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Terrains militaires de Arue : Schyle veut "rétablir les faits"


Tahiti, le 2 septembre 2020 - L'ex-tavana de Arue, Philip Schyle, a organisé une conférence de presse, mercredi, pour "rétablir les faits" après les affirmations faites, samedi, par Jacky Bryant au sujet des terrains militaires de Arue pour lancer sa candidature aux prochaines élections sénatoriales.
 
Le leader de Heiura-Les Verts a donné le coup d’envoi de sa campagne depuis les terrains militaires rétrocédés à la commune de Arue dans le cadre du Contrat de redynamisation des sites de défense (CRSD). Le choix du lieu n’était pas anodin. Jacky Bryant veut faire de la rétrocession des terrains militaires aux communes l'une de ses "priorités" au palais du Luxembourg. L'élu affirme que les travaux de dépollution puis de destruction des bâtiments coûteront à Arue plus d'un milliard de Fcfp. Il entend se battre au Sénat pour que ces dépenses soient prises en charges par l'État.

Le candidat aux sénatoriales, troisième adjoint de Teura Iriti à la mairie de Arue, pointe aussi du doigt la responsabilité de l'ancienne équipe municipale qu’il accuse de ne s'être pas beaucoup exprimée sur ces problématiques pendant son mandat.
"Aujourd’hui M. Bryant est aux manettes de la commune. Plutôt que de hurler, plutôt que de taper, son rôle est de décider", s’est offusqué Philip Schyle, mercredi lors de cette mise au point. "Nous sommes surpris de constater que M. Bryant semble découvrir la problématique de dépollution de ces terrains. (…) Je rappelle aussi que depuis qu’il est 3e adjoint au maire de Arue, membre du conseil d’administration de la société d’économie mixte qui gère les terrains militaires, il est parfaitement au courant de ce dossier. (…) Il a forcément découvert qu’à la problématique de la dépollution, nous avons déjà imaginé des solutions de financement."
 
"Le temps est compté"

 
Pour l’ex maire de Arue, le phasage des travaux de dépollution, parallèlement à la mise en exploitation partielle des installations de ce site en est une. Les terrains militaires de Arue ont été rétrocédés à la commune en mai 2017, dans le cadre du CRSD. La valeur vénale de ces 3 hectares de foncier avait alors été estimée à 800 millions de Fcfp. Pour le premier hectare de ce phasage des travaux, "la dépollution, puisque c’est le sujet principal de l’intervention de M. Bryant, a été évaluée à 165 millions de Fcfp, dont 100 millions pour le plomb, le reste pour l’amiante. Donc on est loin du milliard brandi par M. Bryant il y a quelques jours."

Surtout, comme l’a rappelé l’ancien premier magistrat de Arue, "le temps est compté" pour mettre en œuvre ces travaux. Le CRSD a été signé le 22 février 2016 pour 4 ans puis prolongé de deux ans supplémentaires jusqu’en février 2022. "Ce délai est important", insiste Phylip Schyle : "Les projets doivent impérativement démarrer avant février 2022 faute de quoi l’État récupèrerait les terrains. Les communes auront ensuite 15 ans pour achever les travaux de dépollution. On peut engager des discussions, mais il faut faire attention que cela ne conduise pas les communes à être prises de court par ces délais."
Il a aussi souligné qu’un appel d’offre a été lancé le 9 juin par son équipe pour les travaux de dépollution et de déconstruction de la première phase de ce chantier. La date limite de remise des offres était le 31 juillet. "Elles sont entre les mains de la majorité actuelle."
 

Rédigé par Vaite Urarii Pambrun et Jean-Pierre Viatge le Mercredi 2 Septembre 2020 à 20:43 | Lu 2389 fois