en devenir.
D'autres, aux côtés d'associations LGBTQ, mettent au contraire en avant le risque de contribuer à un mal-être potentiellement suicidaire, en refusant de tels traitements.
- La transition, "un enjeu vital" -
C'est sur ce fond de controverse que les travaux de la HAS ont été perturbés par plusieurs procédures en justice. Celle-ci a notamment exigé de divulguer la composition de la commission chargée du sujet, normalement vouée à rester anonyme pendant ses travaux. Elle avait été saisie par une association, Juristes Pour l'Enfance, qui accusait la commission de pencher en faveur de "l'activisme" trans.
Le sujet "a entrainé des réactions au delà de ce que nous avons connu ces vingt dernières années", a admis M. Collet.
Mais, au final la HAS "manque de courage devant des pressions sociétales", regrette auprès de l'AFP Maryse Rizza, présidente de Grandir Trans qui regroupe quelque 1.300 familles souhaitant accompagner leur enfant dans leur transition. Pour elle, "l'absence de consensus c'est une excuse".
La HAS s'est en revanche prononcée clairement sur la question des adultes. Elle insiste sur le fait que la transidentité ne doit pas être considérée comme une maladie, et qu'il faut donc répondre à toute demande de transition, regrettant une offre de soins "très hétérogène" sur le territoire français.
"Le fil rouge de ces recommandations, c'est écouter, respecter et éclairer la décision", a déclaré Claire Compagnon, présidente de la commission des recommandations de la HAS, appelant à ne pas voir le souhait de transition comme "un confort mais un enjeu vital".
L'autorité, notamment, recommande de répondre aux demandes de chirurgie, en donnant au patient une information exhaustive quant aux risques et au caractère irréversible de l'opération. Il n'est pas nécessaire, insiste-t-elle, de rendre un avis sur l'état psychiatrique du patient même si le médecin peut lui recommander un délai de réflexion.
"Il fallait que ce soit affirmé, ça l'est. Les choses sont dites, les choses sont claires, il n'y a pas de soins psychiatriques nécessaires", s'est félicitée Anaïs Perrin-Prevelle, directrice d'OUTrans, association de soutien aux personnes trans.
La HAS ne donne en revanche pas d'avis sur le bien-fondé du remboursement intégral des parcours de transition par l'Assurance Maladie, prenant acte que celui existe déjà dans les faits via une procédure d'"affection longue durée" (ALD).
Celle-ci, selon l'autorité, a pour l'heure bénéficié à un peu plus de 20.000 personnes, seul chiffre disponible en France sur le nombre de patients concernés par les procédure de transition.





































