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Teva i Uta recrute ses premiers jeunes sapeurs-pompiers


Au-delà du français, des maths et du sport, c’est la motivation qui prime (Crédit : Anne-Charlotte Lehartel).
Au-delà du français, des maths et du sport, c’est la motivation qui prime (Crédit : Anne-Charlotte Lehartel).
Tahiti, le 25 juin 2025 – Douze adolescents âgés de 13 à 14 ans se sont présentés aux tests de sélection dans le cadre de l’ouverture d’une section de jeunes sapeurs-pompiers (JSP) à Teva i Uta. Chaque mercredi après-midi, dès la rentrée d’août, les recrues seront intégrées à la caserne pour suivre une formation théorique, pratique et sportive. L’opportunité pour les cinq encadrants de leur transmettre des valeurs, mais aussi peut-être de susciter des vocations.

 
Ce mercredi, à quelques jours de la fin de l’année scolaire, douze adolescents âgés de 13 à 14 ans, dont deux jeunes filles, se sont présentés aux tests de sélection de la première promotion des jeunes sapeurs-pompiers de Teva i Uta. Rendez-vous était donné à la salle omnisports de Mataiea pour évaluer les capacités, mais surtout la motivation des candidats.
 
“Ils se sont inscrits en remplissant un dossier. On leur fait passer des petits exercices de français et de maths. On enchaîne avec le sport pour tester leur endurance, leur agilité et leur coordination. Ils font aussi du gainage et des pompes. On termine par la partie la plus importante : l’entretien oral. On recherche surtout de la cohésion et de la bienveillance entre eux. Performer individuellement, ce n’est pas ce qui nous intéresse. Le niveau sportif, ça se travaille avec le temps”, explique Nicolas Pourtau, sapeur-pompier volontaire au centre d’incendie et de secours de Teva i Uta, qui a encadré des jeunes sapeurs-pompiers pendant vingt ans dans l’Hexagone.
 

“Ça marque une vie”


La commune s’étant fixé un quota de 8 à 12 jeunes, tous les candidats avaient la possibilité d’être retenus. Dès la rentrée d’août, ils seront pris en charge par cinq pompiers professionnels et volontaires, chaque mercredi après-midi pendant trois heures. Ils ne seront pas envoyés en intervention sur le terrain : ils seront intégrés à la caserne, où ils recevront une formation théorique, pratique et sportive. “On va leur transmettre certaines valeurs et une éthique. Au bout de quatre ans, l’objectif, c’est de passer le brevet national des jeunes sapeurs-pompiers. Qu’ils fassent le choix d’être pompiers ou pas par la suite, ça marque une vie”, poursuit Nicolas Pourtau.
 
“Si j’avais eu accès à cette initiative plus jeune, je l’aurais fait. Ça m’aurait permis de commencer à me former à ce métier”, confie un sapeur-pompier volontaire, membre de l’équipe d’encadrement.
 
Les parents ont assisté avec curiosité et enthousiasme à ces épreuves, comme Mareatea et Teave : “C’est notre fils qui nous a parlé de cette opportunité, dont il avait lui-même entendu parler par ses cousins et copains de classe. L’annonce était parue sur Facebook et avait été relayée par un professeur au collège de Teva i Uta, où il a passé son PSC1. Ça lui a vraiment plu, donc il voudrait continuer à se former en secourisme. On ne connaissait pas du tout ce dispositif : c’est une chance pour nos jeunes !”
 
Cette première promotion sera mise à l’honneur lors de l’inauguration de la nouvelle caserne communale, qui devrait intervenir dans les prochains mois. “Ouvrir une section de jeunes sapeurs-pompiers, c’est le souhait de tāvana [Tearii Alpha, NDRL] et aussi le nôtre. Ce sont des jeunes qui pourront prendre la relève”, se réjouit Gaston Tunoa, chef de corps à Teva i Uta et président de la fédération polynésienne des sapeurs-pompiers. Le recrutement devrait être reconduit tous les deux ans.
 
Le dispositif existe à Punaauia, mais aussi à Mahina, Pirae et Moorea. En partenariat avec l’Union territoriale des jeunes sapeurs-pompiers, l’objectif serait de l’étendre à d’autres communes de Tahiti et des îles.
 

Douze candidats, dont deux jeunes filles, se sont présentés.
Douze candidats, dont deux jeunes filles, se sont présentés.

La parole aux jeunes

Moroni, résident de Mataiea : “Au lieu de rester à la maison”
“J’ai envie d’essayer. C’est toujours bien d’apprendre de nouvelles choses et de rencontrer de nouvelles personnes, au lieu de rester à la maison. Je fais du va’a, mais pourquoi pas passer du temps avec les pompiers à côté.”
 
Haninui, résidente de Papeari : “Le métier m’intéresse depuis petite”
“Le métier de pompier m’intéresse depuis que je suis petite. J’ai envie d’aider les gens en difficulté. J’aimerais vraiment être prise ! C’est une première pour moi : personne n’est pompier dans ma famille.”

Rédigé par Anne-Charlotte Lehartel le Mercredi 25 Juin 2025 à 18:07 | Lu 1823 fois