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The Paper, le média chinois aux 166 millions d’abonnés


Yuwen Du, directrice du marketing pour le groupe SUMG, Yong Liang, vice-directeur en charge des relations externes du groupe SUMG, Yuanyuan  Liu, rédactrice en chef adjointe de The Paper et Lunyu Wang, grand reporter en charge du secteur Europe.
Yuwen Du, directrice du marketing pour le groupe SUMG, Yong Liang, vice-directeur en charge des relations externes du groupe SUMG, Yuanyuan Liu, rédactrice en chef adjointe de The Paper et Lunyu Wang, grand reporter en charge du secteur Europe.
Tahiti, le 4 décembre 2019 - À l’invitation du consul de Chine à Tahiti, Shen Zhiliang, plusieurs médias polynésiens se sont rendus à Shanghai pour un séjour de trois jours. Au cours de cette visite, nous avons rencontré la rédaction de The Paper, un site web de presse qui comptabilise 500 journalistes et qui génère dix millions de visites par jour pour un pays qui compte 1, 3 milliard d’habitants.

Créé en 2014, The Paper est un journal web qui a, en l’espace de cinq ans, a atteint plus de 160 millions d’abonnés. Membre du Shanghai United Media Group (SUMG) – groupe qui englobe une vingtaine de titres de presse –, il comptabilise chaque jour un peu plus de dix millions de visites. Chaque semaine, The Paper publie 2 800 sujets liés à l’actualité et 500 vidéos. Le journal emploie 600 personnes dont 500 journalistes-éditeurs. Il relaie également les informations officielles transmises par le gouvernement chinois. Selon sa rédactrice en chef adjointe, Yuanyuan Liu, la publicité fournit 75 % des revenus du journal quand les 25% restants viennent de six actionnaires privés, le principal actionnaire étant le groupe SUMG.

Interrogée sur la ligne éditoriale du journal et notamment sur la couverture du conflit à Hong Kong, Yuanyuan Liu reste évasive : "En Chine, les nouveaux médias, comme le nôtre, rentrent dans la catégorie des médias de marchés où nous évaluons l’importance des sujets pour les prioriser. Dans l’échelle de diffusion et d’influence, The Paper s’est rapidement classé dans les premiers depuis sa création." Le journal, qui a son propre service de photos, fait rarement appel à des agences de presse et compte plusieurs dizaines de personnes en charge de la vidéo. Il est seulement disponible sur plateforme numérique et n’a jamais été publié sur un support papier.


"Densité de travail mensuelle"

Tel que l’explique Wang Lunyu, grand reporter en charge du secteur européen, chaque journaliste de The Paper a une "densité de travail mensuelle" : "En ce qui me concerne, chaque mois, je rédige une trentaine d’articles avec une vingtaine consacrée à des informations assez courtes. Pour le reste, je fais sept ou huit articles de fond qui sont plutôt des papiers d’analyse ou des enquêtes. À titre d’exemple, nous avons récemment fait un reportage sur la manière dont les Chinois travaillent dans le secteur agricole au Mozambique. L’une de mes collègues a passé 15 jours dans ce pays où elle a rencontré des agriculteurs locaux ainsi que des ONG." Si Wang Lunyu a fait une partie de ses études en France, il explique que pour devenir journaliste en Chine, la plupart de ses collègues ont étudié dans des universités locales dans les domaines des langues et des relations internationales ou régionale.

Rédigé par Garance Colbert le Mercredi 4 Décembre 2019 à 10:27 | Lu 1132 fois