Tahiti, le 15 mars 2025 - Ce samedi, au motu Ovini de Papeari, le tāvana de Teva i Uta, Tearii Alpha, a présenté son nouveau parti politique : le Hotuatau Firiaui, ou " l'Alliance pour le développement ". Un nouveau mouvement politique qui se veut loin de l'éternelle dichotomie Autonomie/Indépendance, prônant davantage le travail en commun, les valeurs traditionnelles, et la spiritualité, afin que la Polynésie retrouve "ses repères".
" Nous venons de nous rassembler en assemblée constitutive, les statuts ont été adoptés et le premier bureau du comité directeur du parti a également été validé : La vie du parti démarre aujourd'hui " a déclaré fièrement Tearii Alpha, maire de Teva i Uta et président du parti nouvellement constitué Hotuatau Firiaui, " L'alliance pour le développement". Après 25 années passées sur la scène publique et politique, l'ancien membre du Tapura Huiraatira a pris, à son tour, son envol : " Quatre présidents m'ont fait confiance : Gaston Flosse, Gaston Tong Sang, Oscar Manutahi Temaru et Édouard Fritch " a tenu à rappeler l'homme politique. " Je suis maire d'une commune depuis presque deux mandats maintenant, président d'une communauté de commune. Depuis 25 ans, tout le monde m'a davantage vu comme un homme public, plutôt que père de famille ou en tant que professionnel patenté. Depuis quelques mois j'ai maturé. J'ai réuni un coeur de confiance autour de moi, depuis le 19 janvier exactement, et avec ce coeur de confiance il a été décidé de nous lever pour proposer une voie à travers ce parti politique." Un cœur de confiance désormais comité directeur de parti, constitué, certes d'un secrétariat et d'une trésorerie, mais surtout d'un président -Tearii Alpha - accompagné de 14 vice-présidents... Là, effectivement, c'est ce qui s'appelle de la confiance.
" À Dieu, à la terre, à l'homme "
Interrogé sur la signification du nom de son parti, Tearii Alpha répond : " Hotuatau veut dire le développement. Mais pas le développement où l'homme seul va prendre la charge du développement, il faut accepter aussi que notre Pays soit un pays avec une valeur spirituelle très forte. Et donc, entre faire pousser tout seul et faire pousser dans un esprit de spiritualité, de communauté et de respect de la création, il y a une différence. Tout ce qui est autour de nous est vivant. On vit dans un monde vivant, la nature est vivante, notre patrimoine est vivant, notre culture est vivante, notre terre est vivante... C'est cette connotation là que l'on a recherchée dans le mot Hotuatau." Une dimension spirituelle que l'on retrouve également dans le terme Firiaui, où le président du parti voit un lien entre Dieu, la terre et l'homme; entre le passé, le présent et le futur; entre le père, la mère et les enfants; entre le ciel, la mer et la terre. " C'est un lien à trois. Trois tresses polynésiennes qui construisent un lien durable à travers les générations" explique t-il.
Un discours empreint de références chrétiennes que l'intéressé assume avec ferveur, encore. En effet, certains - beaucoup - se souviennent des déclarations du maire de Teva i Uta suite à son mariage polémique durant la période de restriction Covid, où celui-ci affirmait devoir répondre avant tout aux lois de Dieu. Une incartade au retentissement sans précédent que l'homme, aujourd'hui, regrette en partie : " La loi des hommes, j'ai payé. J'ai eu une amende, je l'assume. Je regrette d'avoir été incivil. Mais si je me mets dans la loi de Dieu, mon corps, il est à qui ? Tout dépend de comment est-ce que l'on se positionne. Mais j'accepte la loi des hommes lorsqu'elle s'impose à moi."
Pour autant, l'ex vice-président de la Polynésie française tient à ses valeurs et les juge nécessaires au vu du modèle de société choisi : " Il faut aussi organiser une société qui évite d'inventer des lois qui ne respectent pas la dignité et le corps de chacun. Je ne regrette pas d'être en contact avec les églises. Elles sont toutes différentes. Il y en a une qui va jusqu'à l'ONU pour se battre pour des sujets quand même difficiles dans notre Pays. Je respecte. Et puis il y en a qui sont plus discrètes, qui vivent au quotidien des familles et qui ne cherchent qu'une seule chose : Élever la dignité humaine et spirituelle des Polynésiens. (...) À l'étranger, des sociétés sont allées très loin dans l'humanisme et le transhumanisme. Est-ce que nous on veut aller dans cette direction ? Je ne sais pas. Et puis les églises prônent des valeurs. Elles veulent semer des graines qui sont toujours des graines positives, par exemple lorsqu'une église prône le dimanche la valeur de la fraternité, de la solidarité, cela peut être dit de la même façon, adapté dans les politiques publiques, du lundi au samedi! Il faut un esprit dans un corps, il ne faut pas un corps sans esprit et qui n'avance qu'avec la force des choses matérielles. La Polynésie c'est aussi ça, c'est encore ça, et je crois que c'est toujours ça." Peut-être, mais en attendant on sait également où mènent les chemins pavés de bonnes intentions, et nul doute que le maire de Teva i Uta s'en souvient aussi.
Le développement avant l'autonomie et l'indépendance
"Le moteur de la réussite c'est le développement économique " assure Tearii Alpha, pour qui les questions relatives au statut de la Polynésie française passent au second plan. " Aujourd'hui il y a deux courants qui s'opposent et je suis allé voir tous les présidents - autonomistes et indépendantistes - pour leur expliquer qu'il n'y a qu'un seul point commun : Le développement du Pays." Et le président du nouveau parti insiste : " Aujourd'hui, il y a un gouvernement élu par la population et il faut donc travailler avec lui autant que possible tant qu'il est là, mais dans la direction du développement. Pas dans la direction du courant politique." Une nuance subtile mais omniprésente dans la réflexion du Hotuatau Firiaui, qui assure ne reconnaître que trois drapeaux : le drapeau de la Polynésie, le drapeau des communes, et enfin le drapeau de la France " tant que nous serons dans cet espace républicain " précise Tearii Alpha. Des propos résolument ouverts, que ce dernier n'hésite pas à appuyer : " Notre logo, lorsque nous en aurons un, ne se transformera pas en drapeau partisan. Ce n'est pas le drapeau du logo du parti que nous allons porter (lors des futures élections NDLR). C'est le drapeau de la Polynésie, le drapeau des communes et le drapeau de la France."
À voir maintenant comment, concrètement, cela va se faire. Car, pour les prochaines élections municipales, premières échéances pour le parti, la consigne est claire : " Notre parti politique ne se présentera pas tel quel aux prochaines communales. Je n'ai jamais porté de drapeau de parti politique à ces élections. Je laisse la liberté à toutes les personnes de toutes les communes de choisir leur maire. Ce n'est pas à un groupement politique de s'intéresser à cela. " Interrogé également sur les prochaines élections territoriales, le nouveau président de parti tient à rappeler : " Un bébé, lorsqu'il naît, il ne court pas. Le bébé est né aujourd'hui, le 15 mars 2025. Ne me demandez pas de faire courir un bébé qui est né aujourd'hui. On va s'organiser."
" Nous venons de nous rassembler en assemblée constitutive, les statuts ont été adoptés et le premier bureau du comité directeur du parti a également été validé : La vie du parti démarre aujourd'hui " a déclaré fièrement Tearii Alpha, maire de Teva i Uta et président du parti nouvellement constitué Hotuatau Firiaui, " L'alliance pour le développement". Après 25 années passées sur la scène publique et politique, l'ancien membre du Tapura Huiraatira a pris, à son tour, son envol : " Quatre présidents m'ont fait confiance : Gaston Flosse, Gaston Tong Sang, Oscar Manutahi Temaru et Édouard Fritch " a tenu à rappeler l'homme politique. " Je suis maire d'une commune depuis presque deux mandats maintenant, président d'une communauté de commune. Depuis 25 ans, tout le monde m'a davantage vu comme un homme public, plutôt que père de famille ou en tant que professionnel patenté. Depuis quelques mois j'ai maturé. J'ai réuni un coeur de confiance autour de moi, depuis le 19 janvier exactement, et avec ce coeur de confiance il a été décidé de nous lever pour proposer une voie à travers ce parti politique." Un cœur de confiance désormais comité directeur de parti, constitué, certes d'un secrétariat et d'une trésorerie, mais surtout d'un président -Tearii Alpha - accompagné de 14 vice-présidents... Là, effectivement, c'est ce qui s'appelle de la confiance.
" À Dieu, à la terre, à l'homme "
Interrogé sur la signification du nom de son parti, Tearii Alpha répond : " Hotuatau veut dire le développement. Mais pas le développement où l'homme seul va prendre la charge du développement, il faut accepter aussi que notre Pays soit un pays avec une valeur spirituelle très forte. Et donc, entre faire pousser tout seul et faire pousser dans un esprit de spiritualité, de communauté et de respect de la création, il y a une différence. Tout ce qui est autour de nous est vivant. On vit dans un monde vivant, la nature est vivante, notre patrimoine est vivant, notre culture est vivante, notre terre est vivante... C'est cette connotation là que l'on a recherchée dans le mot Hotuatau." Une dimension spirituelle que l'on retrouve également dans le terme Firiaui, où le président du parti voit un lien entre Dieu, la terre et l'homme; entre le passé, le présent et le futur; entre le père, la mère et les enfants; entre le ciel, la mer et la terre. " C'est un lien à trois. Trois tresses polynésiennes qui construisent un lien durable à travers les générations" explique t-il.
Un discours empreint de références chrétiennes que l'intéressé assume avec ferveur, encore. En effet, certains - beaucoup - se souviennent des déclarations du maire de Teva i Uta suite à son mariage polémique durant la période de restriction Covid, où celui-ci affirmait devoir répondre avant tout aux lois de Dieu. Une incartade au retentissement sans précédent que l'homme, aujourd'hui, regrette en partie : " La loi des hommes, j'ai payé. J'ai eu une amende, je l'assume. Je regrette d'avoir été incivil. Mais si je me mets dans la loi de Dieu, mon corps, il est à qui ? Tout dépend de comment est-ce que l'on se positionne. Mais j'accepte la loi des hommes lorsqu'elle s'impose à moi."
Pour autant, l'ex vice-président de la Polynésie française tient à ses valeurs et les juge nécessaires au vu du modèle de société choisi : " Il faut aussi organiser une société qui évite d'inventer des lois qui ne respectent pas la dignité et le corps de chacun. Je ne regrette pas d'être en contact avec les églises. Elles sont toutes différentes. Il y en a une qui va jusqu'à l'ONU pour se battre pour des sujets quand même difficiles dans notre Pays. Je respecte. Et puis il y en a qui sont plus discrètes, qui vivent au quotidien des familles et qui ne cherchent qu'une seule chose : Élever la dignité humaine et spirituelle des Polynésiens. (...) À l'étranger, des sociétés sont allées très loin dans l'humanisme et le transhumanisme. Est-ce que nous on veut aller dans cette direction ? Je ne sais pas. Et puis les églises prônent des valeurs. Elles veulent semer des graines qui sont toujours des graines positives, par exemple lorsqu'une église prône le dimanche la valeur de la fraternité, de la solidarité, cela peut être dit de la même façon, adapté dans les politiques publiques, du lundi au samedi! Il faut un esprit dans un corps, il ne faut pas un corps sans esprit et qui n'avance qu'avec la force des choses matérielles. La Polynésie c'est aussi ça, c'est encore ça, et je crois que c'est toujours ça." Peut-être, mais en attendant on sait également où mènent les chemins pavés de bonnes intentions, et nul doute que le maire de Teva i Uta s'en souvient aussi.
Le développement avant l'autonomie et l'indépendance
"Le moteur de la réussite c'est le développement économique " assure Tearii Alpha, pour qui les questions relatives au statut de la Polynésie française passent au second plan. " Aujourd'hui il y a deux courants qui s'opposent et je suis allé voir tous les présidents - autonomistes et indépendantistes - pour leur expliquer qu'il n'y a qu'un seul point commun : Le développement du Pays." Et le président du nouveau parti insiste : " Aujourd'hui, il y a un gouvernement élu par la population et il faut donc travailler avec lui autant que possible tant qu'il est là, mais dans la direction du développement. Pas dans la direction du courant politique." Une nuance subtile mais omniprésente dans la réflexion du Hotuatau Firiaui, qui assure ne reconnaître que trois drapeaux : le drapeau de la Polynésie, le drapeau des communes, et enfin le drapeau de la France " tant que nous serons dans cet espace républicain " précise Tearii Alpha. Des propos résolument ouverts, que ce dernier n'hésite pas à appuyer : " Notre logo, lorsque nous en aurons un, ne se transformera pas en drapeau partisan. Ce n'est pas le drapeau du logo du parti que nous allons porter (lors des futures élections NDLR). C'est le drapeau de la Polynésie, le drapeau des communes et le drapeau de la France."
À voir maintenant comment, concrètement, cela va se faire. Car, pour les prochaines élections municipales, premières échéances pour le parti, la consigne est claire : " Notre parti politique ne se présentera pas tel quel aux prochaines communales. Je n'ai jamais porté de drapeau de parti politique à ces élections. Je laisse la liberté à toutes les personnes de toutes les communes de choisir leur maire. Ce n'est pas à un groupement politique de s'intéresser à cela. " Interrogé également sur les prochaines élections territoriales, le nouveau président de parti tient à rappeler : " Un bébé, lorsqu'il naît, il ne court pas. Le bébé est né aujourd'hui, le 15 mars 2025. Ne me demandez pas de faire courir un bébé qui est né aujourd'hui. On va s'organiser."