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Terevau Ferry : l’alternative pour le fret vers Moorea


Terevau Ferry : l’alternative pour le fret vers Moorea
La société Terevau envisage la mise en exploitation de son nouveau ferry pour le dernier trimestre 2013. Après son implantation sur le marché des passagers en 2012, au moyen de son NGV Terevau, la société entend s'attaquer avec ce navire au marché du fret à destination de Moorea, détenu par la SNC Aremiti Ferry, depuis la liquidation judiciaire du Moorea Ferry, en janvier dernier.

Le futur Terevau Ferry est un roulier mixte monocoque actuellement exploité pour le transport de marchandises entre la Grande Terre et les Iles Loyauté, en Nouvelle Calédonie, sous le nom de Havannah. Il pourrait dès le dernier trimestre 2013 être mis en exploitation sur la ligne Papeete Moorea, sous les couleurs de la société Terevau. Le projet a obtenu un avis favorable du Comité consultatif de la navigation maritime interinsulaire, le CCNMI lors de sa réunion du 28 novembre dernier.

Avec ses 63 mètres de long, 17 mètres de large, une capacité de chargement de 160 passagers et l’équivalant d’une soixantaine de véhicules, le futur Terevau Ferry devrait faire la traversée du chenal entre Papeete et Moorea en une soixantaine de minutes.

Avec cet investissement de près de 500 millions Fcfp, l’armateur s’attaque au marché du fret. Une activité qui représente 150.000 tonnes en 2011 et dont l’importance, notamment en ce qui concerne le transport des hydrocarbures, est primordiale pour les 16.500 habitants de l’île sœur.

Anapa'arii Boosie, gérant de la SNGV 2 Moorea, armateur du Terevau
Anapa'arii Boosie, gérant de la SNGV 2 Moorea, armateur du Terevau
Anapa’arii Boosie : "En principe, le navire devrait être à Papeete vers le mois de juin 2013"

Le gérant de la société Terevau explique le projet de ferry et répond par la même occasion aux affirmations avancées par Eugène Degage, l’armateur du Aremiti, dans une interview publiée sur le site Tahiti infos, le 14 décembre.

Anapa’arii Boosie : Le navire est à jour de ses certificats de navigabilité, il est classé jusqu’en 2016. Nous devons effectuer des travaux normaux de carénage et de maintenance. Je ne sais pas de qui M. Degage tient ses chiffres lorsqu’il parle de plus de 200 millions Fcfp de réparations sur la coque du Havannah. Je peux vous affirmer qu’il n’en est rien. Toutes ces opérations de maintenance ont été chiffrées : nous sommes loin du compte.
Aujourd’hui nous sommes dans l’attente de l’arrêté ministériel nous octroyant la licence d’exploitation. Le projet a reçu un avis favorable de la part du CCNMI, le 28 novembre dernier. On avance progressivement dans ce dossier. Dès que nous aurons la licence nous permettant d’exploiter sur la ligne Papeete Moorea, nous monterons le programme de financement. En principe, le navire devrait être à Papeete vers le mois de juin 2013.
Ce navire est un « ro-ro pax » construit en 2001. Il est classé en première catégorie en cabotage international. Il est homologué pour faire du transport d’hydrocarbures et de matières dangereuses. Il a tous ses certificats.


Tahiti infos : Le Aremiti Ferry 2 est attendu pour fin 2013, sur la même ligne : 700 passagers, 150 véhicules. Comment envisagez-vous la situation ?

Anapa’arii Boosie : L’objectif de notre société n’est pas d’aller chercher le marché des passagers. On cible l’activité du fret. Aujourd’hui le transport d’hydrocarbures est restreint à un ou deux voyages par semaine. Là, nous allons privilégier cette activité. Le fret est très important pour l’île de Moorea. Le chiffre d’affaires annuel de cette activité est d’environ 2 milliards Fcfp, sur cette ligne, avec une progression moyenne annuelle de 0.51%.

Le ministre des transports maritime évoquait la nécessité d’une saine concurrence, sur cette ligne, la semaine dernière.

Anapa’arii Boosie : Il est tout à fait normal que le Pays veuille mettre en place des conditions concurrentielles sur cette ligne. Dans les déclarations de M. Degage on s’aperçoit qu’il n’est pas très favorable à cela, sauf à installer une offre alternative au sein même de sa propre société. Aujourd’hui, le gouvernement est conscient que l’on ne peut pas donner un monopole de fait à une compagnie privée. La libre circulation des personnes et des biens tient du service public. Si les conditions de la concurrence ne peuvent être installées sur cette ligne, alors il me semble qu’il faut songer à « nationaliser » cette activité pour y installer un véritable service public, géré par le Pays. Il faut arrêter de profiter de la population de Moorea, elle mérite plus de respect que ça.


Dans ce contexte, quelle sera la politique tarifaire qui vous distinguera aux yeux de la clientèle ?

Anapa’arii Boosie : Allez sur les quais et rendez-vous compte. Depuis que le Terevau est en exploitation, la société Aremiti a mis en place des offres promotionnelles et répond systématiquement par des offres concurrentes à nos campagnes promotionnelles. Je pense que la population y trouve déjà son compte.


Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Mercredi 19 Décembre 2012 à 11:54 | Lu 8785 fois