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Torres del Paine, diadème de la Patagonie


Depuis la corniche marquant la fin du trek, la vue qui s'offre au randonneur est sublime : dominant un petit lac glaciaire, les trois imposantes Torres del Paine (2 900 m), masses verticales de granit brut. Elles ont donné leur nom à ce qui constitue sans doute le plus beau parc naturel du Chili.
Depuis la corniche marquant la fin du trek, la vue qui s'offre au randonneur est sublime : dominant un petit lac glaciaire, les trois imposantes Torres del Paine (2 900 m), masses verticales de granit brut. Elles ont donné leur nom à ce qui constitue sans doute le plus beau parc naturel du Chili.
Tahiti, le 29 janvier 2020 - Vous aimez la montagne ? Les Andes vous attirent ? Vous rêvez du “grand Sud” ? Mettez le cap sur les “Torres del Paine”, sans doute le plus extraordinaire massif de toute la Cordillère. À portée d’ailes de Tahiti, via Santiago...
 
Altitude de départ : + 50 m au-dessus du niveau de la mer. Ça monte, ça descend, rien de bien terrible pour un marcheur. De temps en temps, on longe un impétueux torrent, fournisseur de fraîcheur, alimenté par la fonte des glaciers accrochés plus loin, plus haut. Trois heures que nous avançons, tantôt dans des sous-bois de nothofagus, arbres typiques de la Patagonie, tantôt sur des pentes violemment ensoleillées. 

“Pas de vent, c'est rare”. Notre guide n'est pas un bavard, mais l'essentiel est dit. Au pied d'un colossal éboulis où se perd le sentier, nous marquons une pause. Altitude : 600 m. Barres de chocolat, gros raisins demi-secs du centre du Chili, abricots secs de la vallée de Maipo, amandes, noisettes et beaucoup de jus d'orange. Dans l'air très sec de l'extrémité sud du continent américain, c'est la soif qui se fait le plus ressentir durant le très court été austral.

Nous sommes au pied d'un vertigineux amas de rocs. Un mur cyclopéen. Le reste d'une moraine glaciaire. Trois cents et quelques mètres de dénivellation. Nous savons que la partie ultime du trek est redoutable et redoutée.

Le guide est laconique : “il suffit de suivre les blocs et de les escalader”. Enfantin quand c’est dit comme ça. “Comptez 45 minutes si vous êtes au top, 1h30 si vous êtes lents”.

Sous l'œil des condors

Partis ce matin de bonne heure de l'hôtel Explora, nous avons d'abord fait une petite heure de route en voiture pour nous rapprocher des fameuses “Torres”, dont on apercevait les cimes depuis nos chambres. En chemin, nous avons surpris renards patagons, guanacos peu farouches et oiseaux engourdis par le froid. Le soleil n'avait pas encore suffisamment chauffé les montagnes pour créer des ascendances favorables aux condors. Mais nous les verrons toute la journée. Un peu comme s'ils épiaient la moindre de nos défaillances…

À l'ultime parking, à deux pas de l'Hosteria Las Torres, commence la longue marche. En matière de trek, nous savons que l'épreuve d'aujourd'hui est ce que les excursionnistes considèrent comme une difficulté forte. Le parc des Torres est en effet sillonné d'innombrables sentiers de randonnées et le chemin d'accès aux tours est difficile et long. Surtout la dernière partie, celle au terme de laquelle on voit enfin les tours, invisibles durant toute l'approche.

Trois verticales de pierres

Un petit buisson de myrtilles de Patagonie (“chaura”, Pernettya mucronata) est parvenu à fleurir et à produire des fruits (délicieux) juste au pied des tours. Ultime trace de vie dans un monde exclusivement minéral.
Un petit buisson de myrtilles de Patagonie (“chaura”, Pernettya mucronata) est parvenu à fleurir et à produire des fruits (délicieux) juste au pied des tours. Ultime trace de vie dans un monde exclusivement minéral.
47 minutes que le cœur bat la chamade dans une cage thoracique bien trop petite. Les derniers rochers, les derniers blocs de granit ; encore quelques minutes et les tours apparaîtront. 
Un Australien nous précède, le reste de la petite troupe est éparpillé sur la moraine, grimpant à l'économie. Nous avons préféré l'effort violent, mais rapide, pour profiter plus longtemps de ce panorama mille fois vu sur des cartes postales. 
De fait, l'arrivée sur le replat faisant face aux tours, à 930 m d'altitude, fait instantanément oublier fatigue et palpitations : devant un petit lac glaciaire aux eaux couleur caldédoine, elles sont là, immenses verticales de pierre, déchirant impitoyablement les rares nuages s'approchant de leurs cimes. Hallucinant de beauté. Le spectacle est total, féerique, envoûtant. Les Torres del Paine, enfin ! Dans toute leur splendeur. Presque à les toucher. Majestueuses, colossales, brutales. Gigantesque diadème minéral. Formidables griffes de roche magmatique dont la paume serait un lac glaciaire dans lequel elles se mirent. 

Sur la corniche d'observation, les vents froids des Torres (elles culminent à 2 900 m) nous font enfiler très vite pull, “doudoune” et bonnet. Nous savons que la Patagonie aujourd'hui nous a fait un cadeau précieux : les tours par grand beau temps, sous un soleil radieux ; deux heures de rêve, scotché au plus sublime panorama naturel de la Cordillère.

Remonter là-haut…

Les Torres del Paine ? On ne va pas vous les décrire, une photo suffira. Le repas de la mi-journée avalé avec énergie, les yeux rivés sur les tours, comme hypnotisé, chacun se cherchera un coin de rocher abrité pour profiter de ce grand écran panoramique, assurément l'une des merveilles de la planète.

Le retour sera long et ennuyeux. Imprégnés par la vision des tours, on trébuche sur tous les cailloux du chemin. C'est l'ennui en montagne : la descente ramène toujours à la réalité. Mais ce soir, dans le jacuzzi brûlant en plein air, sous la voûte du ciel, il suffira de fermer les yeux pour remonter là-haut au moins en pensée… 
Désormais, c’est sûr, chaque fois que nous fermerons les yeux, nous pourrons remonter.

Torres del Paine pratique

Pour y aller par avion
Papeete-Santiago-Punta Arenas par Latam (deux jours de trajet, car une nuit obligatoire à Santiago).
 
Pour y aller de Punta
Une nuit en transit à Punta Arenas permet de goûter à la Patagonie (hôtel José Noguiera, splendide demeure classée monument historique, hôtel Cabo Hornos, refait fin 2005, une merveille de design moderne, ou hôtel Finis Terrae avec son restaurant panoramique). Deux heures trente de route jusqu'à Puerto Natales, puis deux heures de piste jusqu'à l'entrée du parc (400 km entre Punta et le parc).
 
Le Parc Torres del Paine
Le Parc Torres del Paine a été créé en 1959 et couvre 181 414 ha. Latitude sud : 51°10'. Longitude ouest : 72°57'. Province : Ultima Esperanza. Altitude : de 50 à 3 050 m. 
 
Quand y aller ?
L'été austral (de novembre à mars) est la période idéale, pour profiter d'une météo pas trop capricieuse. Température moyenne en été : 10,8°C. Mois vivement conseillé : janvier
 
Comment y aller ?
Équipez-vous pour résister au froid et à la pluie, car le sud de la Patagonie réserve des surprises et les boutiques d'hôtels ne permettent pas de se constituer une garde-robe complète. Veiller à avoir de solides chaussures de marche, chaudes et confortables (on peut tout trouver dans la zone franche de Punta Arenas, la ZonAustral).
 
À acheter
Pas vraiment de shopping patagonien. Ramenez des photos et des livres (la meilleure librairie du sud chilien se trouve à l'aéroport de Punta Arenas).

L'hébergement

Il existe de nombreuses possibilités de séjour dans le parc Torres del Paine, y compris du camping (sur des espaces clairement réglementés) pour les plus modestes budgets. Ceci dit, on ne va pas tous les jours dans un site aussi spectaculaire, mais parfois très froid et surtout humide et venteux à l’extrême. Aussi nous vous proposons une sélection d’établissements plutôt haut de gamme, garants d’un confort très appréciable dans ce secteur géographique à la météo si capricieuse.
 
- Hôtel Explora Patagonia 
Très grand luxe, vue superbe.
Site : www.explora.com
Les prix  sont très élevés, mais tout est compris. L'hôtel fonctionne par tranches de quatre nuits (4, 8, 12, etc.). Tout est vraiment inclus, nourriture, boisson, excursions, randonnées, chevaux, pique-niques, bar, piscine, jacuzzi, transferts (sauf les massages).
 
-Hosteria Las Torres Patagonia
Luxe, au pied du massif. On n'a pas la vue sur les Torres puisque l'on est au pied même de la montagne, mais on est en quelques enjambées de suite sur les chemins de randonnée.
Site : www.lastorres.com
 
-Hotel Pehoe
44 chambres tout confort sur une île ; cadre magnifique, très bel hébergement central dans le parc. Vue magnifique sur le massif des Cuernos
Site : www.pehoe.com
 
-Hosteria Lago Grey
C'est le seul hôtel (4 étoiles) dans ce coin du parc. Chambres très cosy, avec salle de bains privée. Ouvert toute l'année. Vue magnifique sur le massif de Paine et sur le Lago Grey.
Lago Grey Hoteleria & Navegacion
Site : www.turismolagogrey.cl
 
-Hosteria Mirador del Payne
Sur la limite sud du parc, au nord du grand Lago Toro, ambiance estancia garantie.
Site : www.miradordelpayne.cl
 
 
-Hotel Rio Serrano
56 chambres ; l'un des hôtels au sud du Parc, permet d'embrasser l'ensemble du massif.
Site : www.hotelrioserrano.cl
 
-Complejo Turistico Lago Tyndall
Dans le secteur Rio Serano. 24 chambres, 5 bungalows
Site : www.hosteriatyndall.com
 
-Hosteria Lago del Toro
En bordure du parc, belle vue, avec du recul, sur l'ensemble du massif montagneux.
Site : www.lagodeltoro.com

Rédigé par Daniel Pardon le Jeudi 30 Janvier 2020 à 07:00 | Lu 1449 fois