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Temaru veut “déprogrammer” les autonomistes


Tahiti, le 17 octobre 2025 - Oscar Temaru a improvisé un point presse ce vendredi devant la résidence du haut-commissaire pour expliquer son absence au débat sur la décolonisation programmé la veille sur Polynésie La 1ère face à Tepuaraurii Teriitahi. En cause, l'absence d'un représentant de l'État avec lequel il aurait souhaité parler. Pas avec les autonomistes qu'il “faut déprogrammer”, dit-il, soutenant par ailleurs les interventions parfois lunaires des pétitionnaires du Tavini à l'ONU qui ont, selon lui, fait “du bon boulot”.

 
C'est au dernier moment, ce vendredi matin, que le leader du Tavini a convié la presse devant les grilles de la résidence du haut-commissaire entouré d'une dizaine d'élus. La veille, en séance à l'assemblée, la représentante Tapura Tepuaraurii Teriitahi interpellait le ministre Ronny Teriipaia sur le programme d'éducation politique aux options de décolonisation annoncé par certains pétitionnaires du Tavini devant la 4e commission onusienne à New York la semaine dernière. Invité à en débattre avec l'élue du Tapura sur le plateau de nos confrères de Pamatai jeudi soir, Oscar Temaru s'y est refusé, souhaitant un débat tripartite avec un représentant de l'État. Mais il a quand même souhaité s'exprimer ce vendredi pour s'adresser à la représentante autonomiste : Est-ce qu'elle peut nous dire si tous ceux qui ont signé l'acte d'annexion de notre pays à la France savaient lire le français ? L'acte d'annexion, c'est la colonisation, et j'ai l'impression qu'on n'a pas envie d'entendre ça”, a-t-il martelé, soulignant qu'il était “difficile de les (les autonomistes, NDLR) déprogrammer”.
 
Essais nucléaires, Covid et ice 
 
Pour le leader indépendantiste, “quand il y a des choses qui touchent à la vérité, on n'aime pas entendre ça”, faisant référence aux victimes des essais nucléaires, mais aussi à celles liées à l'ice : “Combien de gens se baladent avec un bracelet au pied ? Et combien de gosses sont morts ? Combien ? On veut savoir. Qui peut nous fournir ces chiffres ? L'État”, s'est-il agacé, souhaitant que la “justice française assume ses responsabilités” et que la “perpétuité” soit appliquée dans ces affaires. Il n'a pas manqué non plus de revenir sur le “millier de morts” dû au Covid avec “la complicité de l'État et d'Édouard Fritch”. De là à parler de “génocide”, il n'y avait qu'un pas qui a été franchi à l'ONU. Quant à d'autres contre-vérités véhiculées à New York comme le fait que l'on ne parle pas reo tahiti à l'école, Oscar Temaru botte en touche : “C'est facile à entendre ça, ce que je viens de dire c'est plus difficile à entendre”. Le patron du Tavini estime au contraire que les pétitionnaires, dont certains l'entouraient ce vendredi matin, ont “fait du bon boulot”.

Rédigé par Stéphanie Delorme le Vendredi 17 Octobre 2025 à 14:14 | Lu 4321 fois