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Teahinui s'engage pour la femme polynésienne


Sandrine Mareva Brunel, l'auteur du thème, a souhaité parler de la femme polynésienne et de son rôle dans la société.
Sandrine Mareva Brunel, l'auteur du thème, a souhaité parler de la femme polynésienne et de son rôle dans la société.
PAPEETE, le 6 juillet 2018 - Teahinui se présente pour la première fois au Heiva i Tahiti. La jeune troupe ne manque pas d'ambition. Tekeu Brunel et ses 75 danseurs n’interpréteront pas une légende, mais un texte fortement engagé sur la condition de la femme polynésienne.

L'idée de former sa propre troupe de danse est venue à l'esprit de Tekeu Brunel l'an dernier, quand elle a vu sa petite fille monter sur le paepae avec Toahiva. L'ancienne danseuse de madeleine Moua et de Coco Hotahota décide, avec sa fille et sa petite fille, de monter Teahinui.

"J'étais danseuse il y a environ 40 ans. Cette envie de refaire de la danse revient. Je n'ai plus envie de danser, mais j'ai envie de faire danser les jeunes."

Sandrine Mareva Brunel, la fille de Tekeu, est l'auteur du thème. Elle a souhaité parler de la femme polynésienne et de son rôle dans la société. "Lorsque l'on regarde la plupart des sociétés polynésiennes, on constate que la femme a toujours eu un rôle important et incontournable. Elles étaient source de richesse et d'équilibre, mais aussi les premières enseignantes des traditions et de la culture", écrit la jeune femme. "Je me disais que les femmes d'avant étaient soumises, mais en fait, non. Bien avant l'arrivée des missionnaires, elles n'étaient pas soumises. Elles avaient un rôle dans la famille. C'étaient des femmes actives, des mamans, des femmes qui prenaient des décisions. La société était un peu matriarcale. Quand les missionnaires sont arrivés, là, ça a changé. La femme a dû commencer à obéir à son mari", explique Tekeu Brunel.

Les danseurs vont interpréter ce rapport entre la femme et l'homme, avant l'arrivée des missionnaires, et le changement de ce rapport une fois que les religieux ont évangélisé les Polynésiens. Sandrine Brunel évoque aussi la situation de la femme aujourd'hui. "Ma fille a écrit le thème après avoir fait ses recherches dans les différentes archives disponibles localement. C'est un peu comme une pièce de théâtre on mime l'homme et la femme. Elle a voulu montrer la femme d'avant, la femme colonisée, la femme d'aujourd'hui et la femme de demain", raconte la chef du groupe.

Ainsi, ce sont huit tableaux avec quatre costumes que les 75 danseurs, les dix musiciens et la chorale vont faire vivre ce thème. "Les danseurs et les danseuses échangent beaucoup tout au long des chorégraphies. Il y a des moments de confrontations entre l'homme et la femme. Nous voulons, par notre danse, montrer ce rapport, mais surtout montrer que la femme mérite le respect et d'être l'égale de l'homme."

Le chorégraphe a construit un spectacle avec beaucoup des déplacements, ce qui implique une difficulté au niveau des alignements. Sans oublier que beaucoup des danseurs et danseuses monteront sur To'atā pour la première fois.

Pour la scénographie, la troupe voulait mettre du feu sur la scène, mais la sécurité de l'événement leur a fait renoncer à ce projet : "Nous aurons du rouge et du jaune sur les costumes pour représenter le feu que nous sommes, mais aussi la force. Nous tenons à poser des symboles des cinq archipels sur la scène."

Avec ce thème, Sandrine et Tekeu Brunel comptent bien rendre hommage aux femmes polynésiennes et elles espèrent bien monter sur le podium. "Nous en sommes au tout début. Nous allons y aller étape par étape. Nous avons déjà prévu de remonter à To'atā en 2020." Il ne reste plus qu'à savoir si ce sera en Hura tau ou en Hura ava tau.

Ce sont huit tableaux avec quatre costumes que les 75 danseurs, les dix musiciens et la chorale vont faire vivre ce thème.
Ce sont huit tableaux avec quatre costumes que les 75 danseurs, les dix musiciens et la chorale vont faire vivre ce thème.

Les danseurs vont interpréter ce rapport entre la femme et l'homme, avant l'arrivée des missionnaires, et le changement de ce rapport une fois que les religieux ont évangélisé les Polynésiens.
Les danseurs vont interpréter ce rapport entre la femme et l'homme, avant l'arrivée des missionnaires, et le changement de ce rapport une fois que les religieux ont évangélisé les Polynésiens.

Rédigé par Marie-Caroline Carrère le Vendredi 6 Juillet 2018 à 12:21 | Lu 235 fois