Tahiti Infos

Terrains militaires : Deux ans de plus pour les projets


Tahiti, le 7 janvier 2020 - Le contrat de redynamisation des sites de la Défense (CRSD) avait été signé le 22 février 2016 pour quatre ans. A un mois de l'échéance, près de la moitié des actions à mener pour réaliser les projets de réaménagement imaginés par les communes sont encore dans les cartons. Un avancement contrarié qui a conduit le Pays à approuver fin décembre un projet d'avenant visant à un allongement jusqu'en 2022.
 
Alors que le comité de pilotage du CRSD avait acté en octobre dernier le principe d'une prolongation de deux du contrat, le conseil des ministres a approuvé le 24 décembre dernier le projet d'avenant -et son contenu- qui doit désormais être validé par le Premier ministre dans les semaines à venir. Le contrat prévoit huit projets et 42 actions à réaliser pour les mener à terme. Or, fin 2019, d’anciens terrains militaires de l’Etat ne sont pas encore rétrocédés, seulement cinq actions sont achevées et 14 sont en cours, même si “aujourd’hui, les travaux sont, pour la plupart, prêts à démarrer”.

​Retard à l'allumage

Un retard qui s'explique par le fait qu’ “au regard des enjeux de développement économique, urbanistique ou d’aménagement, de la complexité même de certains projets et des préalables, financiers et techniques, touchant notamment à la dépollution de certains des sites concernés, un délai important et légitime de réflexion, d’études préalables ou de mise en œuvre s’est trouvé être nécessaire”. Un effort de réaménagement plus compliqué que prévu avec notamment la problématique du désamiantage coûteux de certains sites, mais également des difficultés rencontrées sur des projets parfois très ambitieux en matière de création d'emplois.
 
Certaines communes ont ainsi vu grand et “ont dû adapter leurs capacités opérationnelles à la dimension des projets envisagés”. Enfin, autre raison avancée, la difficulté de respecter les échéances fixées au contrat pour obtenir la rétrocession effective de certains sites militaires. En effet, à Papeete et Pirae, aucune rétrocession n'est encore intervenue, la publication des décrets étant programmée pour début 2020 et les actes notariés pour juin. Une préparation plus lente qui peut s'expliquer par le fait que les projets prévus y sont par ailleurs les plus importants. L’aménagement urbain d’un centre-ville sur la plaine de Taaone doit coûter 646 millions de Fcfp et pour la requalification de la zone de Fare Ute - Motu Uta plus du double (1,35 milliard de Fcfp), soit pour ces deux projets plus de la moitié de l’enveloppe des 3,4 milliards prévus au contrat.

​Des changements à prévoir à Faa'a et Taravao

Certaines communes ont cependant déjà récupéré les terrains concernés. Si la plupart maintiennent pour l'instant le projet initial, l'avenant évoque quelques modifications notables à venir. Ainsi, alors qu'il était initialement prévu un marché de proximité sur le site de la cité Bopp Dupont pour un coût de 250 millions de Fcfp, l'avenant mentionne l'existence d'un “changement d'orientation de l'équipe municipale” avec désormais un projet de serre avec une surface de vente, même s'il ne s'agit pour l'instant que d'une “intention à confirmer et formaliser sur la base d'une demande étayée”. A Taravao, la base ionosphérique devait être réaménagée. Un projet de développement économique tourné vers la mer qui porterait sur l'ensemble de la baie de Phaëton englobant à la fois une offre nautique mais aussi la mise en place d'infrastructures dédiées aux porteurs de projets dans les domaines piscicole et aquacole pour un coût de 116 millions de Fcfp. Cependant, après études, un “changement d’orientation (est) envisagé en raison du faible tirant d’eau et présence d'une zone marécageuse peu compatible avec des activités nautiques”. Deux années supplémentaires qui ne seront donc pas de trop.

Rédigé par Sébastien Petit le Mardi 7 Janvier 2020 à 19:48 | Lu 1807 fois